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Message par Proserpine Lun 4 Mar - 17:51


( Separate ways - Morcer#1 )
@"spencer wilcox" & @"morgan rosenberg"

Il était 18 heures passées et Morgan était déjà en retard. Il devait se rendre chez ses parents pour fêter les 80 ans de sa chère mère et pour être honnête, il n’a jamais été aussi heureux d’être en retard, on note ici sa motivation à se rendre à cette petite sauterie. Petite sauterie qui réunira très certainement les chers amis de ses parents, le gratin de Bennington. Voilà pourquoi il n’était pas pressé d’y aller. Pourtant, malgré son retard, tout le poussait vers la sortie. Sa dernière chirurgie s’était déroulée sans accroc et n’avait donc pris aucun retard, ses internes avaient traité l’intégralité de ses post-op ce qui le libérait de toute obligation. À croire que ses internes s’étaient ligués contre lui… mais impossible qu’ils sachent. C’est donc la mort dans l’âme -je n’exagère presque pas- que Morgan récupère sa voiture sur le parking de l’hôpital et file en direction de la maison de ses parents.

Sur la route, le chirurgien se rend compte qu’il n’a pas de cadeau pour sa mère. Pour sa défense, il n’avait pas eu le temps de s’en occuper, étant trop pris par son poste à l’hôpital. C’était l’excuse facile, je vous l’accorde. Mais très souvent, la carte "je suis un chirurgien à l’emploi du temps très chargé" fonctionnait sur des personnes assez impressionnables. Sur ses parents, moins. Alors sur le chemin, Morgan s’arrête chez un fleuriste, prenant le premier bouquet venu histoire de ne pas arriver les mains vides. C’était juste une histoire de politesse, en aucun cas pour satisfaire l’ego de sa mère ou par simple amour filial. Le chirurgien reprend sa route et finit par arriver devant la porte d’entrée de ses parents. Il ressent une étrange sensation lorsqu’il sonne, bouquet en main. Un pressentiment. Bon ou mauvais, il ne pourrait pas dire, mais son instinct lui disait de fuir. Est-ce que c’était à cause de la potentielle présence d’une certaine personne à cet anniversaire ? On ne va pas se mentir : oui. Quelles étaient les chances pour que Spencer soit ici ? Relativement minces, se disait Morgan, histoire de se rassurer. Mais il savait très bien que cela était faux.

La porte d’entrée s’ouvre sur son père qui semble extrêmement ravi de faire le portier, cela se lit sur son visage. Mais il n’allait pas laisser sa femme ouvrir la porte à tous les invités le jour de son anniversaire ! « Tu as donc daigné venir. » « Bonjour à vous aussi, Père… » L’accueil était toujours aussi chaleureux chez les Rosenberg et Morgan soupçonne que ses frères et sœurs en ont un plus chaleureux. Mais peu importe, plus vite, il ferait l’honneur de sa présence, plus vite, il pourrait rentrer chez lui. Le chirurgien retire sa veste et la dépose dans l’entrée, reprenant son bouquet de fleurs ridicule quand on voit l’immense bouquet de lys qui trône sur la table de la salle à manger. Un léger brouhaha se fait entendre, du côté du salon, une quinzaine de personnes étaient là, autour de sa mère, assise dans son fauteuil fétiche. « Morgan ! Nous avions cessé de t’attendre ! » Effectivement, les assiettes à dessert déjà utilisées trônaient sur un petit guéridon, pas tellement surprenant. Mais c’était le cadet de ses soucis à cet instant. Non, là, il avait les yeux rivés sur un dos. Et pas que d’ailleurs. Une silhouette qu’il ne connaissait que trop bien et il n’est évidemment pas surpris de le voir ici, mais le choc est tout de même rude. « Joyeux anniversaire, Mère.. » dit-il, absorbé par la silhouette non loin d’elle alors que son père lui arrache le bouquet des mains. Et comme un train peut en cacher un autre, Spencer finit par se retourner, sûrement alerté par le son de sa voix et le deuxième choc est plus violent. Mais Morgan restait Morgan, il reste impassible, même si à l’intérieur, son cœur bat à tout rompre et les frissons lui parcourent l’échine. Depuis son retour, une vingtaine de jours auparavant, il avait réussi à éviter sa présence ou les endroits où il aurait pu le trouver, mais là… difficile de fuir.

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Proserpine

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Message par Proserpine Lun 4 Mar - 17:51


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Le fils prodige était de retour à Bennington. Voilà comment il avait en tout cas plus ou moins vécu son retour dans la ville qui l'avait vu naître près de six décennies en arrière à présent. Sa mère était enchantée de revoir son aîné et surtout de le savoir à nouveau près d'elle, vu que sa santé déclinait et que c'était ça, la réelle motivation de son retour ici, même si bien sûr, elle restait tout à fait officieuse. Il était convenu que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire pour tout le monde, épargnant d'autres soucis à sa mère et surtout, comme toujours, cela préservait les apparences aux yeux de tous. Bon, il commençait à devenir un peu vieux pour la majorité de ses collaborateurs, qui avaient quasi tous l'âge d'être ses enfants ou pas loin. Mais lui ça ne le dérangeait pas, puisqu'ils avaient la même passion que lui pour la science, la même envie de faire avancer la recherche. Seulement, même si son parcours était plus qu'honorable, vu les résultats qu'il avait eu au cours de sa carrière au CDC, on lui faisait doucement mais gentiment comprendre qu'il était temps pour lui de considérer de prendre des vacances... définitives. Alors pour s'éviter cet affront et surtout, s'éviter les remarques désobligeantes de la part de ses parents s'il se laissait ainsi faire, il avait accepté de prendre la tête de l'IML de la ville, moins prestigieux mais pour finir ses vieux jours avant de prendre réellement sa retraite, ça serait amplement suffisant.

