well, that wasn't in the plan

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ou quand Teddy rencontre Bellamy...

Pour le moment, tout se passait relativement bien pour lui ici. Il créchait dans un beau loft, son boulot au Tap House lui plaisait énormément et il réalisait pour ainsi dire enfin son rêve d'avoir son propre restau même si ça restait en vérité sa couverture aux yeux de tous. Margot était quasiment toujours au sien donc ils ne passaient pas leur temps collés l'un à l'autre, ce qui l'arrangeait bien on ne va pas se mentir. Il était censé être l'amoureux transit certes, mais s'il n'avait pas à passer tout son temps avec elle, c'était pas plus mal et ça lui laissait surtout le temps de continuer à travailler sur son plan. Il espérait en effet que d'ici deux ou trois mois, il ne paraitrait pas suspect de sa part de lui faire sa demande, histoire que les préparatifs pour le mariage s'enclenchent dans la foulée et qu'il boucle cette mission le plus rapidement possible. C'était pas qu'il n'aimait pas profiter de l'argent que son "client" lui fournissait pour rendre son personnage crédible face à la belle et sa famille, mais bon, lui avait des projets à lui derrière quoi. Il n'allait pas passer sa vie à Bennington... Pas prévu à l'agenda de base en tout cas.

Il était convenu qu'aujourd'hui, il vienne prendre possession de la cuisine des parents à sa belle, pour préparer un diner en famille comme le frère de la demoiselle était de retour après son absence de quelques mois pour raison professionnelle. Teddy connaissait son existence, évidemment, il avait bossé son dossier avant, qu'est-ce que vous croyez. Il savait que la relation entre la brune et son aîné n'était pas forcément au beau fixe et lui s'en était arrêté à ça pour le coup. Pas besoin de trop creuser la question sous peine de se faire griller trop vite s'il se montrait trop pressant ou trop curieux de connaître les raisons de ce léger désamour fraternel. Mais peut-être aurait-il du pousser... Parce qu'il ne se serait pas retrouver face à la petite bombe qui allait lui exploser en pleine tronche d'ici quelques minutes. Matériel extrait de sa voiture, il se dirige donc vers la cuisine, faisant plusieurs allers et retours histoire de tout avoir sous la main d'emblée et de ne pas avoir à fouiller dans tous les placards ici surtout. Puis on le sait bien, les cuisiniers aiment travailler avec leur propre matériel, car le faire avec celui des autres, c'est un peu comme enfiler un costume qui ressemble au votre mais qui n'est pas tout à fait à votre taille. C'est bizarre et ça ne rend pas pareil au final donc autant s'éviter tout l'inconfort directement, pas vrai ?

Se mettant donc au boulot une fois tout installé selon son envie, Teddy s'affaire à concocter son repas et compte bien impressionner beau-papa et belle-maman par la même occasion, histoire de marquer des points. Parce que oui, pour arriver à ses fins, mieux valait se mettre ses faux beaux-parents dans la poche eux aussi. La préparation avance bien, il profite du temps de cuisson assez long de son risotto pour aller mettre la table dans la grande salle à manger. C'est donc les mains pleines avec les assiettes bien lourdes du restau (autant se servir du matos qu'il avait là-bas pas vrai), qu'il avance vers la pièce, et passe par conséquent devant le jardin d'hiver attenant... Et tombe sur une vision qui a le mérite de l'arrêter net dans son élan. Penché vers l'avant, touchant ses pieds avec ses mains, il vient de tomber sur le frangin, de ce qu'il subodore, en pleine séance d'étirements... Ah bah il constate en tout cas que tous les enfants Armstrong semblent être gâtés génétiquement parlant car de ce qu'il peut voir de là où il est présentement, le fameux Bellamy a de sérieux arguments à son compte et ça, ça va sérieusement lui compliquer la tâche parce que vu le coup de chaud qu'il est en train de se prendre de plein fouet -il manque de lâcher les assiettes, c'est dire-, il devine que sa mission allait s'avérer bien plus difficile que prévue. Le danseur se redresse alors et Teddy se racle la gorge par réflexe, grimaçant par la même occasion puisqu'il venait de se mettre tout seul en situation gênante, vu que ce dernier se retournait vers lui, forcément vu qu'il venait de révéler sa présence. « Bellamy, c'est ça ? Margot m'a dit que vous étiez de retour. Désolé, je voulais pas déranger. » Bah oui, vu qu'il avait déjà mis les pieds dans le plat, il décide de jouer la carte du gros nounours un peu pataud, en général, ça passe bien.

well, that wasn't in the plan

ou quand Teddy rencontre Bellamy...

