What did you expect ?

@"esteban alvarez" & @"shelby murray"
La sonnerie de son téléphone sort Shelby de ses pensées. Il reconnaît immédiatement le son, il s'agit d'un simple rappel, il avait rendez-vous. Etant du genre à oublier toutes les petites choses à faire -du genre, sortir les poubelles- le ranger se mettait des rappels tous les jours pour tout et n'importe quoi. Mais ce genre de rappel est inutile, puisqu'il s'agissait de Nova et même s'il était tête en l'air, Shelby se souvenait de tout concernant sa fille. Le blond prend rapidement la direction de la jeep du boulot afin de retourner au bureau, à l'entrée du parc de Green Mountain. Il n'avait pas très long à faire, mais il n'avait pas envie de se mettre en retard, il rencontrait l'instit de sa fille après tout, il n'avait pas tellement envie de faire mauvaise impression. Ce dernier l'avait convoqué pour une raison qui lui était encore inconnue et il faut dire qu'il ressassait depuis quelques jours. L'idée que Nova ait des soucis à l'école ne lui plaisait pas, normal, mais ce qui lui plaisait encore moins, c'est que sa fille n'ait pas eu le courage de lui en parler. Alors peut-être qu'il s'inquiétait pour rien -pour changer- et que tout allait bien, mais lorsqu'un professeur convoque un parent en dehors des réunion parent-prof, ce n'était jamais bon signe, n'est-ce pas ?

Shelby se change et troque sa chemise pour son blouson de cuir et son chapeau de ranger pour son casque de moto avant de l'enfourcher et de regagner Bennington. Pas besoin de faire de détour, Nova étant déjà chez ses parents pour la soirée. Parfois, il se demandait comment il ferait sans ses parents à proximité, avant de réaliser qu'il avait fait ainsi pendant six ans. Il s'était toujours débrouillés, confiant la petite à une amie ou à une nounou et il s'en était toujours bien tiré. Mais la nounou, ça commence à faire cher, surtout avec un seul salaire. Emmenager ici a été la meilleure décision de sa vie. Déjà parce qu'il allait pouvoir être ranger dans sa région natale, mais il allait aussi pouvoir souffler et ça, ça n'avait pas de prix. Une fois arrivé, Shelby se gare devant l'école qu'il n'avait pas encore eu le loisir de visiter. Il était pourtant très investi dans l'éducation de sa fille, mais avec leur arrivée un peu rapide, il n'avait pas encore pris le rythme. Et puis le jour de la rentrée de Nova correspondait avec son premier jour au parc, il n'avait donc pas osé dire quoique ce soit et avait laissé sa mère emmener la petite. Mais il comptait bien se rattraper notamment lors de cette convocation.

Une fois la grille de l'école franchie, l'angoisse revient pour Shelby. A quoi rime ce rendez-vous ? Si ce n'était pas si grave, l'instit aurait précisé le motif de sa venue afin qu'il ne s'inquiète pas. Pas vrai ? Le blond n'était sûr de rien et son ventre commençait à se nouer. Ce n'était pas vraiment dans ses habitudes, mais c'était un anxieux de base et quand il s'agit de sa fille, disons que ça devient exponentiel. Le ranger entre dans le bâtiment et suit le couloir vers la droite. Il ne connaissait peut-être pas les lieux, mais sa mère lui avait indiqué où se trouvait la salle de classe de Nova, ce n'était apparemment pas très difficile pour se repérer. Et en effet, Shelby croise les éléments dont lui avait parlé sa mère, à savoir un sapin de Noël décoré par les enfants ainsi qu'une porte de couleur bleue. Le voilà rendu à destination. Il passe une tête à l'intérieur de la salle de classe en question et trouve un homme assis au bureau qui fait face aux bureaux des écoliers. « Vous êtes Monsieur Alvarez ? » Il se doutait bien que oui, sinon il n'arrivait pas à expliquer sa présence ici, mais il ne l'imaginait pas du tout comme ça, mais alors pas du tout. Au point qu'il regrette presque de ne pas avoir emmené sa fille à son premier jour d'école.

( Pando )

@"Shelby Murray" & @Esteban Alvarez
Je sais, je sais. Quand on connait le passé d'Esteban, on peut sérieusement se demander comment il en était passé de militaire à instit' mais on a beau se poser la question, les faits sont là. Il est plutôt doué dans ce qu'il fait car à part une ou deux exceptions, tous les gamins qu'il a dans sa classe l'adore. Et on sait bien que les enfants sont en général de bons juges de caractère, n'ayant pas les filtres qu'ont les adultes et surtout une sensibilité toute autre, qu'on perd en grandissant justement. C'était d'ailleurs cet aspect là qu'il aimait chez les enfants, cette relative innocence encore présente chez eux, qui leur faisaient voir le monde différemment et leur permettaient de profiter de la vie sans être encombrés par les soucis. Surtout que lui les avaient à un âge charnière, celui où justement, s'il ne s'y prenait pas trop mal, il pouvait leur insuffler le réflexe d'être curieux de tout. C'était aussi ça qui motivait sa reconversion, de pouvoir faire une différence pour les futurs générations, surtout quand on sait comment était le monde aujourd'hui, ça avait de l'importance, on ne peut pas le nier je crois.

