took you long enough

Took you long enough...

Starting tonight and from now on, we'll never be the same again.

Ce soir comme tous les soirs depuis que tout ce petit manège avait commencé entre eux il y a bientôt trois mois de ça maintenant, Alejandro rentrait chez lui en ayant qu'une seule et unique envie, se prendre un verre. Et par un verre, j'en entends bien sûr plusieurs. Parce que non seulement il avait du continuer à faire comme si de rien n'était, comme si tout était normal entre son coéquipier et lui quand plus rien n'allait en vérité -faut dire qu'il avait encore le coup du cadeau de Saint-Valentin en travers de la gorge, pour ne rien arranger-. Pas spécialement rancunier en général Reyes, mais là, faut quand même dire que c'était un coup bas de la part de Fergus d'avoir fait ça. Mais depuis une semaine maintenant, il devait aussi travailler seul, puisque monsieur avait réussi à se faire mettre à pied après avoir insulté le divisionnaire devant tout le commissariat. Il a pourtant tenté de l'en empêcher en lui lançant un regard noir pour lui dire de la fermer, mais une fois de plus, la grande gueule d'Hendricks s'était ouverte et voilà où on en était rendus.

Une fois le seuil franchi et sa veste accrochée dans l'entrée, il va donc direct dans le salon et se sert le premier verre de la soirée. Il n'a même pas la force de prétendre réfléchir à ce qu'il allait se faire à manger ce soir parce qu'il n'avait pas réellement faim de toute manière. Les deux trois donuts avalés pendant la journée au poste ferait office de repas pour aujourd'hui. Puis ça l'arrangeait presque, au moins comme ça, l'alcool ferait plus vite son office s'il avait l'estomac vide. Il garde son verre en main et va voir son répondeur mais aucun message de sa mère ou des autres, si bien qu'il commence à se dire que peut-être ce soir, il allait enfin pouvoir passer une soirée à peu près tranquille. Parce qu'il ne l'avait pas appelé depuis... bah à vrai dire, depuis la suspension de Fergus. Est-ce qu'il savait qu'inconsciemment il aurait lâché le morceau s'il l'avait eu au bout du fil ? Peut-être. Du coup, il se doutait que lorsqu'il appellerait, il allait se prendre une petite soufflante de sa part, le traitant de fils indigne pour l'avoir laisser sans nouvelles pendant aussi longtemps alors qu'elle savait très bien qu'il allait bien parce que son cousin jouait les espions pour elle, il le savait. Alors oui, ce soir, pour une fois qu'il est seul, relativement tranquille chez lui et crevé, il allait profiter.

Il trempe donc ses lèvres dans le liquide ambré et laisse la première gorgée lui brûler l’œsophage d'une chaleur un peu trop familière... Il avance vers le canapé -oui il finira encore sans doute par s'endormir une fois de plus-, choppe la télécommande de la télé et allume cette dernière pour se mettre à zapper, tout en s'affalant dans le canapé, verre en main. Il retire sa chemise qui finie sur le fauteuil d'à côté avec une autre qui n'a pas bougé depuis deux ou trois jours déjà. Il s'en fout après tout, personne ne vient ici, alors pourquoi s'emmerder à ranger ou à se soucier de la tenue dans laquelle il était. Il zappe jusqu'à trouver un truc à regarder qui ne lui donne pas tout de suite envie d'éteindre l'écran et continue de siroter son verre de temps à autre pendant une petite heure. Lorsqu'il constate qu'il est vide, il grommelle une seconde -pourquoi n'était-il pas encore Jedi pour amener la bouteille jusqu'à lui par la Force- et se force donc à quitter le canapé car l'envie de s'abrutir était plus forte que celle de rester bien sagement le cul collé dans son canapé. Il se verse donc un second verre de whisky et repose la bouteille sur le meuble où elle trône habituellement avec les autres bouteilles d'alcool, recommençant le même "rituel" que pour le premier, laissant la première gorgée descendre avant de retrouver sa place sur le canapé en attendant qu'il finisse par tomber de sommeil devant la télé. Sauf que, alors qu'il commence à revenir vers le canapé, on toque à sa porte. Il fronce les sourcils aussitôt. Il n'attendait personne et certainement pas à cette heure-ci. Il pose son verre sur la table basse et va vers l'entrée, et quelle n'est pas sa surprise quand il découvre derrière la porte... Fergus. « Une semaine sans un seul signe de vie et maintenant tu te pointes à ma porte à cette heure là ? T'as vraiment aucune gêne, Hendricks, rentres chez toi. » Pour ne pas tout simplement lui balancer un petit va te faire foutre mais c'est tout comme, et agacé et las de son petit jeu d'indécis, il commence à lui refermer la porte au nez. Il était pas d'humeur et si l'autre avait tant de choses à lui dire, il aurait pu appelé avant.