Enfin ça c'est ce qu'il s'est dit pour tenter de se convaincre que c'était une bonne idée de remettre les pieds en ville. Car revenir à Bennington, ça voulait aussi dire prendre le risque de le croiser. Oh pas que lui l'évite, non, bien au contraire, mais cela fait quasi vingt ans qu'ils se sont quittés après ce week-end partagé à Hawaï et depuis plus rien. Il y a donc de quoi se poser de sérieuses questions, vous me l'accorderez, sur la véracité de la promesse qu'ils s'étaient fait suite à ça. Je sais, je sais, je vous vois venir avec vos gros souliers, lui aussi aurait pu faire le premier pas et prendre contact entre mais lui n'était pas celui qui était marié. Prendre le risque qu'on découvre la vérité, pas une option envisageable pour lui, surtout pas après avoir réussi à garder le secret durant toutes ces années. Excuse ? Peut-être bien, mais Spencer n'a jamais voulu foutre la merde dans la vie de quiconque, et même si ses parents sont peut-être moins distants que ceux de Morgan, ils n'en restaient pas moins faits du même bois alors oui, il se devait de préserver les apparences. Encore plus maintenant que la santé de sa mère se trouvait fragilisée.

C'est donc pour elle qu'il avait accepté de venir, sachant très bien qu'à un moment ou un autre, il ferait son apparition. Était-il prêt à le revoir ? Certainement pas, mais le connaissant, il trouverait un prétexte pour ne pas venir, comme il orchestrait sûrement son évitement depuis son retour en ville. Car Bennington n'était pas si grande que ça quand on y pense, surtout qu'ils bossent dans la même branche, mais bon, Morgan était Morgan, ça ne le surprenait donc pas qu'il agisse ainsi. Le repas s'était donc déroulé sans qu'on ne voit le bout du nez du médecin se pointer, il était donc raisonnable de croire qu'une fois encore, il n’honorerait pas les convives de ses parents de sa présence. C'était du moins la conclusion logique des choses une fois qu'ils étaient tous rendus au dessert. Mais contre toute attente, le dernier invité du jour débarque enfin... Spencer ne le voit pas arriver, il discute avec sa sœur et son père, se tenant près de la star du jour. Mais oui, pas de doute, Morgan est là, sa voix résonne et il sent aussitôt sa main se resserrer sur son verre de vin. Seul signe pour sa part aussi, de l’émoi qui le gagne à ce moment là. Car lorsqu'il se retourne enfin et croise son regard, c'est un simple hochement de menton qu'il reçoit de sa part. De toute façon, ça n'était pas comme s'il pouvait lui sauter dessus devant tout le monde pas vrai ? Puis en avait-il réellement envie vu comment s'étaient passées les années depuis Hawaï ? Hum, pas si sûr... même s'il devait admettre en toute franchise que le bougre avait vieillit comme un bon vin. Un de ses pêchés mignons, pour rappel...
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Message par Proserpine Lun 4 Mar - 17:51


( Separate ways - Morcer#1 )
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Est-ce qu’il avait fait exprès de programmer une opération si tard dans la journée ? C’était fort probable. C’était même sûr en fait, mais vous vous doutez bien que Morgan n’allait pas l’avouer. S’il pouvait trouver un moyen de repousser sa visite chez ses parents, il le ferait. Oui, même à presque soixante ans. Il faut dire que le chirurgien était issu d’une famille de notables du coin, le genre de familles où vous vouvoyiez vos parents et que vous leur deviez obéissance quoiqu’il arrive et malgré vos propres convictions. Morgan aurait pu les envoyer paître depuis des années, mais il n’en avait rien fait. Sûrement à cause de cette zone de confort dans laquelle il était. C’était bien plus facile de s’enfoncer dans une situation confortable que d’affronter ses doutes et le regard des autres, non ? Et puis Morgan avait eu une certaine éducation, on lui avait appris à respecter ses aînés, quelles que soient leurs convictions, même si ces dernières étaient à l’encontre des siennes. Vous comprenez donc aisément pourquoi il s’arrange toujours pour arriver en retard.

La présence de Spencer est l’une des raisons pour lesquelles il avait traîné sur la route. Il s’en était douté, mais le voir ici lui met un coup de massue. Dix-huit ans. Dix-huit longues années sans qu’il ne le voit. C’était très long, surtout lorsqu’on connaît la nature de leur relation et dans cette pièce, seuls les principaux concernés la connaissent justement. Et la sœur de Spencer, évidemment. Voilà pourquoi Morgan doit rester impassible et garder ce flegme qu’il ne quitte plus depuis des années maintenant. Il répond au hochement de tête, de la même manière avant de se détourner un moment, jetant un regard en direction de son père, comme pour vérifier s’il les avait surpris. Oui, on en était là. Lorsque vous avez passé toute votre vie à cacher une relation qui serait qualifiée de contre-nature, vous devez vite parano. Et c’est le cas du chirurgien justement. Sur le papier et aux yeux de tous, ils étaient les meilleurs amis d’enfance, mais la vérité était toute autre. Parfois, il avait peur qu’on surprenne son regard sur lui, peur qu’on comprenne la vérité à leur sujet rien qu’en les regardant.

Morgan prend sur lui et fait un pas dans sa direction avant de se placer devant la mère de Spencer. « Madame Wilcox.. » dit-il pour la saluer, inclinant légèrement la tête devant elle avant que son attention se porte sur ses enfants. « Moira… Spencer… » fait-il, manquant de s’étrangler en prononçant son prénom. C’est vous dire si le choc est rude. Très mauvaise idée de s’approcher ainsi. Il le voyait maintenant de plus près et malgré les années, il restait le même, avec quelques rides de plus, mais toujours aussi séduisant. Et les lunettes, oui, on en a déjà parlé, mais voilà. Ajoutez à cela le parfum qu’il portait et on obtient le combo gagnant à tel point que le chirurgien décide de s’éloigner pour son propre bien.

Oui, on parle plus d’une fuite dans son cas, mais la fuite était justifiée. Morgan s’approche du mini-bar du salon et se sert un verre de whisky histoire de se détendre un peu. Ce n’était pas un Macallan de 25 ans d’âge -son père ne lui fera jamais ce plaisir de s’en procurer- mais ça ferait l’affaire. Il repose la carafe sur le mini-bar une fois qu’il est servi et prend la direction de la terrasse. Il avait certes un verre en main, mais il était encore en terre hostile. Son père le regardait d’un drôle d’air et sa mère chuchotait à son sujet à l’une de ses amies. Sans parler de Spencer qui était dans la même pièce que lui, oui ça comptait. La terrasse donc. Il croise les rares fumeurs qui étaient là et une fois seul, il se permet de soupirer de soulagement. Il allait déguster ce verre bien mérité et rentrerait chez lui dans la foulée, il avait fait son devoir, fallait pas pousser non plus. Mais ça, c’était sans compter la visite qu’on s’apprêtait à lui faire sur cette terrasse.