Et c'est à ce titre là qu'il avait pris rendez-vous avec la mère de la petite Nova. Enfin avec qui il pense être sa mère, le prénom portant à confusion, faut bien le dire. Il avait remarqué qu'elle commençait à se renfermer sur elle-même, à être moins curieuse et à participer moins qu'elle n'avait pu le faire depuis son arrivée. Il soupçonnait donc fortement qu'elle se fasse harceler par certains de ses camarades, pas physiquement de ce qu'il pouvait en dire, mais sûrement à coup de moqueries et de commentaires peu agréables à entendre. Le revers de l'enfance ça, car c'était aussi là qu'on est le plus critique et parfois méchant, car justement, les filtres ne sont pas encore en place et on ne pense pas toujours au poids que peuvent avoir les mots qu'on dit à quelqu'un. Alors plutôt que de laisser couler et de ne pas intervenir comme la majorité des profs de nos jours pouvaient le faire, lui décide d'intervenir mais avec tact. En mettant en garde, pour éviter justement, que la situation ne s'envenime trop avant que ça ne se voit. Après tout, il se doute que gérer seule, ça ne doit pas être facile, surtout quand on a un boulot contraignant. Voilà pourquoi il prend le parti de "convoquer" Shelby ce soir pour en parler entre adultes.

Assis à son bureau, en train de travailler sur son prochain cours sur son ordinateur, lunettes sur le nez, Esteban attend d'être rejoint par qui il croit être une femme. Il est donc un peu surpris et pris de court quand il entend résonner une voix masculine à la porte, détournant son attention de son écran dans cette direction. « Bonsoir... Oui, c'est bien moi, en tout cas c'est ce que disent mes papiers. » répond-il en riant légèrement, quittant sa chaise pour aller le saluer, tendant sa main vers lui. « Je m'attendais à voir la mère de Nova à vrai dire, navré pour l'air surpris. Entrez, prenez place Monsieur Murray. » s'excuse-t-il alors qu'ils se serrent la main et il le laisse prendre place sur la chaise placée face au bureau, reprenant la sienne derrière dans le même temps. « Merci d'avoir pris le temps de venir, je tâcherais de ne pas être trop long. » annonce-t-il tout en refermant l'écran de son ordinateur pour se concentrer pleinement sur ce la conversation qui les attendaient, surtout qu'on s'en doute, elle n'allait pas être très agréable vu le sujet. Autrement pourquoi aurait-il pris la peine de le faire venir un soir après les cours. « Je n'ai pas voulu vous parler de la raison de ce rendez-vous auparavant car j'estimais que c'était quelque chose dont je devais vous parler de vive voix. » Bon, il essayait d'amener la chose délicatement, mais il se doute aussi de ce qu'il devine dans le langage corporel de l'autre homme qu'il préférerait qu'il crache le morceau au plus vite, alors c'est ce qu'il fait. « Mais je pense que Nova se fait harceler par ses camarades... » Et voilà, la bombe était lâchée...

( Pando )

@"esteban alvarez" & @"shelby murray"
Ce que l’instituteur ne savait pas, c’est que Nova n’avait pas de maman. Enfin, si, techniquement, elle en avait une, mais elle n’a jamais voulu faire partie de la vie de la petite, alors c’est Shelby qui l’élève seul depuis toujours. Et avouez que le nom de Shelby a une consonance un peu féminine, d’où le petit malentendu qui va bientôt survenir. Mais pour le blond, ce n’était jamais un problème, car il était plutôt fier de s’en être tiré seul. Bien entendu, il a eu de l’aide, notamment de sa mère ou même de la part d’Ophelia, mais lorsqu’il a fallu gérer les nuits, les coliques et les premières fièvres, il avait été tout seul. Et ça, personne ne pourra lui enlever. La seule chose qui l’énerve un peu, c’est le fait qu’on se moque de son nom, tout ça parce que ses parents attendaient une fille et non un petit gars et qu’ils s’étaient habitués au prénom durant la grossesse. Mais Shelby ne leur en voulant pas pour ça, du moins, il ne leur en voulait plus maintenant, ça lui était passé et encore heureux.

Ce soir, il était plutôt inquiet parce que l’instit l’avait convoqué et il n’avait aucune idée du pourquoi. Certainement pas pour les progrès de sa fille en lecture, non, généralement, on convoquait les parents pour du négatif. Et c’est justement ce qu’il craignait, car il n’avait moyen de savoir ce qui se passait. C’est donc un Shelby anxieux qui passe une tête dans la salle de classe de sa fille, trouvant un homme assis là, lunettes sur le nez. Il ne lui faut pas très longtemps pour comprendre qu’il s’agissait de Monsieur Alvarez, l’instituteur de Nova, qu’il interpelle très vite, pour s’en assurer. Il le détaille du regard en le voyant se lever et le rejoindre et penche légèrement la tête, appréciant ce qu’il avait sous les yeux. Bah quoi, y avait rien de mal à regarder, non ? Shelby sourit en réponse à son rire avant de faire une légère grimace à sa remarque. « Hum.. Je dois vous dire qu’il n’y a pas de Madame Murray, je l’élève seul, donc vous aurez toujours à faire à moi. » dit-il d’un ton détaché. Il avait l’habitude d’expliquer ces choses là et tout le monde faisait toujours la même tête après cette déclaration : l’étonnement, puis les « ohh » et les « ahhh » comme si c’était un exploit. Techniquement, oui, ça en était un, mais ça en était encore plus un quand il s’agissait d’un homme.

