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Ah les achats impulsifs... Tout le monde a connu ça au moins une fois dans sa vie, pas vrai ? Ce craquage mental où on achète quelque chose de totalement inutile sur le long court mais qui nous semble indispensable sur le moment, le petit plaisir coupable qu'on s'autorise même si on ne devrait pas... Et bien Alden vient d'en faire un beau d'achat impulsif. Un bel "achat" qui répond au doux petit nom de Reiko. Oui, monsieur a craqué pendant sa sortie en ville, il est passé au refuge et a adopté une chienne... Bon, il y a déjà les deux chats à la maison pour animer l'espace mais bon, c'est bien connu, les chats ça pionce la moitié de la journée si c'est pas plus et vu le terrain qu'ils ont autour du chalet, il s'est dit qu'il ne serait pas trop idiot d'en faire profiter un autre compagnon à quatre pattes qui en plus, serait plus actif que Chip et Dale (oui, ils s'appellent comme ça, la référence est voulue). En plus, maintenant qu'il était tout le temps sur place, sauf si rapide aller-retour sur la côte Ouest pour régler certaines affaires encore en cours, ça lui donnerait une bonne excuse de rester actif.

Je sais, je vous vois venir. Il aurait sans doute du demander son avis à Leo d'abord. Et vous avez raison, lui-même le sait, mais encore une fois, c'est un craquage en règle qu'il vient de nous faire le père Sterling. Mais un craquage qui ne devrait pas trop mal passé puisqu'il sait qu'elle aussi adore les animaux puis vu la bouille adorable de la chienne, même si la jeune femme allait lui faire la leçon, un regard et hop, l'affaire serait pliée. C'est comme ça d'ailleurs qu'elle l'avait eu. Il a vu ce regard derrière la grille et le tour était joué. Et allez savoir, peut-être qu'il projetait un peu aussi car mine de, il n'avait toujours pas totalement digéré le comportement de sa propre fille et étant papa poule de base, de ne plus avoir de contact ou de lien avec elle, bah, ça lui faisait un manque, ou un trop plein d'amour qui ne s'évacuait plus et dont la chienne pourrait profiter pour le coup. C'était donc tout bonus, pas vrai ? Lui s'évitait la thérapie et la chienne y gagnait un foyer aimant où elle serait épanouie. Moi je ne vois que du positif là-dedans... Et croyez bien que l'ancien publicitaire trouverait bien le moyen de faire en sorte que sa réflexion apparaisse de la sorte, d'une façon ou d'une autre. Puis c'était pas comme si de toute façon, Leo pouvait lui en vouloir bien longtemps. Lui aussi avait une bouille à laquelle on ne pouvait pas résister après tout.

C'est ainsi qu'arrive Alden chez eux, sacs de provisions avec lui, la chienne gardée dans le garage en attendant. Il trouve Leonora dans la cuisine, humant la bonne odeur de cannelle dans l'air et lui collant aussitôt un large sourire sur le visage. Il les adorait ses pains d'épice, il s'en goinfrait au moins une dizaine à chaque fois, gourmand qu'il est. Puis pas sa faute si sa chère et tendre était si douée derrière un fourneau. Il dépose donc un premier sac sur l’ilot central de la cuisine puis l'autre, et se glisse doucement derrière elle, enserrant sa taille entre ses bras, posant son menton sur son épaule droite. « Ça sent rudement bon par ici dis donc... Et je ne parle pas que des pains d'épice... » lance-t-il en déposant un baiser sur sa joue, trempant son index dans le glaçage qu'elle préparait, se voyant aussitôt réprimé par une petite tape sur la main qui le fait rire doucement, alors qu'il porte le doigt à sa bouche pour le nettoyer. « D'habitude tu n'as pas de problème avec mes tentatives de séduction bancales... » fait-il remarquer, un léger sourire au coin des lèvres.

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Aujourd’hui, c’était journée pâtisserie. Leonora l’avait décidé dès qu’elle avait ouvert les yeux à son réveil. Parfois, ça la prenait comme ça. Et puis elle n’avait pas trop de travail en ce moment, alors elle pouvait se permettre une petite journée off. Elle avait prévenu ses clients réguliers qu’elle ne prenait plus de commandes avant quelques semaines, prétextant un déménagement chaotique et une connexion internet qui l’était tout autant. À vrai dire, elle n’a pas vraiment eu à mentir, car le réseau internet sur Bennington, ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux. En même temps, un coin reculé dans le Vermont, pas si surprenant. Mais cet éloignement avait été nécessaire et cette pause dans son travail aussi. Elle restait pour autant en contact avec la maison d’édition pour laquelle elle travaillait, mais avait fait comprendre qu’elle levait le pied pendant quelque temps. Nora levait le pied, certes, mais elle souhaitait garder son esprit occupé alors pâtisserie, ce sera !