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Message par Proserpine Lun 4 Mar - 17:51


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Leurs parents ont fait ce qu'ils pouvaient on va dire, pour l'époque en tout cas. Il n'y avait pas encore de psychologie infantile en ce temps là, pas de bouquins qui expliquaient comment élever ses enfants de façon plus inclusive et positive que le bon vieux amour vache auquel ils avaient tous les deux eut droit. Surtout que bon, vu le statut que les deux familles avaient en plus, c'était quasi perdu d'avance d'espérer que leurs parents s'occupent d'eux autrement que comme ils l'avaient fait. Car préserver les apparences et ne surtout pas faire de vague c'était ce qui importait, bien plus que l'amour paternel ou maternel nécessaire à la bonne éducation d'un enfant. Ils avaient fait des héritiers avant de faire des enfants, quand on y pense et qu'on regarde les choses avec un œil tout à fait objectif. Même si encore une fois, Spencer lui avait eu un peu plus de chance de ce côté là, ses parents se montrant tout de même moins froids et distants que ceux de Morgan. Mais très clairement, c'est aussi pourquoi durant toutes ces années, l'ex-virologue n'avait eu aucun mal à vivre loin de sa famille, puisque même à leurs côtés, il se sentait seul, si ce n'est bien sûr, lorsqu'il était avec sa sœur.

C'était d'ailleurs une idée à elle de le trainer ici aujourd'hui. Lui avait de la paperasse à faire, car elle s'était accumulée avec l'ancien responsable de l'institut et sa nouvelle nomination en avait généré de la nouvelle. Il aimait être à jour à ce niveau là, car il savait que si on laissait trainer ce genre de choses, ça finissait toujours par devenir une corvée interminable donc autant s'en occuper de suite pour être tranquille. Mais Moïra avait insisté pour qu'il vienne lui aussi. Et quand je dis insister, c'était pas pour rire. Entre la quarantaine de textos, la dizaine de messages vocaux et les deux passages à son bureau, il avait fini par céder parce qu'autrement, il savait pertinemment qu'elle continuerait à le harceler jusqu'à ce qu'il le fasse. Oui, sa cadette savait se montrer persuasive quand elle le voulait. Enfin lui dirait plutôt chiante pour le coup, mais c'était bonnet blanc et blanc bonnet à ce stade, n'est-ce pas ? Toujours est-il que oui, il se retrouvait invité à la petite sauterie célébrant l'anniversaire de la mère de Morgan, sachant qu'il allait donc, plus que probablement, y faire une apparition tôt ou tard. Il espérait que ça soit assez tard en tout cas, pour que lui se soit déjà éclipsé avant mais manque de bol, le voilà qui se pointe quand même.

C'est un choc pour lui aussi, ne nous le cachons pas. Ça n'était pas parce qu'il ne pouvait pas montrer quoi que ce soit que dedans, ça ne réagissait pas. Bien au contraire. Il le sent, vivement même, ce pincement au cœur, cette boule au ventre due à l'angoisse et l'anticipation de recroiser enfin son regard depuis la dernière fois. Mais ils ont depuis si longtemps appris à faire comme si de rien n'était qu'il n'a aucun mal à donner le change. Bon, un brin glacial les retrouvailles entre les deux meilleurs amis d'enfance mais au moins, ça préserve les apparences. L'espace d'un instant en tout cas, car après que le chirurgien se soit présenté auprès de sa mère et de sa sœur et lui -non sans quasi faire un arrêt devant lui au passage-, il prend la fuite. Oh il sait que c'est bien ça qu'il vient de faire. Il l'a vu à son regard, fuyant lui aussi, incapable de soutenir le sien. La déception est internalisée, évidemment, il ne peut pas laisser voir aux autres convives qu'il est blessé de le voir prendre ses jambes à son cou de la sorte après seulement quelques secondes en sa présence. Mais le résultat est le même, et après quelques minutes, il s'excuse auprès de sa mère et lance un regard de côté à Moïra qui acquiesce. Après tout, elle seule sait ce qui trame réellement ici et elle lui dit ainsi qu'elle couvre ses arrières, histoire qu'il aille rejoindre Morgan.

Il arrive donc sur la terrasse à son tour, fixant le décor devant lui, mains dans les poches, faisant un pas vers l'avant mais sans trop s'approcher pour autant. « Dis-moi au moins que tu n'en as pas déjà pris un ou deux avant de venir car si c'est le cas, tu ne devrais peut-être pas prendre le volant. » Bon, il sait qu'il lui en fallait bien plus pour que cela ne devienne un problème pour lui, mais à défaut de pouvoir déballer directement ce qu'il avait sur le cœur, c'était un moyen comme un autre de lancer la conversation. Même s'il gageait que Morgan ferait tout pour y mettre fin au plus vite. « Mais au moins tout ceci explique ton silence durant toutes ces années. Si c'est comme ça que tu réagis en te retrouvant en ma présence... » Voilà, le reproche venait de tomber, sous couvert d'un détachement apparent, mais on décèle bien pourtant, l'amertume dans sa voix. Celle qui lui fait dire que oui, c'était une grossière erreur que d'avoir accepté de venir ici aujourd'hui, mais encore plus d'avoir fait le choix de revenir à Bennington si c'était pour en arriver là.
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Message par Proserpine Lun 4 Mar - 17:51


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Psychologie infantile ou non, les parents de Morgan n’avaient pas été -et ne le sont toujours pas d’ailleurs- de bons parents. Leurs intérêts passaient bien avant ceux de leurs propres enfants. Certains d’entre eux en ont moins souffert que d’autre, car ils sont rentrés gentiment dans le moule. Morgan, lui, a toujours été à part si on veut par là. Il avait très vite senti que son caractère n’était pas tellement en adéquation avec les attentes de ses chers parents et il s’était toujours senti différent. Il avait mis longtemps avant d’expliquer cette différence et le jour où il a réussi à mettre le doigt dessus est le jour où Spencer l’a embrassé pour la première fois. Ce jour-là, Morgan a eu le déclic et s’est tout de suite dit qu’il voulait réitérer, encore et encore, peu importe que ce soit mal ou non. À l’époque, évidemment, ces choses-là étaient très mal vues, quelle que soit la classe dont vous étiez issu. Alors pour les notables d’une ville de taille moyenne, imaginez bien que c’est inconcevable. Spencer a fait le choix de vivre loin de sa famille, il pouvait faire ce que bon lui semblait. Morgan, lui, n’a pas eu ce cran et s’est laissé bouffer par l’autorité parentale malgré sa majorité. Malgré leur lien indéfectible, voilà leur grande différence, celle qui avait gâché quatre décennies de leur vie.