Les deux hommes se serrent la main avant que Shelby ne prenne place sur la chaise qu’il lui indique, l’estomac déjà en vrac. Le fait que l’homme en fasse de lui, soit instit et représente une certaine autorité n’arrange rien. Le fait qu’il soit aussi séduisant non plus d’ailleurs. Le blond fronce les sourcils lorsque le brun lui fait part de son envie de lui parler de vive voix. Il est vrai que ça aurait pu se faire par téléphone, comme souvent, ou même par mail, après tout, avec les technologies actuelles et les emplois du temps très chargés de chacun, c’était plus facile. Mais pas ici. Par réflexe, le ranger croise les bras sur son torse, lui intimant d’y aller franco qu’ils en finissent. La bombe est en effet lâchée et il faut dire que Shelby ne s’était pas attendue à cela. Son cœur se serre instantanément lorsqu’il pense à Nova dans une telle situation, à sa peur, sa détresse… Mais il est également en colère parce que sa fille ne mérite pas cela, il aura deux mots à dire à la prochaine réunion des parents d’élèves, ça, c’est certain. La question qui le taraude maintenant, c’est pourquoi Nova ne lui en a-t-elle pas parlé ? Sûrement par peur… Shelby se sent impuissant et totalement inutile à cet instant. Il passe une main sur son visage avant de poser ses coudes sur ses genoux, accusant le choc. « Comment ? » dit-il soudainement en relevant la tête vers l’homme. « Je veux dire.. Comment vous vous en êtes rendu compte ? C’est Nova qui vous en a parlé ? » demande-t-il en pensant à sa fille qui avait sûrement eu trop honte pour lui en parler.

( Pando )

@"Shelby Murray" & @Esteban Alvarez
En effet, pas de briefing pour les profs sur la constitution familiale de leurs élèves donc Esteban ne pouvait pas savoir que la mère de la petite était absente de sa vie et ce depuis sa naissance. Par facilité et par construction sociale 'normée' si on peut dire, il s'attendait à ce qu'elle ait une mère et un père. Puis vu le prénom, très clairement, sans savoir qu'il s'agissait en fait d'un homme, il s'attendait à voir débarquer une femme. Mais loin de se laisser envahir par la surprise, le brun s'adapte et étant ouvert d'esprit, il ne prend pas le parti de faire une remarque du genre dont Shelby avait sûrement du avoir l'habitude d'entendre à ce sujet. « Très bien, c'est bon à savoir. » En effet, ça l'était, parce que cela pouvait aussi expliquer certaines choses pour la petite. Je sais, ne généralisons pas mais la figure maternelle étant absente de sa vie, ça avait quand même, qu'on le veuille ou non, une influence sur son éducation, surtout en matière de codes sociaux. Pas qu'il était en train de dire que c'était une mauvaise chose qu'elle soit élevée uniquement par son père, mais comment dire... Il y a des sujets qu'une petite fille n'ira pas évoquer avec son père, tout aussi dévoué et prévenant soit-il envers elle.

Présentation faites et salutations échangées, il était temps de passer aux choses sérieuses et vu ce dont il allait lui parler, on peut dire que ça correspondait bien comme expression. Il n'y avait pas trente-six mille façons d'aborder le sujet de toute façon. Comme pour un sparadrap, le mieux, c'était encore de tirer dessus d'un coup sec. Ce qu'il fait en lui annonçant que sa fille se faisait harceler. Pas le genre de nouvelles qu'il aimait annoncer à un parent, vous vous en doutez bien, mais comme il venait de le lui dire, il préférait faire ça de vive voix car le sujet était sensible et qu'il estimait que parce que ça l'était, ça ne pouvait se faire par simple échange de mails ou au téléphone. Appelez-le vieux jeu, mais il avait des manières et s'il avait été à la place de Shelby, il aurait apprécié qu'on s'y prenne de la sorte, avec tact. Il est mal de le voir ainsi, mais il s'y attendait. Tout parent qui se respecte ne pouvait qu'être abattu en apprenant que son enfant était harcelé par ses camarades de classe. Il n'était pas père lui-même mais il pouvait se projeter et il se doutait qu'il devait se sentir mal, et probablement peut-être aussi un peu coupable. Alors que ça n'était nullement le cas, bien entendu, mais c'était ce que lui ressentirait à sa place et vu sa situation.

Il lui laisse donc quelques secondes pour tenter de digérer la nouvelle (car il se doute qu'il ne peut le faire en si peu de temps) et esquisse une légère moue compatissante en le voyant se passer la main sur le visage. « Je sais que je ne suis professeur que depuis une petite décennie maintenant, mais il y a des signes qui ne trompent pas. Votre fille a toujours été très ouverte, participant à toutes les activités avec entrain et dernièrement, ce n'est plus le cas. » explique-t-il en tentant de ne pas être trop alarmant non plus. « Elle a aussi tendance à ne plus vouloir sortir au moment de la récréation. Je ne pense pas que les autres réalisent ce qu'ils font, et en aucun cas je n'essaie de les défendre, mais je crois que peut-être, elle a en effet eu peur de vous en parler. Sûrement pour ne pas que vous vous en fassiez trop pour elle. » Bon, là bien entendu, il spéculait, mais il sentait en effet chez la petite une sorte de sensibilité et de maturité qui lui faisait ressentir les choses, comme par exemple, le fait que son père s'en faisait toujours beaucoup pour elle de base et qu'elle ne voulait pas qu'il s'en fasse encore plus. « Est-ce qu'elle vous a paru plus discrète ces derniers jours, par hasard ? » demande-t-il, tentant de savoir si son comportement effacé se cantonnait au cadre purement scolaire ou non. Car selon, la réaction à avoir pour corriger le tir ne serait pas la même et il ne voulait pas envenimer les choses pour aucune des parties impliquées ici, parents comme enfants.