Cette activité la gardait toujours très alerte, car c’était comme un cours de chimie. Des doses exactes, un mélange précis, une cuisson à la seconde pour obtenir le gâteau parfait. C’est ce que Leonora aimait le plus dans la cuisine : cette précision. Bon, bien sûr, il y avait aussi les odeurs qui se dégageaient du four ou des casseroles, les doigts aventureux qui plongent dans un saladier de chocolat, tout cela participait au fait que la cuisine et plus précisément la pâtisserie, était l’une de ses activités préférées. Et puis, elle en faisait profiter Alden et ça, c’était sa petite récompense, sa favorite. Lorsqu’elle voyait les yeux brillants de son homme ou entendait les exclamations de bonheur lorsqu’il savourait l’un de ses gâteaux, elle savait qu’elle avait réussi. Et justement, elle allait préparer des pains d’épice pendant que le brun allait faire un tour en ville, cela l’occuperait. Pas qu’elle n’aimait pas le voir partir en ville, mais depuis leur arrivée ici, ils s’étaient rarement quittés. Il faut dire que les circonstances de leur emménagement y étaient pour quelque chose et c’était aussi la raison pour laquelle Leonora devait avoir l’esprit occupé.

La première fournée de pains d’épices sortie du four, la jeune femme s’attelle à en préparer une deuxième, malheureusement, elle est à court de miel. Mais pas de panique, il suffit d’un message à Alden pour qu’il passe en prendre et le tour était joué. L’échange de messages dure un peu, pas vraiment surprenant les connaissant, puis Leonora retourne à ses affaires. Étant bloquée sans miel, elle décide de s’occuper du glaçage royal qu’elle étalera par la suite sur ses biscuits en pain d’épices. Rien de bien compliqué, mais il lui en faut en préparer une sacrée dose tout de même. Ajoutez à cela, Chip et Dale qui se faufilent dans ses pattes, curieux comme à leur habitude. Chip, le plus aventureux -pour ne pas dire le plus chiant- avait tendance à grimper sur le plan de travail pour venir voir de plus près -ou piquer à manger, au choix- mais la jeune femme les réprimande gentiment avant qu’ils ne filent dans le salon lorsque la porte d’entrée claque enfin.

Alden apparaît peu après avec deux sacs de provisions et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le voilà, lui aussi qui se faufile, mais cette fois, dans son dos. Leo se laisse évidemment faire, sourire aux lèvres, ses muscles se relâchent instantanément à son contact alors que ses mains se posent sur ses avant-bras. « Flatteur… » dit-elle en riant doucement avant donner une tape sur sa main lorsqu’elle le voit tenter de goûter son glaçage. Mais trop tard, car il porte déjà son doigt à la bouche. Leonora secoue la tête légèrement, amusée, comment lui en vouloir… « Monsieur Sterling… toutes vos tentatives de séduction sont bancales, mais c’est pour ça que je fonds un peu plus de jour en jour. » dit-elle avec le même sourire, se serrant un peu plus contre lui, heureuse de le retrouver même s’il n’a été absent que très peu de temps au final. « Tu as pu faire ce que tu voulais en ville ? » demande-elle, restant là où elle était encore un peu, autant en profiter non ?

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Niveau cuisine, Alden s'en sortait pas trop mal on va dire, mais il restait cantonné aux plats de base en fait, ceux que sa fille voulait manger à l'époque et qui ne demandait pas de passer 2h30 pour donner quelque chose derrière. Alors il était plus que content de laisser la partie pâtisserie et autres petites douceurs à Leonora, qui en plus, avait littéralement un don pour ça. Enfin tel que lui le concevait et le constatait à chaque fois que la jeune femme préparait quelque chose. Puis pour ne rien arranger, il avait la dent sucrée donc forcément, ça n'était pas lui qui irait se plaindre qu'elle lui prépare tout ça, bien au contraire. Fallait juste veiller à ce qu'il ne se goinfre pas à longueur de journée ou sinon, il serait bon pour refaire toute sa garde-robe... Et c'est aussi un peu pour ça qu'il craque en adoptant Reiko, il sait que ça le forcera à être plus mobile, plus actif à la maison et en dehors. Autant profiter de tout cet espace environnant, non ? Le chalet était immense après tout, enfin pour ces deux seuls habitants qui n'étaient pas des bêtes à poils. Mais c'était à présent leur refuge, le petit cocon, loin du tumulte de la ville, et surtout, de celui qui les avaient fait quitté Los Angeles.