Se rendre à l’anniversaire de sa mère était donc une corvée, n’ayons pas peur des mots. Elle était certes sa mère, il lui devait peut-être le respect, mais il n’avait aucune envie de se rendre à cette petite sauterie ridicule. Déjà, parce que Morgan ne savait pas faire semblant, entendez par cela qu’il ne sait pas faire l’hypocrite comme la plupart des grosses huiles de la ville. Sa mauvaise humeur allait forcément se lire sur son visage, il le savait et il n’allait surtout rien faire pour changer cela. Et puis surtout, il allait aux devants d’une catastrophe. Persuadé de la présence de Spencer, il traînait des pieds et pas manqué… Spencer était là. S’ensuit un long moment -ou court, il ne se rend pas bien compte- où il cherche quoi faire de sa peau. Il était là, dans la pièce.. À un autre moment de sa vie, il se serait vite approché pour chercher son regard, son contact, quelque chose. Aujourd’hui, il n’osait même pas le regarder dans les yeux de peur de se trahir devant tout le monde voir pire, se trahir devant lui. Alors Morgan choisit la fuite, comme bien souvent. Non sans prendre un petit verre au passage, autant profiter du mini-bar du paternel, même si ce dernier avait de très mauvais goûts en matière d’alcools forts, mais ça, c’était un autre problème.

Réfugié sur la terrasse, le chirurgien se délecte un petit moment de ce moment de calme et de sérénité. Bon sérénité, c’est un peu gros pour ce qu’il venait de vivre. On va dire qu’il était un peu plus tranquille ici et il espérait que son paternel n’ait pas la même idée que lui, car il n’était pas en état de supporter sa présence et ses réflexions désagréables. Son regard se noie dans le verre de whisky, un peu trop ambré pour avoir bon goût alors que le bruit de la porte le sort de sa torpeur. S’il y avait bien une personne qu’il redoutait plus que son père ici, c’était bien Spencer. Quelle surprise dites donc ! Morgan ne retient pas un soupir audible, trahissant son exaspération. Alors certes, c’est lui qui avait fui, mais cela ne l’empêchait pas d’être agacé qu’on vienne l’emmerder ici. Il tourne la tête un moment pour boire une gorgée de son verre, avant de hausser un sourcil, ne s’attendant pas à une telle remarque venant de lui. Lui s’attendait à une réflexion assassine, quelque chose de marquant en tout cas. Et cette dernière ne manque pas d’arriver peu après. Le chirurgien laisse échapper un rire nerveux et secoue la tête. Quel culot. « J’ai passé toute la journée à opérer et jusqu’à preuve du contraire, je fais encore preuve de déontologie, donc non, je n’ai pas bu avant de venir. Et je ne vois même pas en quoi ça te regarde. » Il n’avait peut-être pas bu avant, mais il risquait de boire bien plus après, ça, c’était certain. « Je suis lâche Spencer, tu peux dire les mots, ce n’est pas nouveau après tout… » Il ne lui avait jamais vraiment dit, mais c’était tout comme, comme maintenant. « Tout aussi lâche que toi, le silence, c’était dans les deux sens. Rien ne t’a empêché de me donner des nouvelles que je sache, à moins que tu étais trop occupé avec je ne sais qui… » Il savait que non, mais c’était plus facile de prêcher le faux pour connaître le vrai -qu’il connaissait déjà- et il voulait juste piquer le plus fort possible. Piquer le plus fort possible pour lui faire comprendre à quel point il avait souffert de son absence ces dernières années. Oui, Morgan était en train de s’auto-saboter, chose qu’il adorait faire en général histoire d’être encore plus au fond du trou qu’il ne l’est déjà.

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Message par Proserpine Lun 4 Mar - 17:51


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C’était-il senti différent dès le départ ? Ma foi oui, mais pas comme vous l’entendez en lisant tout ça. Non, Spencer s’était senti différent parce qu’il l’était d’un point de vue général, pas seulement en raison de ses préférences sexuelles. Qui de toute façon à l’époque, ne pouvaient pas en être la source puisqu’il ne s’intéressait guère à ces choses-là, même quand tous les autres garçons au même âge, étaient comme qui diraient, bien agités par leurs hormones. Non, sa différence venait de sa curiosité naturelle, celle qui le poussait depuis tout petit à perpétuellement se poser des questions sur tout ce qui l’entourait et surtout, à vouloir connaître les réponses. Après tout, vous en connaissez beaucoup vous, des ados de treize ans qui en pleine période hippie, époque des grands comme Hendrix et compagnie, écoutait quant à lui plutôt Verdi ou Mozart ? Non, on est bien d’accord et vous aviez donc là l’explication de sa réelle différence. Comme il le dit lui-même, même jeune, il était déjà vieux. Sauf évidemment, lorsqu’il était en compagnie de Morgan. Et sans surprise, encore moins lorsqu’ils ont enfin franchi le pas qui les a fait passer de meilleurs amis à bien plus.

Ce qu’ils ne donnaient pas réellement l’impression d’être encore à ce jour, vu la façon dont ils venaient de se retrouver après près de deux décennies sans se voir. Et encore moins avec ce qui allait suivre. Oh oui, les retrouvailles sont glaciales, pas qu’il s’attendait réellement à ce qu’il lui saute dans les bras dans une franche accolade, non (trop de démonstration d’émotions pour les convives et hôtes du jour en plus vous pensez bien). Mais au moins qu’il ne prenne pas la tangente aussi rapidement et sans même un regard dans sa direction. Alors bien entendu, ça le blesse, comment pourrait-il en être autrement après tout. Vous réagiriez comment vous, si l’homme de votre vie, celui que vous aimiez depuis toujours et ce malgré tout, vous donnait un tel accueil ? Mal, on le sait très bien, pas la peine de se voiler la face. Alors après s’être excusé auprès de la star du jour et surtout de sa propre génitrice, Spencer prend la direction de la terrasse même si c’était là encore, sans doute la dernière chose avisée à faire, vu les circonstances et le lieu où ils se trouvaient. Faire un esclandre dans la maison familiale des Rosenberg, ça avait le potentiel de créer un effet papillon monstre mais il ne pouvait décemment pas simplement tourner les talons et ne rien dire, surtout quand on sait qu’il avait choisi de revenir ici dans l’espoir qu’ils pourraient enfin se retrouver, même s’ils continueraient en théorie de devoir cacher leur relation aux yeux de tous comme par le passé.