( Pando )

@"Shelby Murray" & @Esteban Alvarez
Qu'il s'attende à voir débarquer une femme n'est pas tellement surprenant quand on sait que Shelby a passé toute sa vie à raconter la petite histoire autour de son prénom à des personnes plus ou moins intéressée. Par moment, trop blasé, il ne prend pas la peine de le faire surtout quand la personne en face est hilaire. A d'autres moments, il prend le temps de d'expliquer comment son père avait décidé de maintenir ce prénom. Bref, vous l'aurez compris, ce ne pas aujourd'hui que cela allait arrêter. Mais l'instituteur ne fait aucune remarque et il l'en remercierait presque. Non, il fait une remarque sur l'absence de mère. Bon à savoir… dans quel sens au juste ? Le blond se doutait bien que c'était niveau pratique bien entendu, mais cela pouvait prêter à confusion. Il n'en fait de tout façon pas de cas, trop préoccuper par ce qui l'amène. L'annonce tombe comme un couperet et Shelby doit maintenant accuser le coup. Il s'était attendu à tout sauf à cela et tout un panel d'émotions l'envahit. La colère déjà, colère envers ceux qui la harcelaient, colère envers Nova qui n'avait rien dit même s'il ne pouvait pas lui en vouloir, elle n'était que victime dans cette histoire après tout. Alors Shelby culpabilise aussitôt de ressentir cette colère envers sa fille, une colère mal placée mais tout de même présente.

Après un moment, il ne saura pas dire le quantifier, l'instituteur reprend la parole et il se contente de hocher la tête pour lui faire comprendre qu'il avait entendu ce qu'il lui disait. Effectivement, si Nova n'avait plus d'entrain et ne voulait plus participer à quoique ce soit, il y avait un problème. La petite était toujours pleine d'énergie et voulait toujours faire quelque chose lorsqu'ils étaient à la maison. Lecture, écriture, dessin, peinture… tout y passe et impossible de la faire tenir en place si son esprit n'est pas occupé. Comme tout enfant vous me direz. Oui et non. Nova avait toujours cette envie de faire ou d'apprendre. Très curieuse de nature, il est rare de la voir oisive trop longtemps et il était parfois difficile de la suivre, son instituteur devait en savoir quelque chose. Shelby fait une légère moue alors que ses yeux deviennent brillants et humides. C'était bien sa veine, tiens. « C'est vrai que j'ai tendance à m'inquiéter un peu trop pour elle, pour tout à vrai dire… » dit-il en haussant les épaules, rictus sur les lèvres, tentant de reprendre son assurance. Oh le brun ne spéculait pas, enfin si, mais il avait visé juste.

Nova savait que son père était anxieux de nature, elle avait été assez intelligente pour ne rien lui dire et si on ne parlait pas de harcèlement ici, Shelby aurait été terriblement fier d'elle -il l'est quand même, on va pas se mentir. Mais cette fierté n'est que de courte durée puisque le professeur de sa fille lui pose une question qui éveille en lui des doutes. A priori, il aurait dit non, mais y réfléchissant un peu plus… Il est vrai que Nova, depuis quelques temps, était un peu renfermée qu'à l'acoutumée et le blond avait mis cela sur le compte de l'ennui et sur le fait qu'elle lui en voulait qu'il la dépose régulièrement chez ses grands-parents. Les horaires de Shelby étaient parfois un peu chaotiques et très souvent il ne pouvait même pas l'emmener le matin à l'école ou même aller la chercher, il ne la voyait alors que pour le dîner après l'avoir récupérer chez ses parents. Heureusement, cela n'arrivait pas tous les jours non plus, mais cela arrivait de temps en temps. L'inconvénient lorsque vous éleviez votre enfant seul, les joies des parents célibataires. Et forcément, Shelby culpabilise de nouveau. « Eh bien… elle est souvent chez ses grands-parents et ma mère ne m'en a pas parlé.. » Evidemment, elle connaissait les angoisses de son fils, donc elle n'avait sûrement pas eu envie de l'affoler. « Mais c'est vrai que je la sens un peu plus fermée ces derniers temps… et j'ai rien vu. » Ou il n'avait pas eu envie de voir. Non, vraiment, il n'avait rien vu et il avait été à mille lieues de penser que sa petite fille se faisait harcelée à l'école et ça le rendait malade.

( Pando )

@"Shelby Murray" & @Esteban Alvarez
Esteban trouvait ça original, bien entendu, comme prénom pour un homme et se doutait qu'il devait bien y avoir une histoire là-dessous mais ça n'était pas l'endroit et sans aucun doute pas le bon moment de demander à la connaître. Ils étaient là pour parler de Nova et c'était bien sur ça qu'il allait se concentrer pour l'instant. De plus, il n'était pas là pour juger Shelby, et ce à n'importe quel point de vue. Mais oui, qu'il sache à présent que la petite n'avait que son père dans son environnement familial allait lui permettre de comprendre certaines choses et aussi d'adapter son approche d'encadrement et d'éducation. Après tout, du à l'absence de sa mère, la petite n'avait pas forcément les mêmes références que les autres fillettes de sa classe et ça jouait dans la balance, qu'on le veuille ou non, mais surtout, qu'on le réalise ou pas. Ce qui n'est pas toujours le cas, hélas et tout le monde ne prenait pas les choses à cœur de ce côté là parmi ses collègues d'ailleurs... Ce qui pouvait paraître ironique en un sens, quand on sait ce qu'il faisait auparavant pour gagner sa vie, qu'il soit si attentif à tout ça alors que pour la majorité des gens, les militaires étaient souvent des robots dénués de sentiments humains, pour ne pas dire autre chose hein...