Et ils en avaient besoin, de ce calme et de cette distance, de ce nouveau départ juste à deux. Car justement, ils auraient du être trois à présent. Oui, Alden n'aurait plus tarder à redevenir père à son âge, si la grossesse était allée à terme... Et si Leonora se sentait coupable de ne rien avoir vu venir, lui aussi, mais il n'en disait rien pour ne pas rajouter une couche. Il ne voulait pas donner l'impression de la couver à trop s'en faire quand elle avait été malade, ne pas être trop parano, projeter quelque chose qui n'était pas là et qui pourtant l'était. Si en général, il ne prenait jamais aucune décision sur un coup de tête, réfléchissant à tout et n'importe quoi avant d'arrêter son choix, il avait su, immédiatement, que la chose à faire pour elle, et pour eux, c'était de partir loin, sans regarder en arrière. Pas pour le moment en tout cas, et se concentrer sur eux et rien d'autre. Précisément ce qu'ils n'avaient pas fait assez auparavant parce qu'ils tentaient de préserver les autres et de faire le moins de vagues possible, histoire qu'on les autorisent à vivre leur histoire. Traverser le pays entier pour mettre le plus de distance possible, une solution en soi oui, mais qui ne voulait pas forcément dire qu'ici ils seraient plus à l'abri. Pas en tout cas, de certains esprits qui penseraient toujours que leur relation était forcément malsaine ou basée sur quelque chose d'autre que de l'amour pur et dur. Ce qui était pourtant bel et bien le cas. Il l'aimait. Sincèrement et pleinement, comme il avait pu aimer sa femme à l'époque. Alden ne savait de toute façon pas mentir sur ces choses là, c'était trop important et précieux comme sentiment à ses yeux, pour qu'il joue avec et joue avec ceux des autres.

Alors oui, ils avaient tous plaqué pour venir se réfugier ici et jusqu'à présent, ils tenaient le coup. En apparence du moins, car il n'osait pas réellement évoqué le sujet avec elle pour le moment. Il se disait que quand elle serait prête à le faire, si elle s'en sentait la force, elle viendrait vers lui pour se faire. C'était peut-être pas la chose à faire, prétendre et faire comme si de rien n'était mais il n'allait sûrement pas remuer le couteau dans la plaie de cette façon sans être un minimum certain qu'elle pourrait le supporter. Attention, je ne dis pas qu'il la pense trop fragile, trop blessée pour tout ça pour qu'ils puissent en parler, mais disons qu'avec ses années en plus et le vécu qui allait avec, il avait plus de recul sur tout ça et surtout, lui aussi avait déjà traversé une perte inattendue et dévastatrice par le passé. Il savait donc qu'il fallait un certain temps pour qu'elle puisse faire ce deuil là de son côté, car en soi, n'ayons pas peur d'appeler un chat un chat, c'était ce qu'ils traversaient.

En attendant, le cours de la vie avait donc repris, le plus normalement possible aux vues des circonstances. Et Alden restant Alden, un éternel ado coincé dans le corps d'un type de quasi soixante ans à présent, il flirte avec sa belle comme tel. Et surtout, agis comme un gamin trop gourmand avec son glaçage, mais en même temps, trop tentant d'avoir ça à portée de main, surtout pour un tel gourmand. « Ça n'est pas de la flatterie si on le pense ma chère. » contrecarre-t-il avant de sourire comme un gamin à ce qu'elle répond ensuite. « Et j'en remercie ma bonne étoile chaque jour un peu plus. » confie-t-il alors, lui volant un baiser avant d'acquiescer et de reculer un peu, retirant sa tête de son épaule, la tournant vers le garage instinctivement. « On peut dire ça oui... » lâche-t-il négligemment, avant de revenir vers les sacs de courses, en tirant le miel de l'un d'entre eux et le lui tendant alors. « Et voici pour ma belle, un peu de miel... » Oui, pour rappel, ce type avait quasi la soixantaine... Après on s'étonne que malgré leur différence d'âge importante, ils s'entendaient si bien mais on comprend mieux pourquoi ainsi...