Took you long enough...

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Il aura fallu une suspension pour que Fergus agisse enfin. Dans son propre intérêt, mais pas seulement, pour celui de tout son entourage. Voilà une semaine qu'il avait rendu plaque et arme de service suite à une insubordination de sa part à laquelle tout le commissariat avait pu assister en direct. Il faut dire que le blond était à bout de nerfs depuis plusieurs mois, depuis cette fameuse planque avec son coéquipier, depuis qu'il avait commis cette fatale erreur de tomber dans ses bras. Erreur toute relative, mais on y reviendra. Flic infidèle, voilà ce qu'il était devenu, alors qu'il était sur le point de se marier. Là encore tout était relatif puisqu'il ne s'est jamais intéressé de près ou de loin à ce mariage et à ses préparatifs, trop occupé à se noyer dans son déni et dans les sentiments qu'il éprouvait pour Alejandro. Une situation qui lui a donc totalement échappé et pour un type qui adorait contrôler ce qu'il ressentait, disons que la soupape a fini par sauter. Un interrogatoire, un suspect récalcitrant qui avait parfaitement su où appuyer pour faire disjoncter le lieutenant de police qui l'a très vite collé contre le miroir sans tain de la salle d'interrogatoire. C'est Alejandro qui les avait séparés avant que le plus jeune ne soit convoqué par le divisionnaire, mais à peine arrivé sur le pas de sa porte, les remontrances ont fusé et Fergus a littéralement envoyé son responsable se faire voir. Textuellement. Autant dire que cette réflexion n'est pas passé auprès du divisionnaire qui l'a immédiatement suspendu. À croire que le blond n'avait attendu que ça, puisque quelques secondes plus tard, il avait déjà débarrassé le plancher, pour le plus grand bonheur de tout le monde, y compris lui-même.

Le souci avec cette semaine de repos forcé, c'est qu'il était contraint de rester chez lui : dernier endroit où il voulait être. La relation avec Amelia était plus que tendue depuis des semaines, et le canapé était devenu son meilleur ami depuis un moment déjà. Et il avait fallu que cette semaine coïncide avec les quelques jours de congés qu'avait pris sa fiancée.. Non, il ne pouvait clairement pas rester dans la même pièce sans se sentir coupable et sans avoir l'impression qu'une immense flèche pointait au-dessus de sa tête indiquant "INFIDÈLE". Il avait vite trouvé une solution -pour ne pas dire fuite- à ce problème : sa famille. Sa mère et ses sœurs se plaignaient bien souvent qu'elles ne le voyaient pas assez souvent alors c'était le moment pour lui de passer un peu de temps avec ses dernières. C'est Winnie, son aînée qui a été la première à avoir cet honneur. Un honneur de courte durée, car son travail ne lui permettait pas de l'accueillir trop longtemps, mais Hendrick était largement compréhensif, ils étaient tous les deux dans les forces de l'ordre après tout. Ses deux autres sœurs ont également eu le droit à sa visite avant qu'il n'aille voir celle qui l'avait élevé. Il avait préféré garder sa chère maman en dernier car il savait qu'il ne pourrait rien lui cacher. Et c'est effectivement le cas, après quelques minutes d'une bataille intense de regards, Fergus finit par cracher le morceau et lui révèle son problème. Il ne lésine pas sur les détails et il faut dire qu'il ne s'attend pas à la réaction qu'a eu Mrs Hendricks. Bon, elle lui a passé un savon, rien d'étonnant, mais elle disait surtout de récupérer son partenaire avant qu'il ne soit trop tard. Et c'est ainsi, sur la route du retour, que le blond planifie sa rupture avec Amelia.