En tout cas lui avait de l'empathie et ce malgré ce qu'il avait pu vivre par le passé et il voyait bien que le père de la petite venait de prendre un sacré coup sur le coin du nez avec tout ça. Totalement compréhensible et après un délai raisonnable, il tente alors de tâter le terrain, histoire de voir si tout ça se limitait uniquement à l'école quand la petite s'y trouvait ou si cela s'étendait aussi à sa sphère familial. Comme dit, plus il en savait sur le sujet, plus ça lui permettrait d'adapter sa réponse et ce qu'il devait faire pour que la situation se résorbe d'elle-même au plus vite et en faisant le moins de dégâts possibles pour toutes les personnes impliquées, enfants comme adultes. « C'est malheureusement le lot de tous les parents, je crois. Ça vient avec le territoire, comme on dit. » concède-t-il au blond. Évidemment qu'il s'en faisait pour sa fille, d'autant plus qu'il n'y avait que lui pour s'en occuper, le poids de la responsabilité reposait uniquement sur lui du coup, de quoi déjà vous coller un poids en plus sur les épaules, en plus de tout le reste. Et il s'en voulait un peu de lui en rajouter un malgré lui, en lui faisant part de tout ça mais pour le bien de la petite, il devait le faire. Et avec ce que lui apprend donc Shelby lorsqu'il poursuit sa réponse, Esteban comprend qu'il avait raison de voir en Nova une petite fille très intuitive et mature déjà pour son âge, vu la réaction qu'elle avait rapport à son père. « Ma question n'était aucunement une accusation ou un reproche Monsieur Murray, mais justement, je sais qu'avec la vie qu'on mène en tant qu'adulte, parfois on peut passer à côté de ce genre de choses et c'est normal, vous n'êtes certainement pas le premier à qui ça arrive et certainement pas le dernier. » Bon, il se doutait que quoi qu'il dise, il continuerait à culpabiliser mais bon, il tenait quand même à le lui rappeler.

Nouveau petit temps de silence, puis il reprend, retirant ses lunettes pour les poser devant lui, joignant ses mains sur la table. « Si vous me permettez du coup, je pense que le mieux à faire serait de l'inscrire dans un cours de sport. De préférence un art martial, qu'elle prenne confiance en elle et comprenne qu'elle peut se défendre par elle-même. La discipline que demande le judo ou le karaté a fait ses preuves dans ce genre de situation. Et ça l'aidera aussi à se dépenser, pile électrique qu'elle est en temps normal. Sans vouloir vous offenser. » C'est vrai qu'en temps normal, pour parvenir à la faire tenir en place, il devait rivaliser d'imagination comme lui donner une petite énigme à résoudre ou lui dire de compter combien il y avait de fois la lettre A ou E sur toutes les affiches collées sur les murs de la classe. Bref, n'importe quoi qui pouvait occuper son esprit. « Mais je tiens à le préciser, c'est une petite fille pleine de malice et je crois qu'elle est appelée à faire de grandes choses plus tard. Elle a cette petite étincelle qu'on trouve de plus en plus rarement chez les enfants à cet âge là, celui de la vraie curiosité d'apprendre. » C'est vrai qu'il le constatait de plus en plus, les gamins de nos jours se lassaient à une vitesse folle et n'ouvraient plus des bouquins sauf s'ils étaient absolument contraints de le faire tout en faisant bien comprendre qu'ils étaient blasés de devoir le faire. Ah il promettait l'avenir de ce monde... s'il était censé reposer sur ces mêmes gamins là.

( Pando )

@"Esteban Alvarez" @Shelby Murray &
Un coup sur le coin du nez, oui et encore, c’était gentil dit comme ça. Étant donné que Nova était toute sa vie ou presque, c’était une enclume qui venait de lui tomber dessus, rien de moins que ça. La petite n’avait connu que son père, ses grands-parents à la rigueur et les proches de son père, mais la majeure partie du temps, elle pouvait ne compter que sur son père. L’idée qu’elle n’ait pas pu le faire rendait Shelby malade. Ce dernier était en colère, du moins il ressentait les signes qui ne trompaient jamais et il s’en serait bien passé, parce que la colère.. c’était une vieille amie et sûrement pas sa meilleure. Cette "amie" lui avait fait faire des conneries plus jeune, rien de très grave, mais quand même. Elle était plus une arme qu’une amie à vrai dire et Shelby s’était promis de ne plus l’utiliser de peur de blesser quelqu’un et ici, on ne parle pas de blessure physique bien entendu. Le blond essaie donc de taire cette colère qui gronde en lui, car il n’en voulait pas et surtout, il ne la comprenait pas. Elle était dirigée contre les mauvaises personnes, dont sa fille. Oui, il était en colère contre elle, en colère, car elle ne lui avait rien dit, même si dans un même temps, il comprenait parfaitement pourquoi. Un réflexe à la con j’ai envie de dire, mais un réflexe qui le faisait maintenant culpabiliser. Le ranger essaie de faire la part des choses et se concentre sur ce que lui dit l’instit qui, pour le coup, a des mots rassurants et il sait maintenant que sa fille est bien chaperonnée à l’école, malgré tout. Shelby s’en veut. C’était sous son nez depuis le début et il n’avait rien vu, alors il s’en voulait. Et il se sentait stupide aussi. Il se permet un léger soupir de soulagement -très léger- lorsque le brun lui fait comprendre qu’il ne lui reprochait rien. Il acquiesce tranquillement, esquissant un léger sourire crispé. Il n’était certes pas le seul dans ce cas-là, mais ce n’était jamais agréable d’apprendre que la chair de votre chair traversait une mauvaise passe et que vous ne voyiez rien. « Est-ce que vous avez déjà eu d’autres cas de harcèlement durant votre carrière ? Vous êtes formé pour ça ? » Il posait la question, mais il n’était pas sûr de vouloir entendre la réponse. Avec tous les cas de harcèlement qui pouvaient exister, il n’avait jamais entendu parler de dispositifs particuliers mis en place par l’éducation pour remédier à ce fléau. En même temps, vu le gouvernement qu’ils avaient et avaient eu ces dernières années, difficile d’avoir la foi en grand-chose, mais c’est un autre sujet.