Mais puisqu’en se réfugiant sur la terrasse, Morgan leur avait octroyé un peu d’intimité, notre légiste se permet d’être du genre direct dans ses paroles, lançant la conversation d’une manière peu conventionnelle en laissant supposer que son ancien amant avait sans doute un léger problème avec l’alcool. Ce qui expliquerait bien des choses, mais il sait surtout que sa réflexion allait appuyer sur un point douloureux. Un sourcil se hausse également sur son visage quand il soulève le point concernant le fait que sa consommation d’alcool ne le regardait pas. Pas faux en soi, mais il aurait du savoir qu’il était concerné. Il l’avait toujours été quand il s’agissait de sa personne et de son intégrité physique. Mais plutôt que de contre-attaquer, il ne dit rien, digérant la nouvelle pique qu’il vient de subir de sa part. A choisir, le silence absolu était presque plus facile à supporter… Ses mains quittent ses poches pour venir se réfugier sous ses bras, posture défensive évidemment mais qui témoigne aussi de son agacement. Il lui reprochait une chose qui n’avait aucun fondement et il le savait, car Moïra lui avait fait comprendre et ce plus d’une fois au cours de ces deux dernières décennies, que niveau vie sentimentale, celle de son frère restait désespérément vide. Qu’il lui reproche donc de lui avoir été, pour ainsi dire, infidèle, ça passe mal, et pour cause. « Pourquoi t’aurais-je donné des nouvelles, sachant très bien que ça n’aurait fait que remuer le couteau dans la plaie, non seulement pour toi mais pour moi également ? » fait-il remarquer tout en le fixant, même si c’était encore et toujours son dos qu’il lui présentait pour le moment. « Et je sais de source sûre que tu sais très bien qu’il n’y a eu personne d’autre, alors je suis peut-être lâche de ne pas t’avoir donné de nouvelles, mais je ne l’ai jamais été en ce qui concerne mes sentiments pour toi et tu le sais très bien. » Oh non, il n’allait pas lui donner le plaisir de le laisser l’insulter de cette façon. C’était bien mal le connaître, mais bon, possible qu’il ait oublié ce cher Morgan, après 18 années loin de lui... La mémoire lui faisait peut-être d'ores et déjà défaut...
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Message par Proserpine Lun 4 Mar - 17:51


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Évidemment que ça blesse Spencer et c’était justement le but recherché. Ce n’était pas de gaîté de cœur, vraiment pas, mais Morgan n’avait rien trouvé de mieux que de le blesser pour se protéger. Ce n’était clairement pas le meilleur moyen, je vous le concède, mais sur le moment, c’était le mieux qu’il avait pu faire pour lui. Qu’est-ce qu’il aurait pu faire ? Rester planté là, le sourire crispé à parler de la pluie et du beau temps ? Surtout que notre cher chirurgien avait horreur du small talk et ce n’était pas maintenant qu’il allait se mettre à aimer ça. Surtout qu’avec Spencer, les sujets de conversation avaient toujours eu un intérêt bien plus supérieur. Mais là, à l’instant t, il n’avait pas eu envie de parler et encore moins affronter son regard. La fuite avait donc été la seule option. Appelez-le lâche si vous le souhaitez, il n’allait clairement pas nier, c’était un fait et il le savait parfaitement. Et si on pouvait éviter un scandale devant ses parents, ce serait encore mieux. Malgré l’aversion qu’il éprouvait pour ses géniteurs, il ne voulait pas risquer qu’ils apprennent quoique ce soit sur sa véritable relation avec Spencer. Il approchait de la soixantaine, mais pourtant ce qu’on pensait de lui et de sa vie privée lui importait encore beaucoup. Plutôt paradoxal, mais c’était pourtant bel et bien le cas. Le chirurgien avait terriblement envie de s’affranchir du regard et du jugement des autres, envie de vivre sa vie pour lui-même et plus pour les autres. Pourtant, il recherchait toujours l’aval des autres, même de ceux qui n’étaient pas forcément bons pour lui. Vive la toxicité de l’entourage… Donc blesser pour se protéger, oui, c’était ce qu’il avait appris à faire avec le temps, un mode passif agressif dont il se serait bien passé, vous pensez bien, surtout envers celui qu’il a toujours aimé.

Parce que oui, malgré les années, malgré tout ce qui avait pu se passer entre eux, Morgan était toujours éperdument amoureux de Spencer. Encore plus aujourd’hui lorsqu’il le voit ici, lunettes sur le nez et terriblement séduisant, même vingt ans après l’avoir revu dans cette chambre d’hôtel. Pourquoi les choses n’étaient pas aussi simples, d’ailleurs ? Se retrouver, passer un bon moment dans une chambre et faire comme si rien ne s’était passé. Ils l’avaient déjà fait une fois, alors pourquoi pas deux ? Sûrement parce que la plupart des gens communiquaient avec des mots et des phrases ? Morgan n’était pas vraiment un homme de mots, cela s’est vérifié de nombreuses fois au cours de sa vie. Jamais il n’avait dit à ses enfants qu’ils les aimaient, jamais il n’a réussi à leur dire à quel point il était fier d’eux. Et maintenant, il payait ce manque de communication. Tout comme il paye sa lâcheté envers Spencer. Ce dernier le rejoint sur la terrasse et il ne trouve rien de mieux à faire que d’attaquer avant qu’on ne l’attaque en premier. Réflexe un peu primaire, mais le chirurgien n’avait pas de patience aujourd’hui. Il soutient son regard lorsqu’il lui répond de la manière dont il s’attendait et secoue légèrement la tête, agacé. « Oh, donc c’était par miséricorde ? Trop aimable de ta part, Spencer.. » dit-il en posant sa main au niveau de son cœur, faussement touché et très ironique pour le coup. « T’aurait peut-être dû… Après tout il s’est passé vingt ans ou presque, rien ne t’empêchait de refaire ta vie, c’est pas comme si cette promesse faite après une partie de jambes en l’air comptait vraiment après tout… » On pouvait en dire des choses stupides durant le fameux bliss post-coïtal, mais ce n’était jamais des choses qu’on ne pensait pas et ça, Morgan avait l’air de l’oublier. Enfin ça, c’était ce qu’il voulait bien laisser penser.

