sometimes, rules are meant to be broken ⇌ Jacharias #1

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

Le service était plutôt calme lorsque Jamie y met le pieds pour la première fois de la journée. Il faut dire que la soirée pointait le bout de son nez, sûrement la plupart de ses collègues avaient déjà rejoint leur domicile. C’était bien son genre à Landry de débarquer à des horaires totalement aléatoires, mais il savait surtout que cela n’était pas un problème pour son supérieur. Il avait carte blanche dans ses méthodes de travail, alors autant en profiter. Lorsqu’il déambule dans l’open-space, il sent pourtant que quelque chose cloche, tout simplement parce qu’il n’y avait pas un chat, alors que généralement, il y avait toujours un ou deux collègues dans les parages. Mais là, rien. Aucune note glissée sur son bureau pour lui signifier la raison de ces absences, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter, si ? Le tableau blanc trônant au milieu de la pièce, retraçant les affaires en cours, retient son attention et ce qu’il y lit l’arrête dans son élan. Il relit une fois, deux fois, mais l’information est toujours la même. Jamie remet immédiatement la veste qu’il venait de quitter et lance un appel, coinçant son téléphone entre son épaule et son oreille alors qu’il rassemble ses affaires. « C’est quoi ces conneries ? » La mâchoire crispée, les doigts également sur le téléphone qu’il avait repris en main. « Bonjour à toi aussi Landry. » On repassera pour la politesse, ce n’était clairement pas le moment. Jamie fait demi-tour et commence la descente des escaliers, le téléphone toujours collé à l’oreille. « Vous comptiez me le dire quand ? Une fois le procès terminé ? » A l’autre bout du fil, son collègue a un rire crispé, il savait qu’il allait avoir des problème à la fois avec Jamie, mais aussi leur supérieur. « Écoute… l’affaire traîne depuis trop longtemps, tu sais très bien qu’il nous faut des résultats. » Les deux étages sont rapidement dévalés et l’agent se retrouve déjà devant le bâtiment, surveillant l’heure d’un coup d’oeil à sa montre. « J’en ai rien à foutre, c’est mon affaire ! Quelle heure ? » Oui, il n’aimait pas tellement qu’on touche à ses affaires et clairement, ici, Thorne était son affaire et à lui seul. Non, on n’était pas tellement dans le partage par ici. « Vingt heures.. » Jamie raccroche aussitôt, c’était l’information qui lui manquait. Un nouveau coup d’oeil à sa montre lui indique qu’il lui restait une heure pour intervenir avant qu’il ne soit trop tard.

Pas le temps de rentrer pour se changer, tant pis, son costume cravate ferait largement l’affaire et il serait même sûrement plus -et mieux habillé- que certains. Mais ce n’est qu’un détail. Les locaux d’Interpol se trouvaient à une quinzaine de minutes à pied du Forum où se déroulait le vernissage, c’était faisable, mais trop long. Jamie opte pour le taxi, ne voulant pas alerter les collègues de son arrivée qui devait rester discrète. Évidemment, le trafic est dense à cette heure de la soirée, alors pour les dernières centaines de mètres, il décide de terminer à pied. A l’entrée, il entre facilement en présentant son badge, une opération était en cours, on ne s’interroge donc pas sur le pourquoi un agent seul, décide de prendre la grande porte alors que les autres sont passés par les arrières. Qu’importe, Jamie arrive sur les lieux et il souffle enfin, il avait largement le temps de faire ce qu’il avait à faire. Il reprend peu à peu son souffle et examine les lieux rapidement, essayant de repérer sa cible parmi tout ce monde. Il refuse la flûte de champagne qu’on lui propose, il n’avait clairement pas le temps de flâner et c’était bien dommage parce que l’exposition avait l’air intéressante, une autre fois peut-être. Il le voit finalement, à quelques mètres de là et il a beau être de dos, il savait que c’était lui. Oh oui, il savait que c’était lui, cette silhouette, il la connaissait, depuis longtemps maintenant. Et il avait eu l’occasion de la voir de beaucoup plus près récemment… Jamie ignore l’irrégularité des battements de son cœur, en repensant à ce moment qu’ils avaient passé ensemble et s’approche tranquillement, essayant de ne pas attirer l’attention. Arrivé à sa hauteur, il entreprend d’examiner la sculpture qui se trouvait devant eux, simpliste mais qui attirait l’oeil des plus aguerris. « Monsieur Thorne… » Il échange un rapide coup d’oeil avec lui avant de reposer son regard sur la sculpture, l’air de rien.  « Vous ici… décidément, quelle coïncidence. »  

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

Parfois il s'amusait à se demander combien, parmi toutes les autres personnes présentes à ce genre d'événements, étaient là pour faire genre et se donner des airs. Parce qu'il n'était pas dupe sur le sujet, un bon nombre d'entre eux n'y connaissaient rien et étaient là parce que c'était la soirée où il fallait se montrer si tant est qu'on ai un lien avec le monde de l'Art ou qu'on voulait montrer qu'on était quelqu'un d'important parce qu'on s'était vu attribuer une invitation. Mais bon, comme partout hélas de nos jours, il faut bien rentabiliser et faire de la pub d'une façon ou d'une autre mais il trouvait ça parfois un peu vulgaire, de promouvoir de cette façon, à grand renfort de vidéos idiotes d'influenceurs ou de selfies postés sur les réseaux pour se faire mousser. Sans doute aussi une question de génération ici, lui avait grandit sans tout ça et il en était bien content car il n'aurait peut-être jamais développé cet amour des belles choses et des arts le cas échéant. Mais bon, il fallait bien vivre avec son temps, et il y avait aussi des bons côtés pour son activité avec cette évolution technologique. Bien plus facile d'alpaguer des victimes potentielles ou de futurs clients. Et je ne parle même pas ici du darkweb.

Non, jusqu'à présent, malgré tout ça, il avait toujours su sortir son épingle du jeu et éviter que ne se referme sur lui les pièges qu'on peut tendre pour lui mettre la main dessus. Non pas qu'il n'est pas du genre prudent quand il opère, on ne se fait pas un nom comme le sien sinon, vous vous en doutez bien. Mais c'est ça justement, le problème. De gagner en réputation, forcément ça le mettait plus en danger car plus à même d'attirer l'attention sur lui et d'apparaître sur le radar des autorités. Ce qu'il sait de source sûre d'ailleurs. Très sûre même, direct à la source pourrait-on dire. Un sourire en coin vient se fendre sur son visage en y repensant d'ailleurs. A cette soirée là. Cette inoubliable nuit qu'il a passé avec lui. Alors qu'il aurait du le fuir comme la peste. Mais il s'en est trouvé incapable, bien trop attiré par la lumière de cette flamme qui allait à coup sûr le brûler. Et trop content de le voir franchir la limite en l'attirant dans ses filets. Oh oui, c'est un jeu dangereux qu'ils sont en train de jouer, aux conséquences potentiellement énormes mais c'est peut-être aussi justement ça qui rend tout ceci terriblement excitant et irrésistible ? Sans doute oui.

Et cette pointe d'excitation incontrôlable et qui devrait allumer un signal d'alarme pour lui  la place, il la ressent à nouveau aussitôt que résonne la voix de ce cher agent d'Interpol qui lui court après depuis déjà 5 ans maintenant. Une de ses plus longues "relation" à ce jour, quand on y pense... Et cette façon de l'appeler ainsi. Il le cherche, à tous les sens du terme. Mais il aime ça. « Agent Landry... » répond-il sur le même ton, décrochant son regard de la sculpture une seconde pour aviser de sa présence à ses côtés alors qu'il esquisse un sourire amusé face à sa remarque, qui n'en est pas une, mais une autre petite attaque de sa part, leur petit rituel, si on peut dire. « Je pourrais en dire autant de votre présence ici. Même si je dois admettre que la surprise est des plus agréables, en dépit des circonstances. » Oui, il devrait pas répondre ainsi, en continuant à flirter avec lui sans prendre la peine de s'en cacher alors qu'ils sont probablement sous surveillance mais il ne peut pas s'en empêcher. « On vient pour le business ou pour le plaisir ce soir ? » La question est légitime après tout, même s'il se doute que c'est malheureusement plutôt la première option qui explique sa présence ici ce soir, la coïncidence n'en était évidemment pas une.