Shelby l’observe retirer ses lunettes et suit ses mains du regard avant de le fixer du regard de nouveau. Si le contexte avait été différent, le blond aurait possiblement ressenti des choses face à cette vision, mais évidemment, le contexte ne s’y prêtait pas. Il fronce légèrement les sourcils lorsqu’il lui fait cette proposition qui le surprend dans un premier temps, mais cela tombait en effet sous le sens. Il esquisse même un léger sourire lorsqu’il parle de pile électrique, ce n’était pas offensant, c’était un fait. « On va dire qu’elle a hérité des tendances hyperactives de son père.. » dit-il en souriant. Shelby avait été pareil à son âge et subsistait encore certains traits encore aujourd’hui. Impossible de tenir en place et ici, on ne parle pas des clichés que l’on peut retrouver partout. Non, quand je dis impossible de tenir en place, c’est que rester immobile, même une dizaine de secondes est tout bonnement impossible. Il y a toujours une main, un pied qui remue. Idem au lit, avec les fameuses jambes sans repos et le cerveau qui tourne sans jamais s’arrêter. Bref, des choses auxquelles le blond s’est fait avec le temps, pas le choix, mais dont sa fille souffre aujourd’hui. « Un art martial donc… je vais voir comment je peux m’organiser. » ajoute-t-il, réfléchissant déjà à où il allait caser ce cours, sachant que ce dernier sera donné un jour fixe, donc il n’aura pas le choix de construire un planning autour de ce cours et avec son emploi du temps… oui Shelby était déjà stressé par cette nouvelle donnée à gérer. Mais ce que lui dit Monsieur Alvarez lui tire de nouveau un sourire et même un léger rire. « Oh je ne vous le fais pas dire. Son cerveau est constamment en ébullition, c’est fascinant… mais assez fatigant également. J’ai parfois du mal à l’occuper comme je le voudrais, mais je ne doute pas une seule seconde qu’elle soit capable de grandes choses. Elle est ma plus grande fierté… » dit-il avec un sourire qui en disait long sur la relation qu’ils avaient tous les deux. L’instituteur avait réussi à faire diversion et à le faire se sentir un peu plus léger que précédemment, comme quoi, ça fonctionnait à la fois sur la fille et sur le père.

( Pando )

@"Shelby Murray" & @Esteban Alvarez
Esteban n'avait pas ce bonheur là, celui d'être père (pas qu'il le sache en tout cas), mais bonheur tout relatif quand on voyait à quel point une telle nouvelle pouvait blesser le père de la petite. Bon, il pouvait le comprendre à défaut de le ressentir lui-même, il était capable de se projeter par empathie. Ça ne devait pas être agréable pour le blond d'apprendre d'un virtuel inconnu que sa fille, la chair de sa chair, n'avait pas osé venir lui parler de quelque chose d'aussi grave. Surtout quand on sait à quel point père et fille étaient proches vu leur situation. Et il voulait faire en sorte qu'il ne se blâme pas trop pour tout ça, car il restait humain et donc faillible même s'il était certain que Shelby faisait tout pour sa fille. Alors oui, le brun tente d'être rassurant le plus possible et de lui faire comprendre qu'en effet, il veillait lui aussi sur son élève (c'était son job après tout). En parlant de ça d'ailleurs, il se permet de lui suggérer une piste pour aider Nova à se sortir de cette situation par elle-même, ou en tout cas en partie. Après, comme dit, ça n'était qu'une suggestion et nullement une obligation, surtout si ça devait le contraindre à devoir gérer un emploi du temps déjà sûrement bien compliqué.

« Alors j'admets que c'est la première fois, en tout cas aussi poussé et je ne le suis pas, pas officiellement non, mais je me base sur mon expérience passée, acquise durant mon ancien travail et c'est ce que j'aurais préconisé alors. » Aurait-il du lui mentir pour le rassurer ? Sûrement oui, mais il ne voyait pas l'utilité de le faire car s'il voulait bâtir une bonne relation avec le père de la petite (ironique, vu qu'il ne sait pas encore ce qui l'attendait de ce côté là) et le mensonge ne figurait pas selon lui, sur la liste des choses à faire pour établir une relation de confiance. D'ailleurs, il glisse dans la conversation qu'il croit d'ores et déjà au potentiel de la gamine, qui selon lui, aura un bel avenir quoi qu'elle fasse, vu son imagination. Il ne retient donc pas un léger rire quand son père admet qu'elle a hérité de son côté hyperactif. Les chiens ne font pas des chats après tout. « Au moins, pas de doute qu'elle soit bien la vôtre. » plaisante-t-il, se rendant compte un peu tard que ça n'était peut-être pas une chose à dire, même si c'était dit sans arrière pensée. « Pas que je sous-entende quoi que ce soit, bien sûr. » prend-il la peine de préciser du coup, histoire d'à moitié s'excuser et de lui faire comprendre que c'était simplement un mot d'esprit et rien de plus. Après tout, ce qu'il faisait de sa vie privée ne le regardait pas. Enfin pas encore en tout cas... mais ça ne saurait tarder, on le sait bien.