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Message par Proserpine Lun 4 Mar - 17:51


seperate ways
well well well... look who the maternal guilt dragged in...

Ne dit-on pas que la meilleure défense c'était l'attaque ? Oui je sais, merci pour le slogan de merde d'une chaîne de supermarchés mais là, admettez que ça colle pour le coup. C'était une stratégie comme une autre, logique aussi, quand on se place du point de vue de Morgan surtout. Mieux valait attaquer le premier plutôt que de subir. Sauf que là, c'était bien plus qu'une attaque car en plus de fuir face à lui, il était maintenant en train de lui faire des reproches qui n'avaient aucun lieu d'être. Car oui, c'était bel et bien pour ne pas rendre une situation déjà bien trop compliquée et douloureuse encore plus pénible qu'il n'avait jamais pris la peine de le recontacter après Hawaï. Ce n'était clairement pas l'envie qui lui en avait manqué, vous pouvez le croire et à ce stade, vous vous en doutez aussi je pense. Lui dire qu'il pensait encore et toujours à lui, que ses sentiments étaient toujours présents, qu'il lui manquait, qu'il voulait le voir, lui parler, le toucher, le retrouver... une bonne fois pour toute. Mais ça, il le sait, c'était pour ainsi dire impossible. Tant que Morgan resterait prisonnier de ce côté de sa personne qui accordait de l'importance au regard que les autres portaient sur lui. Et vu de qui il était le fils, et après quasi soixante ans d'existence passés au fond du placard, il se disait que c'était de la folie à ce stade, de croire encore que les choses pourraient changer.

Et s'il maintenait encore ce fol espoir en lui, contre son meilleur jugement encore une fois, il ne le ferait plus très longtemps. Car après la pique qu'il lui administre en disant qu'il avait fait acte de miséricorde avec lui en ne reprenant pas contact tout en faisant ce simulacre face à lui, ce que le traumatologue balance ensuite lui fait l'effet d'un coup de poignard. Dans le ventre, mais surtout, on s'en doute, dans le cœur. Vraiment ? Est-ce qu'il venait de lui dire qu'il aurait mieux fait d'aller se trouver quelqu'un d'autre et qu'il ne pensait pas un traitre mot de la promesse qu'ils s'étaient fait ce jour là ? Apparemment oui, et ça, c'est sans doute la chose la plus base qu'il ait pu lui faire à ce jour, et il avait déjà encaissé pas mal de choses en plus de quarante ans passés à aimer cet homme là, qu'il avait pourtant bien envie de cogner à cet instant très précis. Il ne sait même plus si tout ça n'était encore qu'une façon pour Morgan de fuir, de le pousser au loin parce que c'était plus simple de faire ça que d'assumer enfin ses sentiments au grand jour. Plus simple d'accepter aussi, le fait que lui aussi avait droit au bonheur d'être avec quelqu'un qu'il aimait réellement.

Vous savez ce qu'on dit, le fameux calme avant la tempête... Et bien Spencer en est à ce stade là. Il ne dit rien, passe simplement sa main sur sa bouche puis son menton avant de la remettre sous son bras, gardant sa position défensive en apparence, mais plus pour éviter de céder à la tentation de lui coller son poing dans sa belle gueule. Quelques secondes s'écoulent encore dans un silence total venant de sa part, puis il finit par acquiescer, passant sa langue sur ses lèvres, pour être bien sûr que ce qu'il s'apprêtait à dire allait sortir et se faire bien entendre. « Non c'est vrai, je ne peux m'en vouloir qu'à moi-même d'avoir cru que tu n'étais pas capable de me mentir, surtout après ce qu'on a fait là-bas. Et ce qu'on a pu dire. » Oh oui, Morgan avait voulu jouer, il allait le regretter. Amèrement, une fois qu'il en aurait fini avec lui. « Mais par chance je peux encore corriger le problème. Je suis certain que ma mère doit avoir deux ou trois noms en tête pour ça en plus. Au pire, y a les sites de rencontre de nos jours hein... J'ai l'embarras du choix. » dit-il en haussant les épaules, comme s'il était en train d'admettre une vérité universelle. « Merci pour ta franchise en tout cas, un peu tardive pour le coup, mais mieux vaut tard que jamais pas vrai... » Oh toute l'ironie qu'il venait de distiller dans sa réponse, sa voix en transpirait littéralement car c'était pour ainsi dire, le résumé de leurs vies, sauf que visiblement, le jamais allait rester une vérité cette fois-ci, tandis que son regard lui, témoignait bien de cet effondrement intérieur qu'il ne montre pas aux yeux des autres.
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Message par Proserpine Lun 4 Mar - 17:52


( Separate ways - Morcer#1 )
@"spencer wilcox" & @"morgan rosenberg"

De l’espoir, Morgan n’en avait plus vraiment. Les années s’étaient écoulées, bien trop vite à son goût. Parfois, il lui arrivait de prendre son téléphone avec l’intention d’appeler Spencer, pour prendre des nouvelles, mais à chaque fois, il le repose sans faire quoique ce soit. L’espoir était toujours là, caché tout loin, tout là-bas, caché derrière sa mauvaise humeur grandissante. Il avait réussi à ne plus en faire de cas, laissant la routine s’installer et les journées au bloc prendre plus d’importance qu’elles ne le devraient. Son travail lui permettait de tenir, on ne va pas se mentir. Lorsque votre esprit était concentré sur quelque chose de complexe, il ne pouvait pas penser à autre chose. C’était la méthode qu’il avait utilisé depuis près de vingt ans et maintenant que Spencer était dans les parages, il n’arrivait plus vraiment à faire la part des choses. Lorsqu’il était encore loin, il était plus facile de ne pas y penser. Loin des yeux, loin du cœur comme on dit. Cette expression avait une part de vérité pour Morgan, mais cela ne l’avait pas empêché de penser à Spencer, loin de là. Il lui arrivait de boire plus que de raison des soirs où les souvenirs fugaces venaient hanter son esprit. Des souvenirs de moments tendres, de moments charnels, mais terriblement douloureux. Et c’est justement cela que le chirurgien avait envie d’éviter. Malgré cette impassibilité apparente, il était doué de sentiments, une surprise pour personne et surtout pas pour Spencer. Mais les sentiments devaient être camouflés, mais aussi être tus. On ne parle pas de ce qu’on ressent chez Morgan, jamais. Spencer avait été l’exception à la règle durant les années où leur relation avait été possible, mais après vingt ans sans contact, les choses avaient changé.