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

Oh, il jouaient tous les deux avec le feu. Mais pas la petite flammèche innocente et sans répercussion aucune. Non, là, on était sur un feu de plus grande envergure, avec lequel on se brûle méchamment lorsque l'on s'y approche de trop près. L'un risquait sa carrière, l'autre risquait sa liberté, c'était aussi simple que cela. Tout les poussait à faire attention ou tout simplement, à ne pas céder à la tentation, mais c'était justement cela qui les poussait l'un vers l'autre. Irrésistiblement. Évidemment que Jamie aurait pu arrêter Zacharias depuis des années maintenant, comme il avait déjà arrêté d'autres faussaires avant lui. Pourtant, il faisait traîner délibérément l'enquête depuis plus de quatre ans maintenant, notamment depuis qu'il prend plaisir à lui courir après. Alors oui, c'était risqué et totalement irresponsable de sa part dans un sens, car cela engrangeait des frais inutiles depuis des années, comme sa mutation et son déménagement en Allemagne par exemple. Tout cela aurait pu être évité s'il n'avait pas été aussi égoïste, mais hey.. personne n'avait rien à redire tout simplement parce que personne n'avait encore vu clair dans leur petit jeu. Une chance pour les deux hommes qui s'amusaient au jeu du chat et de la souris, à se demander qui était le chat et qui était la souris. Mais les bonnes choses avaient toujours une fin, malheureusement. Jamie sentait le piège se refermer sur lui ce soir et il n'était clairement pas près à ce que cela se termine maintenant et de cette manière.

Alors oui, il est extrêmement agacé par la tournure des évènements : on lui vole son affaire. Et Jamie était légèrement possessif sur les bords, Monsieur n'aime pas qu'on touche à ses affaires, qu'elles soient personnelles ou professionnelles. Est-ce qu'il aurait été autant agacé s'il ne s'agissait pas de l'affaire Thorne ? ... Possiblement pas. Mais ce détail n'était pas important, pour le moment. Jamie fait ce qu'il peut pour arriver au vernissage avant l'heure fixée par son équipe. Avait-il l'intention de déjouer les plans de sa propre équipe ? C'était fort possible. Il le retrouve là, au milieu de cette foule qui ne l'intéresse, de toute façon, pas le moins du monde. Même si les oeuvres exposées auraient pu l'intéresser en temps normal, il avait clairement autre chose à penser à cet instant. Le voir ici, en public, rendait les choses aussi complexes qu'intéressantes. Périlleuses également car il savait que son équipe n'était pas loin, attendant le feu vert pour procéder à l'arrestation. Il allait falloir la jouer fine. Et rapidement. Mais pour se mettre en jambe, les deux hommes se mettent à flirter, comme à leur habitude au finale, à grands renforts de flatterie et d'oeillades alors qu'ils n'avaient plus rien à prouver de ce côté-là, parce que oui, ils étaient passés à la pratique depuis quelques temps maintenant. Mais faire comme si rien n'était avait quelque chose d'un peu excitant, il fallait le dire. « Très agréable, je vous l'accorde... » Il fallait le voir aussi... Cet homme était la classe incarnée, enfin surtout parmi toutes les personnes présentes ici, difficile de ne pas poser un regard intéressé sur lui et c'était d'ailleurs un souci dans leur situation. Il jette un œil rapide en direction de la salle d'où allait intervenir son équipe avant de tourner de le dos à l'entrer, de façon à ce que personne ne voit remuer ses lèvres, on n'était jamais assez prudent. « J'aurai préféré venir pour le plaisir.. » Son regard croise le sien en prononçant ce mot, il restait subtile, mais pas trop, ils se connaissaient assez pour savoir qu'ils pouvaient être très explicites dans leur subtilité. « Malheureusement, c'est pour le business. » Et cela pouvait se voir, car même s'il cachait bien son jeu, Jamie était légèrement nerveux et ses yeux courraient partout autour de lui, à l'affût du moindre geste. « Pour une affaire sur laquelle je n'ai plus aucun contrôle.. » insiste-t-il d'un ton moins léger, le fixant du regard, espérant qu'il comprenne que quelque chose se tramait.

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

Quitte à se brûler, autant que ça soit auprès d'un feu dévorant plutôt qu'une flammèche, non ? Et de ce point de vue là, clairement, le bûcher est assez conséquent pour eux deux, vu ce qu'ils risquent de part et d'autre. Car oui, ce jeu du chat et de la souris est véritablement dangereux. Jamie peut y perdre tout crédibilité dans sa profession, perdre le possibilité de trouver du travail n'importe où par la suite si cette affaire éclate au grand jour. Zacharias quant à lui risque la prison à vie, parce qu'avec toutes les œuvres qu'il a déjà copiées, les peines cumulées devaient bien chiffrer à une bonne trentaine d'années au minimum... Mais aucun des deux hommes n'étaient pourtant capable de faire taire cette voie en eux qui les poussaient à en redemander, à entretenir ce besoin irrépressible d'aller vers cette flamme là... Parce que c'est grisant oui, le goût du danger, de devoir se planquer et parler en code quand ils se voient. Puis ne nous mentons pas sur le sujet, ils sont tous les deux bien loin d'être désagréables à regarder. Alors oui, tout ça donne un cocktail détonnant et potentiellement létal. Mais ils ne peuvent tout simplement pas s'en empêcher.

La soirée était un événement important dans le monde de l'Art, il se devait donc quelque part de s'y rendre et ce même si justement, il prenait là le risque de s'exposer. Mais jusqu'à présent, il a toujours réussi à éviter de tomber dans un piège qu'on pourrait lui tendre dans ce type de circonstances. Il fallait bien un tel appât pour qu'il morde à l'hameçon, si on peut dire. Mais ce qu'il ignore, c'est que ce soir, le piège pouvait bel et bien enfin se refermer sur lui puisque l'équipe de ce cher Jamie préparait son interpellation. Tout ça bien sûr, lui l'ignore. Il se sait plus ou moins surveillé et suspecté sans qu'ils n'aient de réelles preuves le reliant à ses méfaits -il prenait soin d'en laisser le moins possible, il n'était pas stupide-. Voilà pourquoi, il est parvenu jusque là à passer entre les mailles du filet bien sûr. Et avec oui, un coup de main de la part de notre cher agent d'Interpol... Qu'il retrouve ici ce soir, et forcément, sa présence lui met la puce à l'oreille aussitôt. Même s'il est ravi de le revoir malgré tout. Comme il le lui fait comprendre à demi-mot, vu les circonstances.

Là aussi, ils ne peuvent s'en empêcher, de se chercher et flirter de la sorte, parce que c'est presque une seconde nature chez l'un comme chez l'autre. Une manière comme une autre de rallumer la flamme, dira-t-on. Même s'ils ont carrément allumé un incendie la dernière fois qu'ils se sont vus. « Vous me feriez presque rougir avec un tel compliment... Mais je préfère que vous le fassiez d'une toute autre façon. » lâche-t-il, l'air de rien mais tout en sachant que le blond lui comprendrait très bien où il voulait en venir en disant ça. Il l'entend donc répondre à sa question et vu comment il se met en place face à lui plus sa réponse, oui, il comprend très vite que quelque chose se tramait ici. « Je ne vous vois pourtant pas sortir les menottes... Ce qui est bien dommage, car je suis certain que vous en feriez bon usage... » Il ne peut pas s'en empêcher, faut l'excuser, c'est un idiot quand il s'y met. Il trempe ses lèvres dans sa flute et observe les alentours un instant avant de regarder à nouveau vers Jamie. « Il serait alors temps pour moi de tirer ma révérence. Mais ça voudrait dire vous abandonner ici, à la merci des autres amateurs de chefs d’œuvre... Le risque est trop grand... » Venait-il de laisser sous-entendre que lui aussi pouvait être un peu possessif sur les bords en disant ça ? Hum... c'est ma foi bien possible.