Ravi qu'il change de sujet en reparlant de sa suggestion, il hoche la tête brièvement et espère qu'il parviendra à gérer ça sans trop de difficulté (il se doute qu'avec ses horaires, ça allait forcément demander des arrangements). En tout cas, il est attendri de voir la réaction du blond suite à son petit commentaire sur l'esprit vif de Nova et sourit de même face à son aveu. Oh ça oui, il pouvait le lire sur son visage et dans son regard, combien il était fier de sa fille (et y avait de quoi l'être après tout). « Vous avez bien raison de l'être. Et je sais qu'on est pas censé d'avoir de petits chouchous, mais clairement, Nova fait partie des miens. C'est un vrai plaisir de lui apprendre de nouvelles choses et de la voir si réceptive surtout. » Oh ça oui, parce que bon, les gamins sont curieux de base oui, mais de là à ce qu'ils s'intéressent réellement à ce qu'il leur apprenait et surtout, le retiennent vraiment par après, il y avait parfois un monde... « Mais encore une fois, ne vous flagellez pas trop avec cette histoire. Je sais que ça paraît être quelque chose d'énorme, et quelque part oui, c'est le cas, mais ça n'est pas quelque chose qu'on ne peut pas endiguer. Maintenant que vous êtes au courant, la situation devrait se rééquilibrer d'elle-même. Surtout si l'on reste vigilent pour que ça ne prenne pas plus d'ampleur et si Nova prend confiance en elle grâce au sport. » Encore une fois, il ne l'avait pas fait venir ici pour lui jeter la pierre et le traiter de mauvais père, mais bel et bien pour parler avec lui de la stratégie à adopter pour s'assurer que le harcèlement cesse au plus vite et surtout, ne laisse pas trop de traces par la suite sur la petite (et par extension, évidemment, aussi sur son père).

( Pando )

@"Esteban Alvarez" @Shelby Murray &
Les cas de harcèlement, ça ne devait pas être ce qui manquait dans les écoles de nos jours, notamment avec les réseaux sociaux. Bien entendu, cela avait toujours existé, mais depuis que les réseaux sociaux étaient omniprésents dans la vie de tous les jours, cela avait rendu les choses pires qu’elles n’étaient avant. Heureusement, Nova était bien trop jeune pour être exposée au réseaux, déjà que son père n’était pas tellement connecté alors ce n’était pas lui qui allait l’influencer sur le sujet. Encore moins maintenant vous allez me dire. Alors de l’aide, oui, il en avait besoin car il se sentait démuni maintenant qu’il avait appris la nouvelle. Heureusement, l’instituteur de sa fille semblait avoir de la ressource et Shelby, après un moment, se sent compris et écouté, même si l’anxiété était toujours là, on ne va pas se mentir. Voilà pourquoi il se permet de le questionner concernant son historique sur le sujet histoire de savoir s’il pouvait lui parler de cas qu’il avait connu et surtout de savoir si cela s’était bien terminé ou non. Ce n’est pas tellement la réponse qu’il attendait, il se contente de hocher de la tête, notant dans un coin de la tête qu’il n’avait pas toujours été prof, pas depuis plus de dix ans en tout cas. L’envie de savoir ce qu’il faisait avant était là, pourtant ce n’était ni le lieu, ni le moment, il était peut-être un petit curieux, mais il devait penser à sa fille avant tout. Cette dernière d’ailleurs, qui devait l’attendre chez ses grands-parents, il lui tardait de la retrouver et de lui parler. Le ranger laisse échapper un rire soudain, mais sincère lorsque le brun fait une remarque sur sa paternité avérée. Ce qui le fait rire surtout, c’est la façon dont il venait de le dire, n’importe qui aurait pu mal le prendre évidemment, mais Shelby avait suffisamment de second degré pour en rire. « J’avais compris, ne vous en faites pas. » Et puis le doute aurait pu être permis, mais ça, il n’en dit rien, parce qu’il n’avait pas envie de rentrer dans les détails, du moins maintenant. Pas qu’il jetait la pierre à la mère de la petite (peut-être un peu quand même), mais vu l’historique de leur relation et la venue de Nova, on pouvait avoir des doutes. Mais pas de la paternité de Shelby, ça non. Ces cheveux blonds, cette curiosité, cette envie de bouger, pas de doute, c’était bien son père.

Cette idée de cours de self-defense plaisait au ranger et puis Nova était une fille, donc plus facilement exposée à différentes violences, ce genre de cours ne serait pas de trop. Par contre, il ne savait pas encore comment organiser tout cela, déjà qu’il avait du mal à aller la chercher à l’école… Mais il s’arrangerait, il l’avait toujours fait, il fera toujours tout ce qui est en son pouvoir pour sa fille. Et il ne plaisantait pas lorsqu’il disait qu’elle était sa plus grande fierté. Elle lui était tombée dessus sans crier gare, certes, mais il ne regrettait pas de l’avoir gardé et élevé tout seul. Il ne peut réprimer un sourire lorsque le professeur lui confie que sa fille était l’un de ses chouchous, pas très étonnant quand on voit sa bouille. Il fait une légère moue lorsqu’il lui répète de ne pas culpabiliser, il avait certes raison, mais c’était plus facile à dire qu’à faire. « Hmm dites ça à mon cerveau..» dit-il en haussant les épaules avant de se lever.  « Je vous remercie pour ce que vous faites pour ma fille, j’espère juste qu’elle acceptera de me parler de tout ça, c’est un peu ça que je crains… Mais, je ne vais pas abuser de votre temps, vous avez sûrement envie de rentrer chez vous à l’heure qu’il est. Merci encore.. » ajoute-t-il en tendant la main pour la lui serrer. Pas qu’il veuille absolument le quitter tout de suite, mais il avait certainement mieux à faire que des heures supplémentaires.