Voilà un jour que Bellamy était revenu à Bennington après deux mois passés à New-York. Il avait adoré ce moment passé là-bas, mais il était bien content de revenir, notamment pour reprendre les rênes de son école. Il n'aimait pas tellement s'absenter, du moins aussi longtemps, justement à cause de la gestion de son école de danse. Alors bien sûr, elle tourne très bien sans lui, mais l'ambiance, ses collègues professeurs, tout ça lui avait manqué. L'avantage, c'est que New-York n'était qu'à à peine quatre heures de route, donc aussi rentré, aussitôt de retour à l'école où il a passé un long moment avec sa réceptionniste -qui était aussi son assistante, à vrai dire, elle avait plusieurs casquettes, une perle cette femme- pour faire un débrief des dernières semaines. Une fois terminé, il est passé chez ses parents pour récuperer Otello et Iago qu'il avait laissé en garde là-bas, plus pratique que de demander à sa mère de passer les voir. C'est lors de son passage chez ses parents qu'il apprend que le nouveau mec de Margot allait préparer le dîner du lendemain et qu'il était bien évidemment convié. Il s'était contenté de lever les yeux au ciel avant d'accepter, pour ne pas faire d'histoire.

Malgré les années qui s'étaient écoulées, cela restait relativement compliqué avec sa petite soeur. Un amour vache diraient certains, mais c'était plus complexe que cela. Chacun avait des reproches pour l'autre, le souci, c'est que jamais, ni l'un ni l'autre, ne les énoncé à haute voix. Margot et Bellamy vivent avec leurs reproches qui, littéralement, les empoisonnent. Seulement, la cadette a plus de franchise à ce niveau-là, mais elle préfère taquiner, parfois méchamment, son frère plutôt que d'exprimer sur son coeur. Bellamy, lui, n'exprime rien du tout et préfère juste s'éclipser au moment opportun, assumant parfaitement le rôle du lâche. Voilà donc le topo sur la situation actuelle, ça fait rêver n'est-ce pas ? Et vous comprenez maintenant pourquoi Bellamy se contente de lever les yeux au ciel au lieu de faire un commentaire, même s'il n'en pense pas moins. Un mec… encore un. Depuis qu'elle avait plaqué l'ancien devant l'autel, elle avait pris la facheuse manie de les accumuler juste pour le plaisir de les plaquer eux-aussi, du moins c'était son avis, toujours est-il qu'ils ne font jamais long feu auprès de Margot, alors un de plus ou un de moins…

Voici donc Bellamy de retour chez ses parents, le lendemain de son retour, pour le fameux dîner. Il arrive bien en avance, en début d'après-midi, mais il devait s'entretenir avec son père pour un peu de paperasse -la joie d'être actionnaire d'une boîte dont il se fiche éperdument- et avec sa mère pour lui raconter son séjour. Une fois cela terminé, il lui reste du temps à tuer, alors il s'installe dans le jardin d'hiver pour le reste de l'après-midi. Lorsqu'il était plus jeune, qu'il vivait encore ici, c'est dans cette pièce qu'il s'entrainait et s'échauffait. D'une parce qu'il y avait du parquet et puis parce que c'était chauffé aussi, les deux conditions pour un bon entrainement. Son père avait même fait installer une barre, camouflée dans les moulures du lambris afin qu'il puisse faire ses exercices, on ne pouvait pas rêver mieux. Il troque donc ses vêtements pour un jogging, un t-shirt et des guêtres en laine et enfile ses oreillettes sans fil. Bellamy connaît l'espace par coeur, si bien que très vite, il ferme les yeux, se concentrant sur la musique et les mouvements qui se dessinent dans son esprit mais aussi à travers son corps, l'avantage de cette pièce, c'est qu'il pouvait enchaîner les pirouettes et les sissonnes sans avoir peur de se cogner quelque part. Les minutes s'étirent et passent, le danseur ne les voit pas s'écouler, le temps est comme suspendu lorsqu'il est dans sa bulle comme maintenant. Vient le temps de l'étirement pour terminer la séance, moment très important pour éviter les blessures bêtes. Il commence au sol, étandant ses bras, ses épaules, le torse posé sur ses genoux avant de se relever tranquillement pour se pencher en avant afin d'étirer l'arrière des cuisses. Bellamy sursaute lorsqu'il entend une voix derrière lui, malgré ses écouteurs qu'il retire brusquement avant de se retourner. Il lui faut quelques secondes pour assimiler ce qu'il lui dit, penchant légèrement la tête sur le côté. Il dévisage le brun un instant, remarque les assiettes entre ses mains et comprend finalement à qui il avait à faire. Il avait peut-être des soucis avec sa soeur, mais elle avait sacrément bon goût… « Teddy, c'est ça ? » demande-t-il pour avoir la confirmation même s'il doutait être dans le faux. Il s'approche de l'homme, attrape une serviette sur le passage et lui tend la main avec un léger sourire sur les lèvres. Décidément elle savait les choisir.. « Ne vous en faites pas, j'avais fini.. et effectivement je suis de retour, depuis hier. J'ai appris que vous prépariez le dîner de ce soir ? »

well, that wasn't in the plan

ou quand Teddy rencontre Bellamy...