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

Il est vrai que Jamie pouvait facilement jouer l'appât dans un moment comme celui-ci étant donné qu'il s'y connaissait un peu -il est modeste- dans le domaine. Il pouvait largement jouer des coudes avec ceux après lesquels il courrait, mais sa réputation le précédait désormais et il était difficile de passer incognito auprès des faussaires. Et l'agent d'Interpol commence à se demander si sa présence n'était pas calculée. Pourquoi ne pas le prévenir de cette intervention qu'il prépare depuis quelques années maintenant ? Bon d'accord, chacun d'elle était un échec, mais un échec totalement maîtrisé. Soit on l'écartait parce qu'il devenu le chat noir du bureau d'Hambourg, soit on le lui faisait croire. Et l'un ou l'autre ne lui plaisait pas. Et si sa présence ici n'était justement qu'une partie du plan ? Ce serait foutrement intelligent de la part de ses collègues, trop peut-être. Il n'était sûr de rien, tout ce qu'il savait c'est que plus longtemps ils restaient ici et plus ils se mettaient en danger. La dernière chose que Landry voulait c'était voir Thorne se retrouver derrière les barreaux. Après qui allait-il courir après ça ? Mais surtout, qu'est-ce qu'il allait devenir ? Bref, l'arrestation de Zacharias n'était pas envisageable et ils allaient devoir agir rapidement avant qu'il ne soit trop tard. Agir en tout discrétion également puisque quelques agents pouvaient se trouver parmi la foule, c'était ce qu'il craignait le plus. Oui, Jamie virait légèrement parano.

Mais évidemment, malgré les circonstances, il était heureux de le retrouver, heureux de pouvoir poser ses yeux sur ses formes qui hantaient bien souvent ses songes et nuits. Car oui, depuis cette fameuse nuit qu'ils avaient passé ensemble, c'était difficile de penser à autre chose et difficile de le regarder dans les yeux quand il repense à ce qu'il a pu lui faire durant cette nuit. Et il le savait que trop bien, oh ça oui, il en jouait et il faut dire que lorsque Zacharias jouait de son charme, difficile de ne pas rester insensible. Il se pince les lèvres lorsqu'il entend sa pique, suffisait d'en parler ! Oh mais il voulait jouer à ça... « Je me doute oui, surtout que je sais maintenant comment vous faire rougir, sur quels boutons appuyer.. » Oh oui ils le savaient tous les deux. Les souvenirs affluaient maintenant et lui donnait soudainement un peu chaud, il le cherchait, alors il le trouvait, même si ce n'était clairement pas le moment. Il pince l'arrête de son nez lorsqu'il évoque les menottes qu'il n'avait pas sur lui à l'instant, mais qu'il aurait eu dans d'autres circonstances, et puis techniquement, il n'était pas de service. « Un très bon usage oui... je suis sûr que les menottes iraient très bien à vos poignets.. » Ça, il n'en doute pas, mais c'était plus un bâillon qu'il avait envie de lui mettre pour qu'il arrête de lui mettre des images pareilles en tête. Jamie devenait de plus en plus nerveux, jetant des regards autour de lui, et l'autre qui lui parle de menottes et qui fait maintenant son gros jaloux. Cela le fait sourire tout de même parce qu'il aimait l'idée qu'il soit un brin possessif envers lui, cela le rendait spécial à ses yeux. « Vous savez très bien que vous êtes mon préféré.. » Inutile de le préciser à vrai dire. Même s'il connaissait une partie des personnes présentes ici, de réputation, Zacharias était le seul avec qui il avait passé un moment... privilégié. Il se rapproche de lui, assez près pour qu'il l'entende chuchoter. « Mais il est effectivement temps de filer... tout de suite.. » C'était une question de minutes et et il exagérait à peine. « S'il te plaît.. » Ajoute-t-il en le fixant, se permettant le tutoiement qu'ils gardaient généralement pour le privé ou comme ici, dans un cas de force majeure.

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

Oui, il était modeste pour le coup le blondinet, parce que sans ses connaissances en Arts, il y a de fortes chances qu'il n'aurait pas réussi à lui mettre la main dessus -on parle au figuré ici, même s'il a aussi mis ses mains sur lui récemment, et cette fois-ci au sens propre...-. Et c'était aussi à n'en pas douter une part de ce qui l'attirait tant vers l'agent parce qu'il trouvait en face, un adversaire à sa taille, ayant les mêmes centres d'intérêt que lui et la même passion pour l'Art. Ce qui était clairement un plus pour notre faussaire, voir même légèrement aphrodisiaque car il n'avait pas quelqu'un d'aussi répondant sur le sujet en face, la majorité du temps. Ce qui fait sûrement que oui, la connexion entre eux a été immédiate et qui fait que plutôt que de l'envoyer direct sous les verrous pour ce qu'il a fait, ce qu'il est censé faire depuis le départ pour rappel, il fait en sorte de prolonger leur petit jeu qui menace de toucher à sa fin à présent avec ce traquenard qui s'est organisé ce soir et dont il est bien inconscient lorsqu'il arrive ici. Et oui, Jamie faisait peut-être même partie du piège sans qu'il n'en sache rien lui-même, ça n'est pas à exclure.

Mais pourtant une fois de plus, au lieu de l'arrêter, il est là pour l'avertir. Pourquoi fait-il ça, on est en droit de s'interroger sur la question, pas vrai ? Mais quand on les voient se parler et se tourner autour comme ils le font actuellement, alors même que la situation est potentiellement dangereuse, on comprend pourquoi. Il y a quelque chose de plus entre ces deux là. Quelque chose qui n'est pas encore défini et définissable de part et d'autre, parce que quelque part, y coller une étiquette couperait tout le charme de leur petit jeu qui dure pourtant depuis déjà bien longtemps, trop pour que ça ne puisse être justement qu'un jeu. « Si ma mémoire est bonne, la réciproque est tout aussi vraie... » prend-il la peine de préciser, esquissant un sourire en coin on ne peut plus équivoque alors qu'il le regarde de biais, son regard encore fixé sur l’œuvre d'art face à lui pour l'instant. Lui aussi a les souvenirs qui reviennent dans son esprit, comment pourrait-il en être autrement. Mais il se contient peut-être un tout petit peu mieux que l'autre homme pour le moment, plus habitué à ce type d'échanges car beau parleur de son état. « Il n'y a qu'un seul moyen de s'en assurer Monsieur l'Agent... » rétorque-t-il, son sourire s'élargissant encore un peu plus au passage. Une invitation claire et nette à renouveler leur petit intermède de la dernière fois oui. Mais il comprend aussi que cela devra attendre un peu avec ce qu'il lui fait comprendre, vu qu'il est là pour le travail et non le plaisir.

Ce qui ne l'empêche pas de prendre la situation à la légère, du moins en apparence, alors qu'il lui laisse sous-entendre qu'il est un peu jaloux de devoir le quitter ainsi et de laisser leur chance aux autres de l'approcher même si c'était pour sauver sa peau. Perspective qui ne l'enchante guère, il doit bien l'admettre. « Je parie que vous dites ça à tous les faussaires que vous croisez... » le taquine-t-il alors qu'il l'observe se rapprocher. Et ce passage au tutoiement lui fait comprendre que oui, la situation était réellement grave, même s'il est aussi touché de le voir s'en faire autant pour lui, pour le coup. Il vide sa coupe d'une traite et le regarde en face cette fois. « Je vais y aller... Mais tu vas me suivre. » annonce-t-il d'une voix sans appel. « Troisième salle à gauche, il y a une sortie d'urgences  qui n'est pas connectée au système d'alerte. Rejoins-moi là-bas dans deux minutes. »Oui, il connait bien les lieux, il venait ici souvent et il n'était pas un bleu dans son domaine. Il n'est pas un voleur, non, il respecte les œuvres en tant que telles, mais ses talents ne s'arrêtaient pas qu'à la reproduction de ces dernières. Comment croyez-vous que jusqu'ici, avant Jamie, il n'avait encore jamais été suspecté ?