Fergus reste un moment, assis au volant de son pick-up, les yeux humides. C'était fait. Il avait tout anticipé, pensé au pire, mais pas à la tournure qu'avaient les événements. Alors, oui, Amelia n'était pas ravie et avait fondue en larmes, mais tout dans sa réaction montrait qu'elle s'y attendait. Les signes ne l'avaient pas trompé et le policier ne lui avait pas fait miroiter un quelconque avenir radieux depuis des mois maintenant. C'était une question de jours, de semaines peut-être, toujours est-il que la jeune femme avait espéré qu'il se reprenne et maintenant qu'elle connaissait la vérité, elle lui en voulait d'avoir attendu autant de temps avant de lui avouer la vérité. Puis elle lui avait posé la question à laquelle il ne s'était pas préparé : est-ce qu'il l'avait au moins aimé ? Ne serait-ce qu'un petit peu ou quelques minutes ? Fergus n'avait pas su répondre, son silence parlant pour lui, marquant ainsi la fin de cette relation. Il devrait être triste ou même se sentir coupable, mais le blond ressentait surtout un immense soulagement, aussi égoïste soit-il. Il avait arrêté de se fourvoyer pour la première fois depuis des mois, des années et ce poids qui le rongeait depuis lors, s'envolait peu à peu. Le cœur un peu plus léger, il démarre le pick-up et prend la direction de West Side. C'est lorsqu'il frappe à la porte de l'appartement d'Alej qu'il se rend compte qu'il avait fait le mort pendant une semaine durant et ça, c'était une erreur qu'il allait chèrement payer, il le savait que trop bien. Même si la tension était plus qu'électrique entre eux depuis des mois, il allait en entendre parler un moment. Et cela se confirme lorsque la porte s'ouvre enfin sur un Alejandro à la mine fatiguée -et alcoolisée on va se mentir et puis il le connaissait par cœur- et renfrognée dès qu'il le voit. Pas surpris par sa réflexion, il a juste le temps de placer son pied entre la porte et son cadre, l'empêchant de la lui claquer au nez. « S'te plaît attend ! » s'exclame-t-il en s'aidant de son bras pour maintenir la porte entrouverte dans le cas où le brun insisterait en lui écrasant le pied. « Alej, écoute moi... j'ai.. j'ai rompu. » finit-il par dire, le cœur battant, espérant que cette information allait changer la donne. Il savait que cela ne suffirait pas. Pas totalement du moins, mais il fallait qu'il commence quelque part.

Took you long enough...

Starting tonight and from now on, we'll never be the same again.

Oh il était bien conscient que tout ça n'était certainement pas la meilleure façon de gérer tout ce qu'il ressentait, ce qui le travaillait de l'intérieur mais puisqu'il n'avait pas la possibilité d'en parler à qui que ce soit et encore moins avec le principal intéressé, ma foi, il gérait comme il pouvait. Hors de question de parler de ça avec son cousin parce qu'il savait très bien ce qu'il lui dirait, de confronter le problème plutôt que de continuer à l'ignorer, sauf que, il ne l'ignore pas le problème, c'est pas lui qui se complait dans le déni... Avec sa mère ça prendrait des proportions bien trop grandes et il n'avait guère envie d'une, de créer une source d'angoisse de plus pour sa mère à son sujet, et de deux, encore plus de problèmes qui viendraient inonder son cerveau une fois qu'il serait seul chez lui. Alors certes, son foie finirait peut-être par lui rendre la monnaie de sa pièce par la suite, mais pour le moment, c'était la seule méthode effective pour qu'il puisse se vider l'esprit, assez en tout cas pour qu'il puisse espérer dormir quelques heures, se laissant abrutir par l'alcool au passage.