Comment en était-il arrivé là, je suppose que vous vous posez la question. Ma foi, il fallait remercier son père parce que si ce dernier ne s'était pas mis dans une merde noire y a quelques années de ça en arrière, Teddy ne serait pas là où il est aujourd'hui. Je veux bien sûr dire à Bennington déjà, mais surtout dans l'arnaque. C'est pour éponger ses dettes assez conséquentes qu'il avait du accepter sa toute première "mission". Rien de bien compliqué en soi, devoir amener une femme mariée à avouer qu'elle avait déjà trompé son mari avant de le faire à nouveau avec lui, censé être son nouvel amant. L'argent pour ses services a épongé les dettes de son père et il a compris pourquoi son père s'était lancé là-dedans. Y en avait du fric à se faire, sous réserve d'être un tant soit peu doué comme ça semblait être le cas pour eux, la tentation était donc grande. Et il y avait céder aussi, mais pas pour les mêmes raisons que son père. Non, lui c'était l'appât du gain pur et dur et ses addictions qui le forçaient à faire ça. Teddy lui voulait simplement mettre assez de côté pour ouvrir son propre restaurant. Je sais, même si le but était plus "noble" si on veut, ça restait quelque chose de répréhensible et de malsain, puisqu'il jouait avec des vies, mais ne vit-on pas dans un monde où la fin justifiait les moyens ? Puis il ne mentait pas tant que ça dans le fond...

Bref, oui, il était toujours un peu partagé moralement quand il se retrouvait dans cette position là, de devoir jouer quelqu'un d'autre mais cette fois-ci oui, son "personnage" n'en était pour ainsi dire pas réellement un puisqu'il n'avait fait que s'inventer un passé, tout le reste était vrai. Il avait donné son nom, c'était bien son job que de cuisiner et pour la partie séduction, il était resté lui-même vu que c'était visiblement le type de mec que recherchait la sœur depuis son petit numéro devant l'autel. Ça tombait bien pour lui. Enfin, en théorie oui, puisque vu ce qui allait se passer d'ici peu, il ne le penserait plus forcément encore bien longtemps. Parce que ce qu'il n'avait pas prévu, mais alors du tout, c'est qu'il allait croisé le frangin de la belle et tomber sous son charme. Car c'est bien ce qui est en train de se passer là, il le sait, il reconnait les signes assez aisément et c'est bien ça qui l'ennuie en un sens, parce qu'il est censé être avec la sœur après tout. Mais bon, pour le moment, il se contrôle encore relativement bien, comme dit, le coup du nounours un peu maladroit en général ça passe bien et c'est cohérent et raccord avec l'image qu'il renvoie quoi.

« C'est bien ça, oui. » confirme-t-il en hochant doucement la tête, reprenant les assiettes en main pour s'en libérer une afin de lui serrer la sienne. Oh et voilà les frissons dans le dos rien qu'au contact, pas bon tout ça, pas bon du tout... Il acquiesce à nouveau pour confirmer à Bellamy qu'il a bien entendu, c'était lui qui se chargeait du repas ce soir. « Exact et j'espère que vous avez faim parce que j'en ai préparé pour un régiment. »lance-t-il avec un léger sourire. Il avait en effet mis les petits plats dans les grands, un repas complet, 4 services, ils allaient en avoir pour un petit moment ce soir mais bon, il fallait bien ça pour se mettre les parents dans la poche. « Mais je ne vous retiens pas plus longtemps, vous devez avoir mieux à faire... et moi aussi si je veux être prêt quand Margot arrivera. Ce fut un plaisir en tout cas. » déclare-t-il en se reprenant, à la fois parce qu'en effet, s'il voulait que tout soit prêt il devait se bouger les miches, mais surtout parce que s'il restait là à zieuter le frangin encore longtemps, il savait qu'il allait faire une connerie donc autant couper court avant d'en arriver là. Puis ils auraient toute la soirée pour faire plus ample connaissance au pire, car il ne doutait pas qu'il serait passer au grill ce soir, que ça soit par les parents ou Bellamy si comme il le suspectait, malgré leur relation complexe, il était du genre frère protecteur avec les mecs fréquentant sa cadette. Il fait donc un petit signe de tête, prenant ainsi congé et il va dans la salle à manger, poussant un bon soupir une fois qu'il est suffisamment loin du beau gosse. Ouais, ça allait être compliqué... très compliqué toute cette affaire, il pouvait déjà le sentir...et sentir autre chose d'ailleurs...