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Mention de fausse couche

Le calme, c'est ce qu'ils cherchaient en venant ici. Après, est-ce qu'ils vont véritablement le trouver, ça c'est une autre histoire. Vivre à L.A était facile quand vous vouliez passer inaperçu -on s'entend- parce que la ville était si grande que vous pouviez disparaître assez facilement. Mais Bennington à côté, c'était presque un village alors niveau discrétion, on repassera. Pour le moment, Leonora n'avait vu que très peu de personnes depuis leur arrivée et cela lui allait très bien. Elle n'avait ni envie, ni la force de créer de nouveaux liens pour le moment, elle préférait se concentrer sur elle-même et sur son couple et ce n'était pas si mal vu les circonstances. Entre le stress de leur ancienne vie, le harcèlement constant qu'il subissait et cette fausse couche, ils n'avaient pas besoin de plus vous vous doutez bien. La jeune femme avait déjà du mal à intégrer le fait qu'elle ait été enceinte, elle qui avait toujours fait attention jusqu'à présent et voilà qu'elle le perd. C'était un sujet qu'il n'avait jamais évoqué depuis le début de leur relation : les enfants. Leonora étant la meilleure amie -du moins, était- de sa fille, le sujet était peut-être trop épineux à abordé surtout lorsque l'on voit comment Michaela avait pris les choses. Jusqu'à sa fausse couche, Leonora s'était toujours vu seule avec son homme, l'idée d'être plus ne lui avait jamais éfleuré l'esprit. Jusqu'à ce fameux jour. Ce fameux jour où elle a compris qu'ils pouvaient être trois est également le jour où ils n'ont été plus que deux et cette idée l'avait totalement dévastée. Un peu plus d'un mois s'était écoulé depuis et Leo n'arrivait pas à tourner complètement la page. Il faut dire qu'ils n'en avaient pas réellement parlé depuis, faisant comme si rien ne s'était passé chacun de leur côté. Et c'était très bien comme ça, mais chacun d'eux savait aussi que ce n'était pas la chose à faire. Du son côté, Leonora avait juste peur d'en parler, peur que tout cela ne devienne réel et surtout, peur d'entendre des choses qu'elle n'avait pas forcément envie d'entendre. Est-ce que Alden aurait été ravi en apprenant sa grossesse si tout s'était bien passé ? Et s'il n'avait pas voulu de cet enfant, qu'aurait-elle fait ? Bien évidemment que la différence d'âge aurait été mise sur le tapis et c'est justement ce que Leo ne voulait pas. Tant de questions qui restaient sans réponse car évidemment, elle ne les a jamais posées.

Voilà pourquoi Leonora s'occupe l'esprit le plus possible, pour éviter de penser à tout cela. Il n'était pas rare que son esprit divague, notamment le soir, lorsqu'elle se couchait près de son homme. Difficile de penser à autre chose jusqu'au moment où le sommeil la prend enfin en otage. Et ce moment peut s'étendre dans la durer, rendant la tâche un peu plus ardue. Lorsqu'elle entendait la respiration d'Alden ralentir et s'approfondir, elle comprenait qu'il dormait enfin et c'est à ce moment précis qu'elle se permet d'ouvrir les vannes. Ce n'était pas forcément une bonne méthode, de se cacher pour pleurer, mais c'était ce qu'elle avait de mieux ces derniers temps et surtout, elle ne voulait pas qu'Alden s'en fasse plus que de raison. Et justement, ce dernier revient enfin à la maison et presque aussitôt, Leonora sent son coeur plus léger et battre un peu plus rapidement, comme d'habitude. Et comme à son habitude, le plus âgé flirte comme s'il avait vingt ans. Cela pouvait faire lever les yeux au ciel, mais Leo, elle, trouvait cela tellement adorable -et amusant- car après cinq ans de relation, rien n'avait changé entre eux. Elle sourit, les joues un peu roses lorsqu'il fait la remarque sur la flatterie qui n'en est pas. Il avait toujours les mots celui-ci... comment voulez-vous ne pas tomber éperdument amoureuse de cet homme ? Leonora s'enquiert de sa petite balade et plisse les yeux un instant lorsqu'elle le voit regarder en direction du garage. Elle le connaissait suffisamment pour savoir que ce regard n'était pas anodin. Mais elle n'a pas le temps de creuser que déjà, il passe à autre chose. « Tu es un amour.. » dit-elle avec un sourire, lui volant un baiser avant de prendre le miel qu'il lui tend pour le poser sur le plan de travail. Chip et Dale, habituellement dans ses pattes lorsqu'elle cuisine, ne le sont plus. Leo les voit à quelques mètres, reniflant tout autour d'eux avant de venir renifler le pantalon d'Alden et là encore, Leo plisse les yeux. « Qu'est-ce que tu as fait, Alden ? » demande-t-elle, penchant la tête sur le côté, un air faussement inquisiteur.