C'était donc ce qui était en effet au programme pour lui ce soir et rien n'allait venir l'en détourner pour une fois. Un peu de calme et surtout de répit pour le brun qui a du enchaîner une masse de boulot importante cette semaine grâce à la mise à pied de son coéquipier. Comme quoi, quoi qu'il fasse, même absent, Fergus restait là et c'était bien ça le fond du problème, pas vrai ? Il n'arrivait pas à se le sortir de la tête. Bon, vous me direz, difficile de passer outre quand vous êtes collés ensemble près de dix heures par jour. Mais c'était surtout de devoir faire comme si tout allait bien qui le fatiguait le plus parce qu'il avait horreur de ça. Oui, par moments, il pourrait lui en coller une à cause de son caractère de cochon, pour ses crises de nerfs et tout le reste et dernièrement, c'était pas passé loin pour que ça finisse par arriver... Fergus avait accumulé les conneries et les coups bas faut dire. Mais pourtant, ça n'avait pas fait taire ou disparaître ses sentiments à son égard. Ceux-là même qu'il taisait déjà depuis des années de toute façon. Disons simplement qu'il commençait à se dire que peut-être, il était temps d'avancer puisque de toute manière, cette relation était vouée à l'échec avant même qu'elle n'aie vu le jour. Trop de complications passées ou à venir, trop de drama, trop de temps perdu, trop de non-dits...

Il venait donc de se servir son second verre quand on frappe à sa porte. N'attendant personne, encore moins à cette heure-ci, Alejandro va ouvrir la porte et s'étonne d'y trouver son partenaire. Mais si ce dernier s'attendait à un accueil chaleureux, il allait repasser parce qu'il n'avait clairement pas envie de lui parler. Ce qu'il lui fait très subtilement comprendre en l'envoyer promener -car croyez bien qu'il a bien envie d'accompagner sa parole d'un beau geste qui transmettrait tout aussi bien le message...- Fidèle à lui-même, cette tête de mule qu'il est et a toujours été, Fergus fait du forcing en bloquant sa porte du pied. pas d'humeur, le brun est prêt à en effet, le lui péter s'il le faut mais lorsqu'il l'entend dire qu'il venait de rompre, il est pris de court, ce qui lui fait relâcher la pression sur sa porte. « Et tu viens me dire ça maintenant ? Ça n'aurait pas pu attendre demain ? » Pas réellement la réponse que le blond attendait, ça il était prêt à le parier mais c'est tout ce qui parvient à sortir et qui ne le fasse pas lui claquer la porte au nez. Car après tout, qu'est-ce que ça changeait au juste ? Ok, il n'était plus fiancé, mais est-ce qu'il allait enfin assumer ses sentiments pour lui pour autant ? Non, rien n'était moins sûr, vu par quoi il avait fallu en passer pour qu'il réalise tout ça déjà, pour le brun ça ne garantissait absolument rien en vérité. Las, il finit par lâcher la porte et reprendre le chemin de son salon tout en buvant une longue gorgée de son verre, laissant à Fergus le loisir de fermer la porte ou se barrer, au choix, mais il était clair qu'il n'était pas réellement dans les meilleures conditions d'écouter ce qu'il avait à lui dire pour le moment... Compréhensible vu ce qu'il lui avait fait subir ces derniers temps, y compris un silence radio d'une semaine pour se pointer comme ça, la bouche en cœur, tel un cheveu dans une soupe...

Took you long enough...