L’attaque avait donc été la seule option possible pour le chirurgien, celle qui serait la moins douloureuse, de son propre avis. Parce qu’il allait souffrir de cette entrevue, ça, il le savait, mais c’était un moindre mal et encore une fois, c’est ce qu’il pensait lui. Il n’y avait rien de glorieux ou d’intelligent dans ce qu’il était en train de faire. Il repoussait l’homme qu’il aimait, le poussait à l’oublier, à le détester tout simplement parce qu’il ne sentait pas assez légitime et méritant de l’amour qu’il pouvait lui porter. Qui était-il pour juger de ce mérite ? Bonne question, en tout cas, le chirurgien s’en donnait le droit. Il avait fait trop de mal que ce soit à Spencer, à son ex, ses enfants, pour mériter d’avoir une belle vie maintenant. Il était malheureux et c’était tout ce qui pouvait arriver de mieux pour lui. C’est vous dire l’état d’esprit de Morgan à cet instant. C’était comme une litanie qu’il se répétait inlassablement depuis des mois, des années. Et maintenant que la lueur d’espoir se faisait plus vive, il la rejetait de toutes ses forces de peur de se brûler, de peur d’être heureux pour la première fois depuis trop longtemps. Alors oui, Morgan avait envie de jouer et cela ne semble pas déranger Spencer qui lui donne au change, après tout, c’est ce qu’il cherchait. Il serre les dents quelques secondes lorsqu’il évoque ce week-end à Hawaii, sûrement les deux plus beaux jours de sa vie, mais les plus douloureux aussi. Il laisse échapper un rire nerveux lorsqu’il évoque les sites de rencontres, pas du tout son type, il le savait, mais il appuyait là où ça faisait mal. « Mais vas-y je t’en prie, va sauter tout ce qui bouge si c’est ce que tu veux, je ne vais pas te retenir. On n’est pas mariés après tout.. » L’idée que Spencer rencontre des gens le rendait malade, évidemment, mais c’était plus facile de dire l’inverse. Il s’avance vers lui, le pointant du doigt, de façon à le coincer contre le mur, sans pour autant attirer l’attention sur eux. « Tu veux que je sois franc avec toi ? T’aurais jamais du revenir… » lâche-t-il finalement. Il le pensait dans un sens oui, mais c’était aussi un gros mensonge. « J’ai tellement souffert durant toutes ces années lorsque je pensais à toi… Et maintenant tu débarques… c’est vraiment le chose la plus stupide que tu ai pu faire. » Et pour le coup, Morgan était franc pour une partie de sa phrase, évidemment que Spencer n’était pas stupide, c’était l’homme le plus intelligent qu’il pouvait connaître et croyez-moi, ça l’emmerdait de lui dire que ce n’était pas le cas.

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Message par Proserpine Lun 4 Mar - 17:52


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Combien de fois avait-il fait la même chose de son côté ? Pris son portable et rédiger un message, avant de le supprimer en se disant que ça ne ferait que rendre les choses plus douloureuses encore. Ouvert un mail pour finir par le fermer avec le même sentiment à chaque fois, qu’il commettait une erreur tout en se disant qu’il en faisait aussi une en ne l’envoyant pas ? Il avait cessé de compter après les premières centaines de fois. Mais comme il venait de le dire à Morgan, au final, ça n’aurait fait que remuer le couteau dans la plaie pour l’un comme pour l’autre, donc autant s’éviter ça. C’était toujours moins douloureux que ce qui était en train de se passer. L’absence, on pouvait s’y habituer, l’atténuer avec de l’alcool aussi, ou la combler par le travail en effet, comme ils l’ont fait tous les deux, ne nous leurrons pas. Si Spencer avait tenu aussi longtemps au CDC là où d’autres partaient avant d’atteindre la cinquantaine, c’était parce qu’au moins en bossant là-bas, cela l’assurait de toujours avoir de quoi faire. Car il y avait toujours une nouvelle crise sanitaire à gérer ici, un nouveau virus à combattre là-bas. Mais oui, il s’était dit que peut-être, s’il revenait à Bennington, maintenant que le traumatologue était divorcé, peut-être que justement, en étant à nouveau sous ses yeux, les choses changeraient enfin, mais si possible dans le bon sens, évidemment…

Sauf que non, tout allait dans le mauvais sens et leur échange virulent l’attestait bien d’ailleurs. Oh oui, on était à présent à mille lieux des retrouvailles attendues et ne parlons même pas de celles espérées par le légiste. Morgan faisait ce que Morgan savait faire le mieux, le repousser en le poussant à bout, il le savait. Mais ça ne faisait pas moins mal de connaître ses mécanismes de défense, au contraire car s’il y avait bien une personne avec qui il devrait ne pas les avoir, c’était avec lui. Celui qui le connaissait le mieux et ce depuis toujours. Alors l’entendre lui dire qu’il aurait dû passer à autre chose depuis le temps et qu’il ne voyait pas pourquoi il ne l’avait pas fait puisqu’après tout, ce qu’ils s’étaient dit en se quittant n’était que des mots en l’air pour lui, c’était un coup bas, très bas même. Et il le sent, ce coup de poing invisible qu’il venait de lui coller en plein ventre. Difficile d’ignorer cette douleur interne et secrète que personne ne doit deviner pourtant. Et s’il veut éviter de faire un esclandre, ça ne veut pas pour autant dire qu’il allait laisser passer l’attaque. « Tu sais très bien ce que je veux, mais peut-être que c’est ce que je devrais faire. » Le seul souci avec ce qu’il venait de dire, c’est qu’ils savent très bien tous les deux qu’il ne le fera pas. Pas son genre très clairement, de cumuler les histoires d’un soir comme d’autres collectionne les timbres.