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

Il est vrai que leur passion commune pour l’art les avait mené à se rencontrer. Une malchance pour le faussaire, ou peut-être pas au final. Les connaissances de Jamie avait permis la découverte de ces reproductions, certes, mais sans Jamie, jamais ils n’auraient pu remonter jusqu’à Thorne. Dans un sens, Jamie était responsable de ce début de course poursuite qui traînait en longueur. Voilà pourquoi ce dernier freinait maintenant des quatre fers lorsqu’il s’agissait d’arrêter celui qu’il ne voulait plus mettre sous les verrous. En terme de conscience professionnelle, on repassera évidemment… Tout l’échappait au final à Jamie, que ce soit cette petite chasse au faussaire ou alors cette intervention prévue sans lui. Il avait l’impression de n’être qu’un pion sur un échiquier bien trop grand pour lui et parfois, il lui arrivait de se dire que tout aurait été plus simple s’il n’avait jamais accepté ce poste à Interpol. Mais qu’importe, il n’allait pas se mettre à regretter. Pas maintenant, et de toute manière il était trop tard pour regretter quoique ce soit. Pas avec ce qu’il avait sous les yeux. Ce poste l’avait amené ici, l’avait amené à le rencontrer. Alors oui, le destin pouvait bien faire les choses, mais le destin pouvait être sacrément farceur -ou sadique. Quoiqu’il en soit, cela rendait maintenant la situation quelque peu délicate pour les deux hommes, tout pouvait s’arrêter d’un coup d’un seul. Et malgré cela, ils prenaient un moment pour flirter, comme à leur habitude. Jamie ne peut s’empêcher de rougir légèrement face aux allusions du brun qui ravivaient bien des souvenirs. Ce petit sourire en coin en disait long et il sentait cette chaleur familière l’envahir doucement. Une chaleur qui était la bienvenue, mais niveau timing, on ne pouvait pas dire qu’on était bon. L’agent d’Interpol aurait voulu paraître impassible lui aussi, mais il peine à y arriver, les joues maintenant rosies -il savait qu’il en entendrait parler à un moment donné-, son air impatient aussi y contribuait. Il décide de ne pas entrer dans son jeu au sujet des menottes, sinon ils ne s’arrêteraient pas et il n’avait clairement pas le temps pour ça.

Landry ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire lorsqu’il pense reconnaître une once de jalousie ou de possessivité -ou les deux- dans la voix du brun, c’était bon à savoir et il faut dire que cela flatte son égo. Mais il n’y avait pas d’inquiétude à avoir dans le sens où il était son préféré, bah oui.. il travaille exclusivement sur son dossier depuis cinq ans, c’était plus une préférence, mais une obsession à ce niveau. « Détrompez-vous… » Et puis, ce n’est pas comme s’il croisait une dizaine de faussaires à la semaine, et puis encore heureux qu’il ne couche pas avec tous. Mais oui, la situation était relativement grave et la tension du blond grimpait à mesure où les minutes s’écoulaient. Voilà pourquoi il se permet de changer de ton pendant un instant, pour lui faire comprendre qu’ils ne pouvaient pas se permettre de jouer trop longtemps. Il serre la mâchoire lorsqu’il entend ce ton sans appel, en général c’était lui qui donnait les ordres, de par sa fonction évidemment, mais là clairement, il le suivrait sans problème et où il voulait. Vous voyez à quel point il était foutu ? Il hoche de la tête, il avait parfaitement intégré l’information. Il lui prend sa coupe vide des mains alors qu’un serveur s’approche d’eux et d’un geste faussement maladroit, Jamie le percute. Avec l’élan, le mouvement provoque la chute du plateau que tenait le serveur, renversant ainsi une demi-douzaine de coupes vides qui s’éclatent au sol, avec celle que tenait le blond. Ce dernier lance un regard à Zacharias et lui fait un signe de tête lui intimant de profiter de la confusion pour déguerpir. En plus de créer une petite diversion, il avait réussi à se débarrasser de la coupe sûrement pleine d’empreintes et de traces ADN que ses collègues auraient très certainement ramassée avec intérêt. Une pierre, deux coups. Jamie s’excuse auprès du serveur et profite de la confusion pour s’éloigner tranquillement, comptant les secondes dans sa tête, prenant soin de faire semblant d’être intéressé par une autre œuvre avant de rejoindre la troisième salle à gauche. Heureusement, personne n’était en vue, alors sans perdre de temps, il prend la sortie de secours où devait l’y attendre son faussaire préféré.

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

Jusqu'à encore récemment, Zacharias n'était pas réellement du genre à croire à tout ça, au destin, à la prédestination ou ce genre de choses, mais depuis que son chemin avait croisé celui de Jamie, ma foi, il était peut-être un peu moins catégorique sur le sujet, dirons-nous. Parce que oui, au final, cette rencontre ça avait été un mal pour un bien, un très grand bien même, s'il avait son mot à dire, surtout après la soirée qu'ils ont partagé récemment... Mais oui, n'en restait pas moins que toute cette situation avait un potentiel particulièrement explosif et dangereux, pour l'un comme pour l'autre. Car clairement, Jamie compromettait son éthique professionnelle et pas qu'un peu en étant là ce soir et en faisant en sorte que le faussaire puisse s'échapper, et lui, risquait sa vie. Dans le sens où s'il se faisait prendre, il finirait ses jours en taule, pas dans le sens où quelqu'un voudrait lui faire la peau... Quoique, peut-être que quelque part, il avait énervé quelqu'un assez pour ça -vu le spécimen, ça serait pas si surprenant que ça-. Et pourtant, la tentation de continuer leur petit jeu du chat et de la souris est toujours bel et bien présente, puisque c'est ce qu'ils font à peine se retrouvent-ils et ce malgré les circonstances qui sont peu propices. Surtout qu'il comprend que cette fois-ci, il se pourrait bien que le piège se referme réellement sur lui, vu l'avertissement que le blond lui donne, presque comme une supplique, montrant sans le vouloir du coup, son attachement à lui. Il n'en fait pas mention certes, mais croyez bien que ça ne lui échappe pas.

Alors pour une fois, il arrête de faire l'idiot et il avise rapidement une façon de quitter les lieux au plus vite sans se faire repérer. Par chance, il connaît les lieux -et est méthodique dans son genre, au point d'en avoir appris aussi le système d'alarme- et sait comment se tirer de là sans déclencher un incident et il donne donc rendez-vous à l'agent là-bas. Car clairement, il ne lui laisse pas le choix que de venir avec lui. Il hoche la tête simplement quand il regarde vers lui, sa distraction magistralement orchestrée -il le complimentera sur ça plus tard par contre- et il profite du chaos engendré pour s'éclipser. Il se faufile dans la foule, en prenant soin d'éviter au mieux les caméras disposées un peu partout et accède, par chance une fois de plus, sans trop de mal à la porte en question, qui n'est pas gardée et dans une pièce où personne ne se trouve pour le moment. Il prend le soin de rester dans la pénombre, pour ne pas s'exposer inutilement -il aurait peut-être mieux fait de se contenter d'une veste de costume noire plutôt que celle qu'il porte pour le coup, mais il ne pouvait pas savoir- et attend donc que Jamie vienne le rejoindre, le timing donné touchant à sa fin.

Et le voilà qui arrive et le visage de Zach retrouve presque aussitôt un fin sourire. Il le voit s'approcher de lui, regarder par-dessus son épaule pour s'assurer qu'il n'a pas été suivi sans doute, et s'arrêter à sa hauteur. « Heureusement que je connais quelqu'un qui peut s'occuper de leur système de surveillance aussi... » annonce-t-il parce qu'il se doute qu'une fois l'échec de leur opération constaté, les collègues de Jamie demanderont à voir les bandes vidéos et il sait qu'on l'y trouvera lui et le blond, et il était hors de question qu'il perde sa place comme ça. Il fixe alors l'autre homme, s'apprêtant à le remercier pour ce qu'il venait de faire quand il entend des bruits de pas approcher. Il l'attire par le col de sa chemise presque aussitôt et l'embrasse, passant son bras autour de sa taille pour bonne mesure et son instinct était le bon, les pas appartiennent à d'autres visiteurs, qui eux cherchaient vraiment un endroit calme pour s'amuser eux aussi. Un toussotement gêné et des excuses marmonnées, les deux repartent comme ils sont venus et Zacharias quitte les lèvres de l'agent, un sourire aux lèvres. « Pardon pour ça... même si je me doute que je n'ai pas vraiment à m'excuser de t'avoir embrassé à nouveau... Ça m'avait manqué d'ailleurs... » avoue-t-il alors, avant de se rendre compte qu'il aurait peut-être mieux fait de garder ça pour lui. Il se ressaisit donc et regarde vers la porte puis vers Jamie ensuite. « On ferait mieux de filer, si on veut échapper à tes collègues. » dit-il sans plus de cérémonie, appuyant sur la barre de la porte pour l'ouvrir, quittant le bâtiment.