( Pando )

@"Shelby Murray" & @Esteban Alvarez
Ah les réseaux sociaux... Esteban avait un avis bien tranché sur la question, quand il s'agissait du fait que des enfants de l'âge de Nova pouvaient y être exposés. C'était clairement LE truc à ne pas faire selon lui. Beaucoup trop de choses qu'ils n'étaient pas encore équipés mentalement à pouvoir ingérer, une fois lâchés sur la toile. Le contrôle parental, ça ne fonctionnait pas réellement, pas quand tout était accessible à portée de clic... Voilà pourquoi il tentait de faire au mieux à son niveau, en mettant les petits en garde contre tous ça, de la prévention sûrement inutile et en un sens hypocrite, puisqu'il utilisait parfois des contenus vus sur le net pour ses cours. Mais bon, comme pour beaucoup de choses de nos jours, il y avait du bon et du moins bon avec les réseaux et lui tentait donc de ne retenir que le bon, pour ses élèves surtout, mais pour lui aussi. A part pour ses cours, il restait à bonne distance de toutes plateformes. Si on voulait le joindre, un appel ou un texto, ça marchait tout aussi bien. Être en stand-by permanent, il avait déjà donné dans son ancienne vie et c'était bien usant pour les nerfs donc non, très peu pour lui de devenir accro au point de ne plus pouvoir décoller de son portable, toujours à l'affut de quelque chose à suivre ou à voir pour ne pas être "out". Sinon il aurait très bien pu rester là où il était avant hein.

Si Shelby ne voulait pas entrer dans les détails concernant ce qui avait pu se passer avec la mère de la petite à l'époque suite à sa légère bourbe, lui ne voulait pas le faire à propos de ce qu'il pouvait faire avant d'être devenu prof. Non, ça c'était un chapitre de sa vie qu'il préférait ne plus avoir à revisiter même si de temps à autre, il remontait encore à la surface lui faire coucou d'une façon assez brutale. Mais ça, c'était une autre histoire et pas celle qui nous intéressait pour le moment. Esteban fait donc en sorte de rassurer au mieux le père de la petite, il était là pour surveiller tout ça et intervenir au besoin, quitte à ce qu'on le lui reproche par la suite, si la direction décidait de vouloir le réprimander pour être intervenu. Mais il ne pouvait décemment pas laisser faire, ça n'était pas dans son caractère en tout cas, d'être témoin d'une telle chose et de ne pas agir. En tout cas, il est soulagé que son petit écart de langage n'ait pas été mal pris par le blond et il lui rappelle encore une fois, qu'il n'a pas à s'en vouloir pour ce qui est arrivé, la petite a voulu protéger son père en ne lui disant rien, preuve qu'elle était bien plus alerte que certains de ses camarades sur ces choses là malgré son jeune âge, et surtout, ça témoignait de son attachement à son père. « Je sais, plus facile à dire qu'à faire mais vraiment, vous n'êtes pas en défaut ici. » rajoute-t-il sans doute pour rien car ça ne l'empêcherait sûrement pas de s'en vouloir mais au moins comme ça il confirmait le fait qu'il ne lui lançait pas la pierre de ce côté là.

L'entretien touchait à présent à sa fin. Faut dire qu'à part entrer dans les détails précis de toute cette affaire, ils avaient fait le tour du sujet. Puis comme le dit Shelby à son sujet, Esteban se doute que lui aussi avait aussi mieux à faire que de rester papoter ici avec lui, comme par exemple, aller retrouver sa fille et parler avec elle. Il serre sa main en se levant à son tour, laissant s'échapper un petit rire à sa remarque. Rentrer chez lui oui, pas réellement si pressé que ça même si sa chienne elle ne devait pas partager cet avis, attendant sa promenade du soir, vu l'heure. « Ça n'est rien, vraiment, j'ai toujours du temps à accorder quand il s'agit d'aider mes élèves. Bonne soirée à vous Mr. Murray et n'en voulez pas trop à votre fille. » prend-il la peine de rappeler au père avant qu'il ne quitte définitivement sa salle de classe. En a-t-il profiter pour se rincer l’œil au passage ? Hum, ptet bien mais bon, pas de sa faute c'était sous son nez aussi... Il secoue la tête pour se débarrasser de l'image qui lui vient en tête et ramasse ses affaires au plus vite, histoire d'effectivement rentrer chez lui, espérant que tout se passerait bien pour Nova et qu'i ne venait pas de mettre en péril sa relation avec la petite se faisant, ce qui était un risque vu ce qu'il avait fait mais il fallait bien qu'il le fasse pour éviter que ce petit souci n'en devienne réellement un gros par la suite. Un mal pour un bien en quelque sorte... Un prix qu'il était prêt à payer si ça assurait à Nova de pouvoir cesser d'être prise pour cible de la sorte.

( Pando )