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Un paradoxe qu'il ne s'expliquait pas réellement d'ailleurs. Qu'une gigantesque métropole comme Los Angeles vous assurait, virtuellement en tout cas, un anonymat quasi total alors qu'une petite ville comme Bennington, tout le contraire car tout le monde se connaissait. Bon, personne dans le coin ne les connaissaient encore véritablement pour le moment puisqu'ils étaient majoritairement restés dans le chalet depuis leur arrivée quelques semaines de ça en arrière maintenant, mais ça ne saurait tarder. Ils seraient bien obligés de finir par se mêler aux autres habitants s'ils voulaient construire une vie ici, une qui dure dans le temps en tout cas. Mais en attendant oui, ils tentaient de rester le plus possible ensemble, à deux, enfin techniquement à quatre avec les chatons mais vous voyez ce que je veux dire. Car ainsi, s'ils ne laissaient personne d'autre s'immiscer dans leur petite bulle, alors l'illusion pouvait continuer encore un peu. Celle que tout allait bien dans le meilleur des mondes.

Oh d'un côté comme de l'autre, on sait très bien que ça n'est sûrement pas la chose à faire mais il est encore un peu trop tôt pour qu'ils puissent en parler sans que ça ne ramène forcément des larmes et des sentiments trop douloureux à gérer à la surface. Car il est vrai qu'ils n'en avaient jamais réellement parler au cours de ces années, de la possibilité d'avoir des enfants. Bon, qu'ils aient une telle différence d'âge entrait en jeu, bien évidemment, mais ça n'était même pas vraiment pour ça qu'il n'avait pas aborder la question. Lui était déjà père après tout et vu comment Michaela avait pris leur relation, il n'osait imaginer ce qu'il en aurait été si elle avait appris qu'elle allait avoir un petit frère ou une petite sœur alors qu'elle était en âge de devenir maman elle-même à présent. Il est vrai qu'ils avaient fait attention aussi, Leo en prenant la pilule et lui en se protégeant systématiquement. Mais bon, même en étant prudents, la Nature avait décidé qu'elle allait venir foutre sa merde et pour le coup, on peut dire qu'elle avait réussi car tout était parti en sucette depuis. Littéralement. Expliquant leur arrivée ici pour tenter d'échapper au chaos engendré.

Et du chaos, son petit "achat" impulsif allait sûrement en créer lui aussi. Mais trop tard, il n'allait pas ramener la chienne au refuge, c'était peut-être un coup de tête mais pas un caprice. Cette chienne, il allait lui offrir un foyer aimant à l'avenir. Comment ça il projetait ? Ah mais totalement, inconsciemment oui évidemment, mais justement, c'est inconscient, car ils n'ont pas encore parlé et vidé leur sac. Mais ça viendra, ne vous en faites pas. Pour le moment, la bulle n'a toujours pas explosée et c'est l'essentiel. Faut dire qu'Alden sait être absolument attachiant quand il le veut, une de ses grandes forces et de ses plus grands talents d'ailleurs... « Moi ? Mais rien voyons... Pourquoi tu dis ça ? » Grillé, il sait qu'il vient d'être percé à jour, Leo reconnait les signes qui ne trompent pas depuis le temps, mais il joue quand même l'innocent, avant d'émettre une légère grimace adorable face à laquelle on ne peut pas lui en vouloir. « Ok, ok... J'ai peut-être fait quelque chose... mais c'est rien de grave, je te le jure. » tente-t-il de la rassurer alors que Chip et Dale commencent à gratter à la porte du garage en miaulant. « Bande de balance... » marmonne-t-il entre ses dents avant de croiser le regard de sa belle tout en lui faisant sa plus belle tête d'ange, histoire qu'elle ne se mette pas en colère contre lui, même s'il sait qu'elle ne le peut pas. Pas réellement en tout cas, surtout qu'il n'a rien fait de mal, en théorie, même si ça la jeune femme ne le sait pas encore.