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

En terme de diversion, il faut dire que Jamie savait se débrouiller. De nature un peu maladroite, il aimait exagérer le trait pour provoquer de petites catastrophes comme maintenant. Rien de bien méchant en soit, quelques flutes brisées et un serveur confus, mais surtout l'attention de la foule totalement absorbée par le fracas du plateau. L'art de l'illusion et de la diversion, Houdini serait sûrement fier de là où il était. L'agent d'Interpol n'a pas besoin d'insister avec son signe de tête, le faussaire savait très bien ce qu'il était en train de faire et il le voit bientôt se faufiler entre diverses personnes pour quitter les lieux. Alors Jamie en fait des caisses, s'excusant mille fois auprès du serveur, mais n'en fait pas trop non plus pour éviter d'attirer l'attention sur lui, ce n'était pas le but recherché, après tout, le musée était plein d'agents d'Interpol, mais il en ferait son affaire si jamais. Une fois que les choses se tassent, il s'éclipse à son tour, prenant soin de n'être vu de personne. Il fait un détour pour s'assurer que personne ne le suit et retrouve finalement le brun dans la fameuse salle où il lui avait demandé de le rejoindre. Il ne peut s'empêcher de sourire lorsque ses yeux se posent sur lui, pas de sa faute, il avait cet effet là sur lui et c'est justement ce qui lui faisait défaut. Arrivé à sa hauteur, il s'arrête, prêt à mettre la poudre d'escampette, un léger rire s'échappe de ses lèvres. « C'est une chance.. » Et effectivement, sans ça, ils se seraient fait coincer tous les deux, mais Jamie agent se doutait bien que notre faussaire avait de la suite dans les idées, sinon il ne l'aurait jamais suivi.

Il regarde de nouveau par-dessus son épaule, un peu à cran, il faut le dire lorsque son regard croise celui de Zach. Il sent bien qu'il est sur le point de lui dire quelque chose, sûrement allait-il lui demander de le suivre, mais bientôt, ses sens sont mis en alerte : quelqu'un venait. Jamie était prêt à le pousser vers la sortie pour que personne ne les remarque mais l'homme a semble-t-il une autre idée en tête et bientôt, il se retrouve attiré à lui par le col, ses lèvres contre les siennes. Très belle diversion ! Surpris -mais très agréablement, il faut le dire- il prolonge un moment le baiser, prêtant attention à ce qui se passait derrière lui, passant son bras autour de son cou, histoire d'être crédible voyez-vous. Et puis autant se faire un peu plaisir, non ? Il n'a même pas le temps d'en profiter que déjà, le baiser se rompt et le blond reprend ses esprits. Pas très professionnel, mais est-ce qu'il l'était vraiment depuis qu'il l'avait rencontré ? Pas tellement, après tout il était en train de faire capoter une arrestation pour ses beaux yeux. Il sourit malicieusement à ses mots, alors comme ça, ça lui avait manqué hein ? « Tu vas pas me faire croire que tu es désolé.. » dit-il en haussant un sourcil alors que son bras quitte son cou. « Et ça m'avait manqué aussi... » Et il n'y avait pas que ça qui lui avait manqué, oh ça non. Tout lui avait manqué : leur proximité, son sourire et.. tout le reste. Oui, il était foutu. Mais c'est la voix du brin qui le tire de ses rêveries, il devait effectivement filer. Seulement, il n'était pas sûr que cela soit une bonne idée. Une fois la porte ouverte, ils se trouvent face à un escalier de service. Un peu plus bas se trouvait une sortie de secours, donnant directement sur l'extérieur, tandis que cinq étages au-dessus se trouvaient les combles du bâtiment. Jamie savait de source sûre que certaines œuvres étaient entreposées là-haut, celles qui ne craignaient rien bien entendu car ce n'était pas tellement l'endroit pour. Il réfléchit à vive allure avant de se tourner vers Zach. « Reste ici. » dit-il avant descendre les quelques marches qui le séparaient de l'issue de secours. Arrivée devant elle, il l'ouvre et laisse la porte entrouverte, bien conscient qu'une alarme devait sonner quelque part, mais c'était justement cela qu'il voulait. Il remonte les marches, passent devant le faussaire avec un sourire avant de commencer son ascension. « J'espère que tu es en forme, y a cinq étages à grimper... » Oh il ne doutait pas de sa réponse, mais s'il pouvait l'embêter un peu, alors il n'allait pas s'en priver. Il commence dont à grimper les marches, une par une, pas besoin de faire du zèle si c'est pour être essoufflé au bout d'un étage. Et effectivement, un peu plus loin, ses collègues sont alertés par l'ouverture de l'issue de secours, signifiant que quelqu'un était sorti et donc enfui. Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que le fugitif est encore entre les murs. Oui, il y avait de la suite dans les idées, pourquoi chercher là où on ne soupçonnerait pas de trouver ?

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

Là il devait bien admettre que c'était un petit tour dont effectivement, le grand magicien aurait pu être fier s'il avait assisté à la scène. Créer un incident qui attirerait l'attention de tous et assez de confusion pour que le faussaire puisse en profiter pour disparaître. Clever, very clever... Est-ce que ça le faisait tomber un peu plus amoureux de l'agent pour le coup ? Oh oui, totalement même. Mais bon, il n'est pas le moment de penser à ça, ils ne sont pas encore sortis de l'auberge. Une fois dans la salle, Zacharias attend que Jamie le rejoigne et aussitôt ils sourient tous les deux comme des idiots. Ils ont fait un tour de force ici, mais il ne manque pas de souligner que pour que tout ceci soit un réel succès pour eux -car oui, ils sont en danger tous les deux à ce stade-, il va faire intervenir un de ses contacts pour effacer toute trace compromettante. Le brun soulève un sourcil à la réponse que lui lance alors l'autre homme, plus pour continuer leur petit numéro de flirt à base de piques et autres remarques sarcastiques, leur mode de communication préféré rappelons-le.

Et oui, il s'apprêtait bien à dire quelque chose quand ils entendent tous les deux que quelqu'un approche. Et si tous les deux ont une idée de comment détourner une nouvelle fois l'attention, Zach est le plus rapide cette fois-ci et la sienne est bien plus agréable que celle qu'avait le blond en tête, faut bien l'admettre. En profite-t-il allègrement sous prétexte de vendre la chose aux invités inattendus ? Oh clairement et une fois ces derniers repartis, il le fait d'ailleurs comprendre à Jamie. Qui ne croit pas une seconde qu'il soit désolé d'avoir pris cette décision, faisant naître un sourire en coin sur son visage presque aussitôt. « J'aurais essayé... » lance-t-il, un sourire amusé toujours sur les lèvres alors que l'agent recule et retire son bras qui s'était mis autour de son cou pendant leur étreinte. « Bon à savoir... » Oh pas qu'il en ai réellement douter mais comme dit, c'était quand même bien d'en avoir la confirmation de la part du principal intéressé. Mais hélas, pas le temps de trop s'attarder sur ce point là car ils ne sont pas encore tirés d'affaire. Ce qu'il fait remarquer en cassant un peu l'ambiance par la même occasion mais il fallait encore réussir à échapper aux chers collègues du blond, qui devaient toujours être à sa recherche.

Et si là lui pensait simplement à filer par la sortie de secours située en bas des escaliers, c'est au tour de son complice du jour d'avoir un petit éclair de génie. Il hoche la tête une fois pour lui faire comprendre qu'il ne bougerait pas et il l'observe disparaître dans la cage d'escalier. Il attend bien sagement et quelques secondes plus tard, il aperçoit la chevelure blonde  revenir vers lui, sans pour autant s'arrêter. Il hausse un sourcil interloqué pour le coup, et comprendre bien vite ce que comptait faire Jamie à présent, puisqu'il continue son ascension. « Je suis blessé que tu puisses dire une telle chose, surtout que tu sais très bien que je peux être très endurant dans les bonnes circonstances et avec une motivation appropriée... » Fait-il référence à leur nuit passée ensemble ? Oh oui, totalement mais la comparaison n'est pas tirée par les cheveux. Il tiendrait le coup pour ces cinq étages si ça voulait dire que par la même occasion, ça lui évitait de finir en prison. Puis, puisqu'il le suit, il a aussi une belle vu de là où il se trouve, quelques pas derrière lui. Non, il ne perdait pas le nord le bougre, jamais pour ce genre de choses, croyez-le bien. Une fois arrivés en haut des marches, il regarde vers Jamie et esquisse un sourire. « Et maintenant ? » demande-t-il, parce que si le plan se tenait, on ne viendrait pas les chercher ici clairement, restait un petit problème en soi, la porte fermée qui gardait la réserve. Et même s'il était tout à fait capable de s'occuper de la serrure, il préfère le voir s'essayer à l'exercice. Là encore, peut-être simplement pour le plaisir de ses yeux...