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Pas très étonnant que les choses se passent ainsi entre le blond et sa désormais ex fiancée. A vrai dire, il n'y avait jamais cru, mais avait préféré s'enterrer dans une relation stérile plutôt que d'avouer ses véritables sentiments. C'était complètement stupide de sa part, mais c'était une façon pour lui de fuir la vérité. Le soucis c'est qu'il avait fait souffrir deux personnes en agissant de cette manière. Trois même s'il se comptait dans le lot également. Il n'imaginait pas à quel point il avait pu faire souffrir son coéquipier, notamment ces derniers mois. C'est lorsqu'il débarque chez lui et qu'il voit cet air fatigué et pas tellement sobre qu'il comprend. Il avait joué au con et il allait devoir maintenant ramer pour qu'il lui pardonne tout le mal qu'il lui avait fait. Mais le principal désormais c'était qu'il le croit et ça, ce n'était pas gagné car Alej était plutôt du genre à croire que ce qu'il ne voit. Fergus allait pouvoir dire ce qu'il voulait, s'il ne le prouvait pas à travers certains actes, ce serait inutile. Est-ce qu'il était prêt pour ça ? Définitivement. Le seul souci c'est qu'il allait devoir sortir de sa zone de confort. Pendant des années il s'était enfermé dans un cocon protecteur, protecteur seulement pour lui-même évidemment. Il allait devoir maintenant s'ouvrir et exprimer ce qu'il ressentait alors que toute sa vie durant, il en avait été incapable. La faute à son père très certainement, qui lui avait toujours dit qu'exprimer son ressenti était pour les autres, mais pas pour eux, les hommes de la famille. Il allait devoir mettre tout cela de côté s'il voulait récupérer le brun. Parce que c'est ce qu'il voulait : récupérer Alejandro.

Le pied s'intercale entre la porte et le cadre, hors de question qu'il la lui claque au nez. Il voyait bien à son air sombre qu'il était prêt à lui casser le pied pour ne pas voir sa tête, mais c'était au-dessus de ses forces, il ne pouvait pas faire demi-tour maintenant. Heureusement, son annonce semble changer un peu la donne et Fergus en profite pour ouvrir un peu plus la porte, plein d'espoir. Un espoir qui s'étiole un peu lorsqu'il lui demande, à juste titre, pourquoi maintenant. Et pourquoi pas demain. Demain il serait trop tard et là, tout de suite, il était encore plein d'espoir, plein de motivation pour se livrer enfin. Le brun disparaît très vite, le laissant seul sur le pas de la porte et Fergus soupire de soulagement. Le dialogue n'était pas rompu, mais le plus dur restait à venir, il le savait. Il entre dans l'appartement et ferme la porte derrière lui avant de rejoindre le salon où il retrouve Alej. « Je... Non. » dit-il pour répondre à sa question, cela n'aurait pas pu attendre le lendemain, c'était maintenant ou jamais. « Ecoute... je suis désolé de ne pas avoir donné de mes nouvelles depuis une semaine.. mais je pensais que c'était mieux comme ça, vu comment c'est.. tendu entre nous ces derniers temps. » Tendu par sa faute, il le savait. Il avait franchi une limite avant de faire un bond en arrière et en se comportant comme un connard fini. Une façon pour lui de se protéger, encore une fois. Il aurait voulu avoir le courage d'agir autrement, de s'assumer lui et les sentiments qu'il éprouvait pour Alejandro depuis trop longtemps. Au lieu de ça, il l'avait fait souffrir au point qu'il avait maintenant besoin de plusieurs verres pour se détendre et dormir.. Il lui avait fait du mal et le voir comme ça, le faisait culpabiliser. Mais il devait cette culpabilité de côté car c'était mal venu de se flageller à cet instant, il devait se préocupper du brun, il était là pour ça. « Je me suis comporté comme un con et je comprendrais que tu m'en veuilles, mais je suis venu ici pour te présenter mes excuses, tu ne méritais pas ce que je t'ai fait durant ces derniers mois. C'était une façon pour moi de me protéger, mais ça n'excuse pas ce que j'ai fait, j'espère que tu me pardonneras un jour. »

Took you long enough...

Starting tonight and from now on, we'll never be the same again.