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Cette différence d'âge ne l'avait jamais dérangé plus que ça à vrai dire car Alden était.. Alden. Cet éternel adolescent qui la faisait parfois rire aux éclats et qui la choyait tant qu'il le pouvait. Ce n'est pas véritablement une question d'âge ici, c'est une question de traitement. Certains pouvaient voir ce genre de couple d'un mauvais oeil, car il y avait toujours l'un des deux qui profitait de l'autre, qui usait de son autorité de par son âge, selon certains évidemment. Parfois, c'était le cas, on ne va pas se le cacher. Mais à d'autres moments, il s'agissait juste de deux personnes qui s'aimaient, rien de plus. Alden aimait Leo et cette dernière l'aimait en retour, c'était aussi simple que ça. Mais bien sûr, il y en avait toujours pour cracher sur ce que les autres avaient, et ça, c'était juste de la jalousie. Et c'est ce qui les avait amenés ici, à Bennington. Le changement avait été radical, soyez en sûrs. Passer d'une ville immense à ce presque village, forcément le gap est important. Mais c'était le but recherché après tout.

Pourtant, ils avaient beau eu fuir L.A., leurs problèmes personnels, eux, étaient restés. Leonora n'était pas encore bien remise de cette fausse-couche qui l'avait totalement désarçonnée. Cela avait réveillé en elle, des doutes et des remises en question. Le sujet des enfants notamment, qu'ils n'avaient jamais évoqué jusqu'à présent et qui s'était mis tout seul sur le tapis sans que personne ne puisse le voir venir. La jeune femme aurait pu être mère, mais est-ce qu'elle finira par l'être un jour ? Est-ce que Alden, à son âge, voudra réitérer ? Rien n'était moins sûr pour Leonora et pourtant, elle l'aimait son Alden et jamais elle ne lui en voudrait pour cela, mais tant de questions se bousculaient dans sa tête, si bien qu'elle était perdue. Heureusement, elle pouvait compter sur son homme qui ne la lâchait plus depuis -en vérité, il ne l'avait jamais lâché avant ça- et qui était aux petits soins. Ce dernier revenait justement de la ville où il avait été faire quelques courses, et même s'il n'était pas parti très longtemps, elle était soulagée de le voir revenir si vite.

En attendant, quelque chose se tramait ici, Leonora le sentait. Alden semblait lui cacher quelque chose, elle l'avait vu à sa façon de regarder en direction du garage. Et lorsqu'elle finit par lui demander ce qu'il a fait, au vue de sa réaction, elle saisit tout de suite qu'il y a quelque chose. Elle secoue la tête, sourire aux lèvres, faussement dépité. « Peut-être parce que ta voix part dans les aigus quand tu dis ça ? » fait-elle avant de rire, amusé par son air faussement innocent. Non mais vraiment, comment voulez-vous vous ennuyer avec un homme pareil dans votre vie ? Elle plisse les yeux lorsqu'il lui avoue qu'il avait bien fait quelque chose, cet homme lui rendait la vie impossible qu'on se le dise ! Elle penche la tête et voit qu'en effet leurs chatons commencent à gratter à la porte du garage et elle a soudainement une intuition. Impossible… Elle regarde de nouveau son homme qui lui fait cette expression angélique de son crue. « Ça ne fonctionne plus Alden.. » dit-elle en riant avant de le contourner, bien décidée à découvrir ce qu'il lui cachait. Arrivée devant la porte du garage, elle jette un regard à Chip et Dale qui sont eux aussi déterminés, enfin plus pour très longtemps. La jeune femme ouvre finalement la porte et découvre le pot aux roses. Aussitôt, Dale s'enfuit en direction des chambres, courageux mais pas téméraire le bougre, quant à Chip, il entre dans la pièce, mais reste prudent. Au centre du garage, se trouvait un magnifique Shiba de quelques mois, assis sur une couverture, la queue tapant le sol énergiquement. « Mooooooooooow… » Évidemment que Leo est aux anges, comment en serait-il autrement ? Les yeux brillants de joie, la jeune femme s'approche et s'agenouille devant Reiko, présentant sa main devant sa truffe. Il n'en faut pas plus à la chienne qui lui saute presque dessus ce qui fait rire la jeune femme. « Salut toi… oh tu es adorable… » dit-elle en caressant la chienne avant de jeter un regard derrière elle en direction d'Alden. « T'es pas sortable chéri.. »