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

Intelligent, Jamie l'était assurément. Ce n'était pas le genre de flic à foncer la tête baissée à la première incartade ou alors impulsif comme d'autres pouvaient l'être. Il n'était pas agent de métier après tout, il avait tout appris dans les livres, pour le reste cela c'était fait sur le tas après être entré à Interpol. Se servir d'une arme d'ailleurs, très peu pour lui. En fait, il les avait en horreur. Il n'avait pas vraiment de raison de s'en servir après tout, les faussaires derrière lesquels il courait n'était pas du genre à s'en servir. Non, là on était sur un autre niveau d'intelligence criminelle et il faut dire que Jamie y avait pris goût avec le temps. On était loin de Holmes de Moriarty, mais vous voyez le genre ? La fascination devant l'intellect. Et Jamie était fasciné, oh ça oui. Un peu trop même, puisqu'il en était rendu à éprouver des sentiments pour l'homme qu'il était censé arrêter. La vie pouvait être une sacré farceuse parfois, pour ne pas dire autre chose. Donc tout ce petit numéro de diversion était certes improvisé, mais le blond savait également que cela plairait à Zach, parce qu'il le connaît bien finalement.

Mais le temps presse et ce petit flirt devait cesser, du moins temporairement. Les deux hommes se pressent vers la sortie non sans prendre quelques instant pour prendre un peu de bon temps. Bon d'accord, on parle d'un simple baiser, mais pour ces deux-là c'était beaucoup parce que c'était le premier contact qu'ils engageient depuis cette fameuse nuit passée ensemble. Donc forcément, le manque se faisait ressentir et oui parce qu'il en avait du manque, aucun des deux ne pouvait le cacher à vrai dire. Ce qui devait être un baiser de diversion devient bien plus que cela et c'est presque déchirant de relâcher l'autre homme. Mais bien vite, le but de sa venue lui revient très vite en tête alors Jamie se presse un peu plus. Son cerveau tourne toujours à vive allure et cherche la meilleure façon de fuir et justement, la meilleure qui lui venait en tête à cet instant précis était de ne pas fuir. Si vous couriez après quelqu'un, vous iriez directement vers une porte entrouverte non ? Parce que c'était par cette porte que le fugitif était censé être passé, alors que pas du tout, vous auriez fait ce choix par logique et dans la précipitation. Et c'est justement ce que Jamie voulait ici. Il comptait aussi sur l'intelligence très moyenne de ses collègues pour foncer encore plus vite dans la gueule du loup. Il fait donc le nécessaire avant de remonter les quelques marches, passant devant Zach non sans lui lancer une petite pique concernant son endurance. Il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était plus fort que lui, même dans les pires moments, il fallait qu'il le cherche. Et il le trouve sans soucis car le brun ne peut pas s'empêcher de répliquer et il n'en attendait pas moins de lui.  « Oh je le sais très bien oui... mais je ne suis pas contre une autre démonstration. » Et là encore, il parlait encore de son endurance et oui, ils flirtaient même en pleine fuite.

Arrivés en haut des escaliers, ils se retrouvent devant une porte derrière laquelle se trouvait la réserve sous les comble. L'avantage, c'est que cette dernière ne semblait pas récente sans pour être ancienne pour autant. Et maintenant... bonne question. Jamie n'était pas un as du crochetage à vrai dire. En fait, il n'y connaissait pas grand chose, juste les rudiments qu'on peut trouver sur le net en tapant "comment ouvrir une porte verrouillée" dans Google. Mais le blond avait envie de tenter, alors il retire son portefeuille de la poche arrière de son jean et en sort sa carte bancaire qu'il met sous le nez de Zach.  « Et maintenant, on va tenter avec ça. » dit-il avec un sourire qui cachait un léger manque d'assurance. Il approche de la porte, glisse la carte entre cette dernière et le montant avant de l'abaisser d'un coup sec, mais rien ne se passe. Evidemment...  « Je ne serai pas contre un peu d'aide.. ? » Il pourrait insister en essayant une deuxième fois, mais le temps pressait et il était hors de question que Zach se fasse prendre à cause de lui.

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

On sous-estime trop souvent l'attrait réel que peut avoir l'intelligence chez un partenaire. Mais pour certains, comme pour Zacharias donc, c'était une part importante d'un tout qui constituait les critères requis à avoir pour éveiller sa curiosité. Après des années sans jamais avoir été inquiété et voilà que le blond débarquait et avait failli mettre la main sur lui. Forcément que ça avait piqué sa curiosité au vif. Et plus il en avait appris sur l'agent et plus ce qu'il avait découvert lui avait plu. La preuve encore ici, avec son petit tour de passe-passe pour la diversion. Car pour lui, c'était assez rare de pouvoir trouver quelqu'un qui soit à la hauteur de sa propre intelligence. Oh il ne prétendrait jamais être digne d'un Moriarty -surtout que lui ne tuait personne- mais oui, il y avait là une fascination mutuelle entre eux, c'était une évidence. Pourquoi sinon ce cher Jamie prendrait-il autant de risques pour quelqu'un qu'il était en effet, rappelons-le, censé mettre derrière les barreaux.

D'ailleurs, il pourrait bien y finir aujourd'hui, s'ils ne parvenaient pas à échapper définitivement -pour cette fois- aux collègues de ce dernier qui devaient être à sa recherche. Alors même si le petit "entracte" dans la salle fut tout à fait agréable pour l'un comme pour l'autre puisqu'ils ont pu en profiter pour reprendre leur petit numéro de flirt -avec un prime un baiser digne de ce nom-, il fallait bien qu'ils se bougent de là au plus vite. Et à nouveau, ce fut au blond de trouver la solution. Il avait raison, le dernier endroit où on irait les chercher c'était là haut, puisqu'on pouvait aisément penser que la logique dictait que Zach prenne la fuite par la porte de secours. C'est ce que ferait n'importe quel criminel de base. Et ce à quoi penserait le flic moyen, qui par chance semblait aussi constitué la majorité des collègues de notre cher agent d'Interpol. Il l'attend donc patiemment le temps qu'il aille mettre son plan à exécution et rétorque évidemment à sa nouvelle petite provocation quant à son endurance. Oui, ils sont poursuivis mais ils ne peuvent pas s'empêcher de continuer à flirter pour autant, ils sont graves. Mais que voulez-vous, c'était si grisant tout ça puis c'était bien plus simple de prendre tout ça à la légère que de se dire, que ça pouvait tout aussi bien prendre fin s'il se faisait attraper. Et il préférerait éviter ça, surtout maintenant que l'autre venait de lui faire comprendre qu'il ne serait pas contre une autre démonstration de son endurance. Ce qui fait naître un large sourire sur son visage, encore plus une fois qu'il se retrouve derrière lui dans les escaliers, se rinçant l’œil sans retenue.

Arrivés en haut des escaliers, il demande en toute logique quelle est la suite des opérations à Jamie et l'observe sortir son porte-feuille de son jeans -ne ratant pas une miette à nouveau- et voit qu'il en tire une carte de crédit. Devrait-il lui dire que ça ne fonctionnera pas sur ce type de porte même si elle est ancienne ? Hum, peut-être, mais ça l'aurait privé de ce qui se passe ensuite et ça, il l'aurait regretté. Parce que c'est à la fois mignon de le voir essayer et de se dire que cet agent, en principe devant faire respecter la Loi, se retrouvait à fracturer une porte pour ses beaux yeux. Oui, il voulait donc savourer l'image et il le fait, avant de rire doucement quand face à son échec, le blond finit par lui demander un coup de main. « Pousse-toi et laisse faire les professionnels. » rétorque-t-il alors, tirant de la poche interne de sa veste un petit étui, qui, vous vous en doutez bien, contenait un kit de crochetage de serrure. Il le laisse se mettre de côté, lui adressant un clin d’œil au passage, avant de se mettre à l’œuvre et quelques secondes plus tard, de tourner la poignée de la porte, celle-ci s'ouvrant sans difficulté. « Après vous Agent Landry. » lance-t-il, sourire aux lèvres, désignant l'intérieur de la réserve de la main, se fichant -très gentiment malgré tout- de son vis-à-vis et de ses talents de criminels. « Je pourrais te donner des leçons si tu veux, ça t'évitera aussi d'abîmer tes cartes de crédit au passage. » ironise-t-il encore une fois, alors qu'il referme la porte derrière eux une fois Jamie entré.