Mais peut-être devrait-il se faire violence et laisser la porte s’ouvrir à quelqu’un d’autre… surtout si en retour, ça pouvait le blesser comme il venait de le faire. Avant d’en rajouter une bonne couche en lui disant qu’il n’aurait pas dû revenir. Parce qu’il croyait réellement que de son côté il n’avait pas souffert lui aussi ? Sérieusement ? Son regard devient noir l’espace d’une seconde, on y lit la colère avant d’y lire tout à fait autre chose. L’abandon, la reddition, pure et simple. A quoi bon continuer de se battre quand il lui dit texto, une fois de plus, que ça ne servait à rien d’espérer. Spencer est donc silencieux quelques secondes, un simple sourire triste sur le visage avant qu’il ne se décide à lui répondre, une fois qu’il en est à nouveau capable. « Non, ça n’est pas la chose la plus stupide que j’ai pu faire… » commence-t-il à déclarer, le repoussant pour se libérer du mur contre lequel il l’avait coincé. « …La plus stupide a été de t’avouer ce que je ressentais pour toi et de croire que tu ressentais la même chose quand on s’est embrassé pour la première fois. » Car c’était ainsi qu’il le prenait à présent. S’il ne lui avait jamais rien dit et qu’il s’était contenté de l’oublier avec le temps, il n’aurait pas perdu plus des deux tiers de sa vie pour rien. Il sait très bien que non, il n’aurait pas pu l’oublier, mais il commence à se dire qu’au moins oui, il aurait dû essayer. Il lui jette un dernier regard de biais avant de retourner dans le salon avec les autres invités, s’excusant auprès des parents de Morgan ensuite, prétextant devoir partir car une urgence demandait sa présence à l’IML mais le regard qu’il échange avec sa sœur lui fait comprendre que ce n’est qu’un mensonge. Spencer quitte donc les lieux, histoire de rentrer chez lui au plus vite, afin de pouvoir hurler un bon coup et commencer pour de bon, à la tourner cette page sur eux et leur histoire puisque c'était tout ce qu'il restait à faire après un tel échange et puisque c'était ce que Morgan voulait, du moins en apparence. Encore et toujours ces fichues apparences...
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Message par Proserpine Lun 4 Mar - 17:52


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@"spencer wilcox" & @"morgan rosenberg"

Les retrouvailles n'étaient clairement pas à la hauteur de ce qu'ils avaient tous les deux espéré. Lorsque Morgan avait appris le retour de Spencer en ville, son réflexe avait été de rentrer chez lui et de ne plus en sortir avant le lendemain. De peur de le croiser, dans un premier temps. Mais aussi de peur de le manquer s'il venait à toquer à sa porte. Mais personne n'était jamais venu et le chirurgien avait compris que c'était sûrement à lui de faire le premier pas. Mais pourquoi à lui au juste ? C'est pas lui qui était parti durant des années, Spencer pouvait faire cet effort après tout. Oui, le raisonnement est bancal, mais est-ce que c'était une surprise venant d'un homme qui avait plus d'espoir en rien du tout ? Pas tellement vous me direz. Morgan était resté Morgan après tout, il était même devenu un peu plus aigri avec le temps, blasé aussi. Tant et si bien qu'il passe à l'attaque au lieu de baisser les armes. Et ne croyez pas que c'est facile pour lui. A le voir ainsi, on pourrait croire qu'il s'agit de son quotidien alors qu'il cherche les mots qui font mal, mais on en est loin puisque Morgan parle très peu en général. Mais là, il s'agit de Spencer, alors il se devait de faire un effort. Il le connaissait mieux que quiconque, alors il était facile de trouver ce qui allait lui faire mal. Et pas manqué, il voit à l'expression sur son visage qu'il a frappé fort. Et il n'y a pas de quoi s'en réjouir, bien au contraire. Blesser Spencer est la dernière chose qu'il souhaitait et pourtant c'est ce qu'il était en train de faire. Son estomac se noue, se tort lorsqu'il voit l'étendue des dégats, lorsqu'il voit son regard changer. La colère, dans un premier temps, puis totalement autre chose et c'est ce qui lui fait dire qu'il a atteint son but. Oh il connaissait l'intégralité de la palette des regards de Spencer. Le désir, l'envie, la colère, la surprise, la joie aussi, mais là, il faut croire que Morgan n'avait jamais vu ce type de regard. Est-ce que c'était l'acceptation de l'inévitable ? Le chirurgien s'était saboté comme un grand, il l'avait voulu et il commençait maintenant à le regretter en voyant que cela avait un peu trop bien marché.

Spencer le repousse et ne s'en formalise pas vu la situation. La pique assassine en réponse ne se fait pas attendre et si Morgan s'était attendu à tout, il ne s'était pas attendu à celle-là. Par réflexe, il serre les dents afin de ne rien dire de plus, mais surtout pour retenir un sanglot qui vient de nul part. Ne surtout pas craquer maintenant. Le virologue avait frappé fort, après ce que Morgan venait de lui balancer au visage, il était dans son bon droit après tout. Sa gorge se serre et son regard devient fuyant, de peur qu'il puisse y lire quoique ce soit. Le départ de Spencer est autant un soulagement qu'un déchirement. Une partie de lui avait envie de le retenir, de le serrer fort contre lui pour lui demander pardon et d'oublier les choses horribles qu'il venait de dire. Mais il n'en fait rien, évidemment et finit son verre d'une seule traite avant de patienter quelques instants pour lui aussi quitter les lieux. Il ne prend même pas la peine de s'excuser auprès de ses parents, n'ayant pas la force de donner une quelconque explication. Dans un même temps, il croise le regard de Moïra qu'il fuit instantanément de peur d'y lire du reproche. Sur la route du retour, Morgan ressasse ce qu'il venait de se passer, le coeur battant à tout rompre comme s'il réalisait que maintenant que l'amour de sa vie était de retour. Lorsqu'il s'assoit dans son fauteuil, au salon, un verre à la main, il se souvient à peine du trajet du retour. Les souvenirs tournent dans sa tête, les bons comme les mauvais. Et cette conversation qui tourne en boucle, encore et encore... les derniers mots de Spencer qui lui tordent le ventre. Après quelques verres de Macallan, le chirurgien se met au lit et aussitôt que sa tête touche l'oreiller, les sanglots secouent son corps.



- THE END -


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