On ne va pas se mentir, quand il lui avait annoncé qu'il était fiancé, ça lui avait mis une sacrée claque. Parce qu'il s'attendait à ce que comme les fois précédentes, cette relation là finisse par prendre l'eau avec le temps. Parce qu'il le connaissait, enfin il le croyait en tout cas puisque visiblement, il ne l'avait pas vu venir celle-là. Et même si en son for intérieur, il avait senti qu'un truc n'allait pas, il n'avait rien dit. Parce que ça n'était pas sa place, parce qu'il n'avait pas le droit de dire quelque chose, il était son coéquipier et rien de plus, pas vrai ? Mais alors pourquoi lui avait-il claquer tant de crises de jalousie auparavant -pour rien parfois en plus-. Pourquoi lui avoir dit le vouloir lui pour derrière le repousser et lui faire subir ce simulacre durant des mois ? Non, Alejandro en était clairement arrivé à un stade où lui avait perdu tout espoir et s'était lassé d'être pris pour un jouet qu'on pouvait jeter et reprendre à volonté par le blond. On dit qu'on peut accepter beaucoup de choses par amour, mais voulait-il vraiment continuer ainsi alors que clairement, il était le seul à vraiment être en phase avec ses sentiments ? Bonne question, une de plus à laquelle il n'avait pas de réponse et qui embuait sa tête et qu'il voulait effacer de son cerveau en la noyant avec toutes les autres dans quelques verres de whisky.

Mais ses plans sont contrecarrés avec l'arrivée surprise de Fergus à sa porte. Il se dit même que c'était une belle ironie qu'il se pointe là alors qu'il n'avait pas donné le moindre signe de vie depuis une semaine. Et alors qu'il essayait précisément de se le sortir de l'esprit. Alors oui, l'accueil du brun n'est pas le plus chaleureux qui soit et il n'est clairement pas d'humeur à l'écouter. Pas à cette heure et pas après tout ça. Et c'est seulement parce que son annonce le prend de court que Fergus parvient à entrer. Non mais sa soudaine révélation ne pouvait pas attendre jusqu'au matin ? Visiblement pas, de ce qu'il lui répond mais Alej' n'est pas convaincu, encore moins quand ce qui est censé être des excuses sortent de la bouche du blond. « Tant de sollicitude de ta part après m'avoir envoyé chier et pris pour un idiot pendant des semaines... » pointe-t-il du doigt dans un premier temps, reprenant une gorgée de son verre avant de poursuivre. « Et bien sûr, ça n'est pas ta faute, tu as été tout à fait correct de ton côté...» Oui, il était en train de le remettre à sa place, clairement, et pas forcément en prenant des gants pour le faire, mais c'était mérité.

Car oui, il lui en avait fait voir pendant un bon moment, il l'admet lui-même d'ailleurs. Ce qui normalement devrait le soulager et lui permettre de redescendre dans les tours, mais non, là ça ne passe pas. Too little, too late comme on dirait. Car des excuses et rien d'autre, ça ne changeait rien au fond du problème. Alors le brun laisse un rire jaune s'échapper de ses lèvres et il termine son verre d'une traite avant de regarder dans sa direction. « Tu veux savoir le pire dans tout ça ? C'est que je serais capable de le faire oui mais je ne sais pas si ça servira à grand chose. Pas si c'est tout ce que tu es venu me dire ici. » Non, s'il n'était venu là que pour s'excuser, ça ne suffirait pas. Parce qu'il avait beau l'aimer, il ne méritait pas d'être pris pour un paillasson juste parce que Fergus ne savait pas comment accepter qui il était, ce qu'il ressentait ou comment sortir de sa zone de confort. « Une semaine sans un putain de mot Fergus ! Tu t'es pas demandé une seule seconde ce que ça pourrait me faire... une fois de plus... » souligne-t-il en reprenant la bouteille en main pour se resservir. « J'ai appelé les hôpitaux du coin au bout de trois jours... Je sais même pas pourquoi, vu que clairement tu ne sais toujours pas ce que tu veux. » termine-t-il de faire remarquer alors qu'il porte à nouveau son verre à sa bouche.