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

Bien entendu qu'ils ne peuvent pas s'empêcher de flirter, même lorsqu'une équipe d'agent d'Interpol est à leurs trousses, c'était plus fort qu'eux. Bon à vrai dire, les agents d'Interpol étaient après les fesses du brun qu'ils pensaient maintenant dehors en train de prendre la fuite alors que la vérité était toute autre. L'un des leurs avait fait diversion pour cacher les dites fesses du brun dans un lieu surveillé. Intelligent non ? Ou alors complètement stupide, à vous de choisir. Mais on pouvait faire des choses assez stupides lorsqu'on était sous le charme de quelqu'un et c'est justement ce qui avait poussé Jamie à rester dans le musée après un petit tour de passe-passe dont il était assez friand, il faut le dire. Et puis, s'il pouvait épater un peu la galerie -à savoir Zach- il n'allait pas s'en priver. Le blond avait compris qu'il fallait briller d'intelligence aux yeux du brun pour avoir son attention, alors il ne se fait pas prier, par chance, il n'avait pas besoin de trop forcer. Après un énième stratagème, les voilà qui montent un escalier de service pour se réfugier dans les combles, là où on ne viendrait normalement pas les trouver. Mais c'est sans compter la porte fermée à double tour. Jamie devait une fois de plus briller par son ingéniosité pour les sortir de ce mauvais pas et s'il pouvait lui en mettre plein la vue, ça l'arrangerait... Le comble quand même pour un agent des forces de l'ordre de vouloir impressionner un criminel -aussi innofensif soit-il, enfin on se comprend. Mais c'était plus fort que lui, il n'avait pas envie de le voir sous les verrous.

Jamie sort sa carte bancaire de son portefeuille et la brandit comme s'il brandissait l'outil ultime. Il n'était sûr de rien, mais il voulait tenter l'expérience. Il essaie donc en se remémorant ce qu'il avait vu sur Internet et échoue lamentablement, perdant en plus sa carte bancaire qui tombe de l'autre côté de la porte, dans l'autre pièce. Le temps presse et il finit par demander un coup de main, se doutant bien que le brun était plus doué que lui en la matière. Il esquisse un sourire et hausse exagérément les yeux au ciel lorsqu'il lui demande de se pousser, ce qu'il finit par faire. Il lâche un petit rire en le voyant sortir le parfait kit du cambrioleur.  « Forcément Monsieur se promène toujours avec son kit de crochetage, j'aurai dû le savoir... » Quand bien même, il aurait été incapable de s'en servir, mais ils seraient déjà rentrés s'il le lui avait dit plus tôt. Quoiqu'il en soit, il le regarde faire et n'est même pas surpris de voir la porte s'ouvrir quelques secondes plus tard.  « Merci bien... » dit-il en entrant dans la pièce, ramassant sa carte bancaire par la même occasion.  « C'est ça fait le malin ! Tu aurais pu me le dire plus tôt que tu étais équipé, ça m'aurait évité de passer pour un imbécile. » Mais ils ne pouvaient pas remonter le temps et puis cela les avait amusé après tout, pas de quoi s'attarder.  « Mais je ne dis pas non à un cours particulier sur le crochetage de serrure, si tu as du temps à m'accorder dans les prochains jours.. » La pièce dans laquelle ils se trouvaient servait de petit entrepôt pour les oeuvres d'art en transit, celles qui ne craignaient pas tellement l'humidité, la chaleur ou encore le froid. Il s'agissait plus d'un débarras qu'autre chose à vrai dire, c'était poussiérieux et sombre, mais au moins personne ne viendrait les chercher ici, enfin c'était le plan de Jamie. Ce dernier s'avance dans la pièce et finit par trouver une petite banquette dans un recoin et s'y assoit, lâchant un soupir de soulagement, ravi de relâcher un la pression. Autant prendre leurs aises, dieu seul sait combien de temps ils allaient attendre ici le temps que les choses se tassent dehors.

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

Vous savez bien ce qu'on dit, chassez le naturel et il reviendra toujours au galop. On en avait la preuve une fois de plus ici avec ces deux idiots, incapables de s'empêcher de se tourner autour alors même qu'ils étaient poursuivis par les collègues de Jamie. Collègues qui heureusement pour eux, ne sont pas du genre à trop forcer à faire fonctionner leurs méninges au-delà du strict minimum. Et grâce au contraire, à l'ingéniosité de l'agent, ils arrivent à se trouver une bonne diversion pour s'échapper du musée et aussi une planque improvisée pour attendre que les choses finissent par se tasser. Un peu petit tour de passe-passe, il faut l'avouer et Zacharias s'étonne encore de voir avec quelle facilité celui qui était censé le mettre sous les verrous redoublait de zèle pour éviter qu'il n'en arrive là. Et s'il c'était agit de n'importe qui d'autre que lui, il aurait aussi fortement suspecté que tout ça n'était qu'un subterfuge pour le coincer plus tard, quand il s'y attendrait le moins ou qu'il aurait suffisamment baissé la garde. Ça serait ce que lui aurait fait à sa place à dire vrai, si leurs rôles étaient inversés et surtout, si aucun sentiment n'était impliqué là dedans. Ce qui on s'en doute à présent, n'était pas le cas pour eux car il y a très clairement quelque chose qui couvait entre ces deux là, et ce depuis le départ -enfin leur première vraie rencontre plutôt-. Difficile, voir impossible de le nier quand on les voient ainsi évoluer ensemble, à se chercher comme le feraient deux adolescents en pleine crise d'hormones.

Cela se vérifie une fois de plus avec cet échange alors que le blond tente d'ouvrir la porte de la remise avec sa carte de crédit. Zacharias sait que ça ne pourra pas fonctionner, mais il s'amuse de le voir essayer et échouer comme il s'y attendait. Ce qui lui donne le prétexte de le taquiner à nouveau alors qu'il tire de sa veste l'outil adéquat pour la situation. « Tu aurais du oui... Car tel un scout, un bon faussaire se doit de toujours être paré à toutes éventualités. » argue-t-il en souriant tandis qu'il s'occupe de la serrure avec une facilité évidente. Quelques secondes plus tard, la porte ouverte, le brun l'invite à entrer dans la pièce tout en lui proposant de lui donner une petite leçon de crochetage, histoire qu'il s'évite une telle déconvenue à l'avenir. Il sourit en coin à ce qu'il dit alors, haussant un sourcil équivoque. « Tu es bien placé pour savoir que je suis toujours très bien équipé... » lance-t-il avec un sourire satisfait sur le visage avant de poursuivre. « Et me priver d'une telle scène ? C'est mal me connaître, et puis tu es un imbécile très charmant. » Il referme ensuite la porte derrière eux et se laisse quelques secondes pour s'habituer à la pénombre régnant et à la poussière que leurs entrées soulèvent. Dieu merci, il n'était pas allergique. Il observe les lieux lui aussi, mais plus avec un intérêt personnel évidemment, c'était un peu un coffre au trésor pour lui, avec certaines toiles mises de côté ici qu'il donnerait cher de pouvoir observer de plus près encore. « Avec grand plaisir, mais tu sais que tu n'as pas besoin de tels prétextes pour me voir si tu en as envie, pas vrai ? » souligne-t-il tout en s'avançant vers lui sans pour autant le rejoindre sur la banquette, mains dans les poches, contemplant toujours avec intérêt les tableaux et autres œuvres environnantes pour le moment.