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Évidemment qu'Alden avait toujours été là pour elle, déjà bien avant que tout ceci n'arrive. Encore une fois, il l'aimait, réellement, sans ma moindre arrière pensée ou sans profiter de sa situation envers elle. Il était même réticent au départ, ne voulant justement pas qu'on puisse penser de Leonora qu'elle se servait de lui ou quoi car la dernière chose qu'il voulait pour elle s'était de la mettre dans l'embarras mais force est de constater que c'était arrivé malgré tout. Parce que oui, les gens jugent sans savoir et le feront toujours. Raison pour laquelle il avait fini par ne plus s'en soucier, les autres diraient toujours quelque chose, lui préférait donc se concentrer sur le plus important à ses yeux, le bonheur de Leo. Et il tentait chaque jour de le lui procurer, par de petites attentions, en la faisant rire aussi, oui disons-le, comme n'importe quel partenaire le fait avec sa moitié. Ici l'âge n'entrait pas en jeu, pas quand c'était tout simplement deux personnes amoureuses l'une de l'autre.

Et voilà aussi pourquoi il était allé trainer du côté du refuge. Il savait que quelque part, la chienne les aideraient tous les deux à débloquer certains non-dits. Par projection ou association, choisissez le mot que vous préférez et qui colle le plus selon vous, mais oui, la chienne "remplaçait" un peu cet enfant perdu. Je sais, je sais, pas très sain comme projection mais il faudrait bien qu'ils finissent par en parler un jour ou l'autre et si la présence de cette boule de poil adorable pouvait les y aider, bah ma foi, Alden ne voyait pas le mal. Puis Reiko avait besoin d'affection et d'un toit au-dessus de sa tête, alors pourquoi pas ici avec eux, où elle pourrait gambader à volonté et embêter les deux petites crapules déjà présentes ? Il avait donc tenter de garder la surprise un peu plus longtemps, pour justement amener la nouvelle à sa douce de façon construite et assurée mais les deux chatons l'ont balancé, sans la moindre once de regret mais bon, ce sont des chatons après tout, eux ne voyaient que le côté excitant de la chose, vu l'odeur qu'ils devaient discerner derrière la porte encore fermée du garage. Et forcément, Alden étant en effet Alden, il ne peut s'empêcher de faire comme si de rien n'était alors qu'il était très clairement pris la main dans le sac. Oui, je confirme, cet homme là avait bientôt la soixantaine, mais difficile d'y croire quand on le voit agir de la sorte, comme le ferait un enfant à sa place.

Pot aux roses découvert donc, il est soulagé et heureux de voir que malgré tout, la surprise plait à sa belle. En même temps, difficile de ne pas craquer face à cette bouille absolument adorable et cette fois-ci, je parlais bien de celle de la chienne. Il n'avait pas résisté lui-même et c'est pour ça qu'elle était là. « Pas sortable non, vraiment pas, mais tu m'aimes aussi pour ça, je me trompe ? » lance-t-il en esquissant un sourire alors qu'il s'avance à son tour vers le garage. « Puis c'est pas de ma faute. Elle m'a lancé son petit regard adorable là et j'étais fichu. Un peu comme toi quand tu veux me faire céder... Je suis trop faible face aux beaux yeux d'une femme... » ajoute-t-il en penchant la tête sur le côté, yeux fermés et limite la main sur le front pour emphase. Oui, clairement, il avait raté une carrière de comédien cet idiot. Mais il se reprend et sourit tendrement ensuite, quand il voit la chienne se mettre à lécher le visage de Leo, visiblement elle aussi sous le charme de sa nouvelle maîtresse. « Elle aussi est tombée sous ton charme, on a déjà tellement en commun... » dit-il en s'appuyant contre le chambranle de la porte, brais croisés sur le torse et sourire amoureux fiché sur le visage, qui tourne au rire quand il voit Chip qui essaie de taper l'une des pattes de Reiko pour voir ce que c'était ce truc énorme devant lui.