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

Le voir derrière les barreaux était la dernière de ses envies à Jamie qui faisait tout son possible depuis plusieurs années pour éviter la prison à Zacharias. Il était censé l'arrêter, c'était son job après tout, mais au fur et à mesure où il le rencontrait et apprenait à le connaître, cela lui était devenu impossible. Eh oui, chacun avait ses petites faiblesses, mais là Jamie avait touché le gros lot et dans tous les sens du terme. S'il avait su qu'il rencontrerait quelqu'un qui le ferait douter de ses propres capacités… mais vous savez ce qu'on dit, avec des si, on refait le monde. Et à bien y réfléchir, pas sûr que Jamie voudrait changer quoique ce soit à la situation. Alors bien sûr, elle était plus que compliqué car Zach était censé faire partie du monde criminel, mais là était justement le problème : il avait du mal à le considérer comme tel. Bon certes, copier des oeuvres de maîtres ce n'était pas légal, mais est-ce que c'était pire que de vendre des armes ? Vous voyez ce qui se trame dans le cerveau du blond depuis cinq ans ? Peut-être que c'était lié au fait que lui-même était un esthète et que l'art et une grande partie de sa vie, très certainement… Ou alors c'était parce qu'il était tombé sous son charme aussi rapidement que la réciproque était vraie ? Toujours est-il qu'il ne pouvait se résoudre à arrêter le brun, il préféréait lui éviter la prison, même si cela devait lui coûter son travail. Oui, l'amour rendait aveugle et un peu con, mais ça ce n'était un secret pour personne.

Et il fallait être aveugle pour ne pas voir qu'il y avait quelque chose entre ces deux-là. La façon dont ils se regardaient, se parlaient, se tournaient autour… tout laissait à penser qu'ils se plaisaient, mais ça, c'était leur petit secret car ils se permettaient cette proximité que lorsqu'ils étaient sûrs qu'ils étaient seuls. Inutile de se mettre en danger inutilement et puis il y avait quelque chose de grisant de faire comme s'ils ne se connaissaient pas ou peu, lorsqu'ils étaient en public. Jamie lève les yeux au ciel lorsque le brun lui fait remarquer qu'il était paré à toute éventualité, mais il ne peut s'empêcher de sourire, attendrit par cet idiot. « Et l'éventualité de te faire arrêter en plein milieu de vernissage, tu t'y étais préparé peut-être hm ? » Un partout, la balle au centre. Clairement, si Jamie ne s'était pas pointé, Dieu sait ce qu'il serait advenu à Zach, surtout depuis le temps qu'il passait sous les radars. Quoiqu'il en soit, il arrive à ouvrir la porte, le contraire l'aurait surpris et puis, il pourrait continuer à se servir de sa carte bancaire sans problème. Il rit, amusé par la répartie du brun qui l'amusait toujours autant et puis il avait cette faculté de flirter avec lui quoiqu'il arrive, même lorsqu'il le traitait d'imbécile. Non mais vraiment, qu'on lui vienne en aide ! Les voilà enfin cachés dans cette réserve pour un petit moment, au moins jusqu'à ce qu'Interpol cesse les recherches dans le quartier. La poussière oui, était archi présente et était visible dans les rais de lumières flitrés par les planches de bois vissés aux fenêtres. L'endroit était étrangement cozy pour Jamie qui se détend presque instantanément et trouve d'ailleurs refuge sur une banquette. « Je sais bien, mais où est le fun sinon ? » répond-il en souriant, avant de redevenir plus sérieux. « Et puis c'est pas comme si on avait le choix..  » ajoute-t-il en haussant les épaules. L'un était recherché par les autorités, l'autre était l'autorité.. cherchez l'erreur. Ils ne pourraient jamais s'afficher en public, du moins c'était mal parti, mais Jamie refuse d'y penser pour le moment. Il l'observe regarder les oeuvres entreposées dans la remise, un sourire aux lèvres, ce n'était pas le meilleur endroit où emmener un faussaire certes, mais c'était le meilleur endroit pour emmener deux passionnés d'art comme eux. Il y avait pire comme rencard ! Le blond retire son téléphone de sa poche et l'éteint avant de retirer la batterie, on n'était jamais sûr… Il reporte de nouveau son regard vers le brun et quitte la banquette pour le rejoindre. « A la recherche de ta prochaine victime ?  »

sometimes, rules are meant to be broken

ou quand le chat décide de laisser s'échapper la souris...

Il est vrai que sous ses airs détachés, Zacharias ne donnait pas réellement l'air de noter les efforts et les sacrifices personnels que faisait Jamie pour éviter qu'il se retrouve sous les verrous mais croyez bien qu'il le sait, qu'il lui imposait cela d'une certaine façon, de part cette relation qui s'était nouée entre eux au fur et à mesure de leurs entrevues et de leurs échanges. Car il était loin d'être stupide, rappelons-le et il savait que s'il était tombé sur un autre agent que lui, cela ferait déjà belle lurette qu'il serait pensionnaire d'une belle petite cellule. Car oui, aux yeux de la loi telle qu'elle était faite à ce jour, il était bel et bien un criminel. Même si en théorie, il était très loin d'être un psychopathes près à tout pour se faire du fric, un salopard qui vendait de la drogue ou des armes et qui donc répandaient le sang derrière lui. Non, lui se contentait de vendre des faux parce que d'autres en avaient besoin. Mais bon, ça restait illégal oui, il en avait peut-être parfois profiter pour arnaquer des millionnaires un peu trop vaniteux au passage -un petit plaisir perso d'ailleurs-. Toujours est-il que sur le papier oui, ces deux là devraient se haïr et ne rien vouloir à faire avec l'autre, mais c'était bien tout le contraire ici. Et c'était certes grisant par certains aspects, mais ça restait avant tout compliqué à gérer. Surtout quand vous éprouvez le besoin de rendre les choses plus concrètes, parce que les incartades occasionnelles, ça allait et c'était toujours du genre très agréable mais il faudrait bien qu'ils se rendent à l'évidence à la fin, un jour ou l'autre...

Et l'évidence elle était là, il n'y avait qu'à les voir flirter comme ils le faisaient alors que la situation devrait plutôt les encourager à se tenir à carreau. Mais c'était tellement facile face à Jamie aussi, de le chercher, sachant très bien qu'il le trouverait en retour. Zach avait aussi ce don de toujours trouver une façon de flatter le blond, même en l'insultant -gentiment- car il était loin d'être un imbécile, il venait de le prouver avec son petit tour de passe-passe. « Je quitte toujours mon appartement en me disant que c'est peut-être la dernière fois que j'en sors puisque je suis recherché. Donc je l'étais, ou en tout cas j'aurais bien trouvé comment m'en sortir le cas échéant. » Ah ça, veuillez bien croire qu'il aurait su comment se faufiler comme une anguille à un moment ou un autre, par une pirouette dont il avait le secret. Comme il lui montrait par la même occasion, qu'il avait aussi toujours une réponse à tout. Et tout cela faisait bel et bien partie intégrale du charme de notre cher faussaire.

A présent à l'abri et enfermés là pour un moment, et vu où ils sont, forcément que l'attention du brun est plus tournée vers les œuvres pour le moment que sur Jamie -qui est une œuvre d'art en soi aussi, de son point de vue-. Pour ainsi dire, avoir un faussaire -et amoureux d'Art- dans un grenier rempli de toiles, c'était comme mettre un ours devant un pot de miel. Il se contente donc de simplement sourire à la réponse que l'agent lui offre quant au prétexte pour se voir et acquiesce pour le reste. Non, pour le moment comme pour l'avenir en principe, pas le choix pour eux que de continuer à se cacher et à garder leur relation secrète s'ils voulaient qu'elle se poursuive. Son attention est tout de même retenue par notre cher agent qui l'alpague en lui demandant s'il était à la recherche de sa prochaine victime. Formulation qui évidemment, le fait rire et il pose son regard sur lui, ne répondant pas tout de suite, laissant justement son regarde le faire à sa place. Ainsi que son sempiternel sourire en coin. « Oh mais ne t'en fais pas pour ça, je l'ai déjà trouvée... » lui rétorque-t-il en se rapprochant de lui. Elle était toute trouvée oui, surtout que ma foi, il faudrait bien trouver une façon de passer le temps jusqu'à ce que la côte soit dégagée pour qu'ils puissent sortir de là, alors autant le faire d'une façon qui soit profitable, pas vrai ? Puis ça n'était pas comme si Jamie allait dire non à sa proposition de toute manière, il le savait. Et voilà comment nos deux spécimens finissent par s'envoyer en l'air dans la remise, avant de s'éclipser quelques heures plus tard, ayant échappés aux autres et ayant pris du bon temps au passage... Après tout, qui sait quand ils se reverraient la prochaine fois. On peut donc dire que tout ça était un bon quid pro quo pour tous les deux. Et une sacrée anecdote à garder en mémoire, même s'ils en avaient déjà plus d'une à leur actif depuis 5 ans.